Tennis. ATP - Caujolle sur les tournois : "Cette crise va les achever... "
Par Alexandre HERCHEUX le 15/11/2020 à 11:37
Alors que 2020 se termine, beaucoup de questions se posent déjà pour l'année 2021. Si la situation sanitaire reste la même, les tournois pourront-ils survivre ? Interviewé par notre confrère de L'Equipe Franck Ramella, Jean-François Caujolle, directeur de l'Open 13, a évoqué les difficultés économiques de nombreux tournois sur le circuit mais aussi l'adaptation de l'ATP 250 marseillais pour tenir malgré la crise.
Vidéo - Caujolle ravi par sa finale de l'Open 13 2020
"Ceux, notamment dans les 250, qui avaient déjà beaucoup de difficultés, cette crise va les achever"
Tout le monde est touché mais certains tournois plus que d'autres forcément. Si les Masters 1000 et les Grands Chelems devraient se sortir de la crise, les ATP 250 et 500 et bien entendu les tournois en dessous devraient souffrir et pourraient même disparaître. D'après le boss de l'Open 13, une dizaine de tournoi ATP se posent des questions. "J'estime qu'il y a une bonne dizaine de tournois en difficulté. Ceux, notamment dans les 250, qui avaient déjà beaucoup de difficultés, cette crise va les achever. Certaines économies globales ne vont pas se relever. L'Amérique du Sud est en péril, entre la dévaluation de la monnaie et la situation économique très difficile. Rio (ATP 500), par exemple, perd beaucoup d'argent. Il y a aussi des problèmes de modèle économique. Rotterdam (ATP 500) a des soucis. Le tournoi appartient à Ahoy, la salle où se tient l'épreuve. Vous imaginez la saison qu'ils ont pu faire, avec - 85 % de leur chiffre d'affaires... Leur budget est essentiellement basé sur l'hospitalité (la réception d'invités), avec 52 espaces Village et 300 loges... Ils se posent des questions", a-t-il expliqué.
"Sur un budget de 6 millions d'euros, je vais passer à 3 millions"
Et l'Open 13 alors ? Dans quelle situation se trouve le célèbre tournoi marseillais ? "Sur un budget de 6 millions d'euros, je vais passer à 3 millions. Il va y avoir une diminution de moitié des prize money, une économie sur les garanties que je donne aux joueurs, 600 000 euros de moins pour des structures que je ne monterai pas, 400 000 euros de frais de personnel en moins, entre autres. Grosso modo, j'économise entre 2,5 et 2,80 M€. Mais derrière, je ne vais pas toucher les 2 M€ d'hospitalité et de billetterie. Je vais équilibrer parce que j'ai une économie stable avec des partenaires solides et fidèles. Le département joue le jeu, la ville joue le jeu. Sur mes dix gros partenaires, j'en ai neuf qui seront présents", a confié Caujolle. Une bonne nouvelle tout de même qui devrait assurer au tournoi de marseillais de faire le dos rond et de survivre. Toutefois, le calendrier 2021 devrait être chamboulé car il est difficile d'imaginer les joueurs jouer en Amérique du Sud et dans certains petits tournois européens...