Tennis. All In Academy - Jo Tsonga et Aulas prennent part au projet
Par Aude MAZ le 04/11/2019 à 07:50
Ce n'est un secret pour personne, la fin de carrière est plus proche que le début pour Jo-wilfried Tsonga. Il est donc temps pour lui de préparer le terrain de sa reconversion professionnelle et de commencer à s'engager dans des projets. Quoi de plus naturel pour lui d'épauler un membre de son équipe, son entraineur depuis 2013, Thierry Ascione qui a crée en 2014 la All In Academy, qui entraine notamment Valentin Royer et Elsa Jacquemot (également soutenus par la FFT), tous deux troisièmes au Masters juniors. Lyonnais d'origine, Thierry Ascione, a pu grâce au Manceau, à Jean-Michel Aulas et la FFT notamment, lancer l'ouverture un nouveau pôle de son academie à Décines au sein de l'OL City dans des infrastructures qui permettront, il l'espère, de faire grandir son projet. Si pour le moment les joueurs s'entrainent au Tennis Club de Dardilly, l'Académie mise sur des infrastructures flambant neuves pour début 2022. La conférence de presse a permis à Jo-Wilfried Tsonga de détailler les modalités de sa participation. On y apprend notamment qu'au-delà du transfert de connaissances, l'ancien n°1 Français apporte également un soutien financier en tant qu'actionnaire de la structure.
Vidéo - Jo-Wilfried Tsonga se lâche en conférence de presse
Quand la #allinacademy de Thierry #Ascione et de Jo-Wilfried #Tsonga se développe avec à ses côtés désormais la #FFT du président Bernard #Giudicelli et de l’ #OL du président Jean-Michel #Aulas ...
— POTIRON Emmanuel (@ManuPotiron) 29 octobre 2019
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Quel sera exactement ton rôle Jo ? Pour l'instant, tu es actionnaire du projet. Est-ce qu'à plus long terme, ce sera de la co-direction de l'entraînement ? Tu envisages d'entraîner ?
J-W. TSONGA.- À plus long terme, comme le disait Bernard (Giudicelli), c'est aider vraiment le tennis français, alors que je le fasse à travers la Fédération ou All In ou encore par moi-même ne change pas grand-chose. Mon but est d'être capable de redonner aux jeunes tout ce que j'ai appris à travers ma carrière, être capable de les aider à gagner du temps, à aller un peu plus vite. Ce sera mon rôle au sein de l'Académie : être capable, à un moment donné, de donner mon avis, de donner mon expérience pour les aider à trouver le bon chemin et avancer plus vite.
Concrètement c'est quoi cette Académie ? Du pensionnat, au jour le jour ? Les gens restent… Voilà. Qu’est-ce qu’il y a comme infrastructures ? Il y a une école, des courts. C'est le CNED ? C'est comment ?
J-W. TSONGA.- Je crois aussi que le tennis est vecteur de pas mal de valeurs pédagogiques et éducatives. Dans nos centres, on va essayer de former les champions de demain. Je crois que c'est aussi important de dire qu'un joueur de tennis que l'on va former ne sera pas forcément Top 10 mondial, Top 50, Top 100 mais en tout cas, il peut s'épanouir à travers le tennis, avoir éventuellement la possibilité d'intégrer des universités, que ce soit en France ou aux États-Unis, en fonction de son niveau. L'Académie sera capable de former des champions, mais aussi ce que je vais appeler les champions de la vie, des jeunes capables en dehors du tennis de s’en sortir du mieux possible et être capable d’évoluer aussi grâce au tennis. Je crois que l'Académie va se concentrer sur le haut niveau mais aussi sur des joueurs de catégorie en-dessous pour les aider aussi à avancer dans la vie.
Economiquement, tu disais que c’était difficile. Pouvez-vous expliquer l'actionnariat de l'Académie. La Fédération va-t-elle donner de l'argent pour vous aider ? C'est M. Aulas ?
Thierry Ascione.- Monsieur Aulas a fait un effort sur le prix du foncier. Il nous a vendu un terrain dans ses terres. Il n’est pas du tout dans l’actionnariat. Évidemment, on va se servir de tout ce qui se passe autour et de tout ce qu'il a expliqué brillamment. On va en bénéficier, de l'intérêt local. Aujourd'hui, on est trois actionnaires, Patrick, Jo et moi. On l’a lancé comme ça. La Fédération nous aidera après sur les projets individuels des joueurs avec des bourses individuelles. En tout cas, ce ne sera pas pour la structure. Le joueur, qu'il aille chez nous, chez quelqu’un d’autre ou à la DTN, ce seront des budgets ; ce seront les choix individuels des familles et joueurs. On est comme ça.
J-W. TSONGA.- Pour nous, il était très important que M. le président nous offre la possibilité d'être au contact de son stade, de ses infrastructures sportives, tout simplement parce qu'on est déjà dans un environnement très sportif et qu'on aura certainement la chance justement de bénéficier un peu de tout cette émulation pour faire de bonnes choses. Je le prends vraiment comme un honneur de pouvoir être à cette place-là parce que cela va être important et décisif pour notre Académie.
Jo, je reviens sur votre envie d'aider le tennis français. Dans quelques jours, il y aura la Coupe Davis. Etes-vous excité avant cette échéance ? Vous allez affronter le Japon et la Croatie. Comment imaginez-vous ces rencontres ?
J-W. TSONGA.- J'ai plutôt la tête plongée dans mon tournoi ici, même si la Coupe Davis est évidemment dans un petit coin de ma tête. J'aimerais d'abord bien jouer ici pour justement arriver dans l'équipe avec le maximum de confiance possible, le maximum de matches gagnés possible. Cela va être un nouveau format, très différent. On va tous découvrir comment cela se passe. Ce sera intéressant de voir comment se déroule la compétition.
Un cas concret. Un jeune Français va rencontrer demain le numéro 1 mondial. Il est sans entraîneur en ce moment. Que lui dire avant de jouer un match incroyable sur ce court central, ici, à Bercy pour son premier tournoi ici ? Quel est le message à lui transmettre ?
J-W. TSONGA.- Qu'est-ce que je lui dirais ? Je lui dirais que je n'ai pas de recette miracle. Ce n'est pas moi qui vais décider pour lui s'il gagne ou non.
Q. Comment appréhender une telle rencontre ?
J-W. TSONGA.- Je vais surtout lui dire de croire en lui, dans un premier temps. Souvent, on nous coupe l'herbe sous le pied en nous disant : « tu te rends compte, tu vas jouer lui, cela va être très difficile, il est numéro 1 mondial, il est ci, il est ça ». À la fin de la journée, cela reste un être humain et il peut avoir des défaillances de la même manière que tous les autres joueurs. Aujourd'hui, ceux qui réussissent des choses sont qui croient et qui font.
Le plus important sera évidemment d'aller sur le terrain, de croire en lui et de faire ce qu'il pense être bon. Je pourrais aussi lui dire « ton coup droit, ton revers », mais à un moment donné, dans le jeu, on n'en est plus là : quand on veut battre un numéro 1 mondial ou autre chose, il faut avoir un petit complément d’âme en plus qui est de croire en ce qu'on fait.