Tennis. ATP - Gaël Monfils : "Les gens me saoulent avec ce Masters"
Par Alexandre HERCHEUX le 31/10/2019 à 13:00
Le top 10 lui tend les bras, le Masters est encore dans le viseur. Opposé à son compatriote Benoît Paire au deuxième tour du Rolex Paris Masters, Gaël Monfils a pris le meilleur et s'est imposé en deux manches 6-4, 7-6(4). Une victoire qui sonne comme une revanche puisque Paire l'avait battu ici même en 2015. Surtout, avec cette victoire, le Parisien se retrouve virtuellement 10e à l'ATP. Le top 10 étant son grand objectif, la Monf' n'aura pas le droit à l'erreur face à Radu Albot jeudi car Stan Wawrinka est en embuscade 440 points derrière le Tricolore et Diego Schwartzman qui a lui 315 points de retard. Quant au Masters, Gaël est dépendant de la performance de Matteo Berrettini mais visiblement, une présence à Londres serait un bonus.
Vidéo - Gaël Monfils : "Je ne sais pas gérer la pression... !"
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En radio, tu parlais de la tension, de la pression. Tu la sens depuis quand ? C'est Paris, l'objectif du Top 10 ? Comment cela se traduit tout cela ?
Je vais être super honnête, je le suis assez souvent. Depuis l'Asie, je suis mort. Je suis mort physiquement et mentalement. En fait, j'ai l'impression que pas trop, puisque je suis là. J'ai pris une claque après l'Asie, parce que j'ai raté ma tournée asiatique. Je n'ai pas bien joué, je ne me sentais pas bien. Je trouvais que mon niveau de jeu a baissé énormément en Asie. Physiquement, je commençais à avoir plus de pépins à Anvers. Pour me préparer à Anvers, c’était très dur. J'ai eu un match très dur contre Sinner, mais plus mentalement. Physiquement, ça commençait à se dégrader mais plus mentalement, j’ai eu un match très dur, pas bon du tout. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas fait de match comme ça. On s'est assis, on a parlé. C'est finalement un peu toute cette pression que j'ai accumulée tout seul, de vouloir finir en premier Top 10. Le mot est peut-être fort mais les gens me saoulent avec ce Masters ; c'est saoulant. On m'en parle depuis l'Asie. Mon objectif en fait, c’est vraiment de finir Top 10. Si j'ai une place pour aller dans le Master, bien sûr, mais c'est finir Top 10.
Finalement, j'ai accumulé toute cette pression tout seul. On parle de Masters, oui, je ne suis pas si loin, ce n'est pas très loin, mais je suis quand même très loin. Je me suis stressé tout seul sur pas mal de choses. Je stressais, c'est compliqué. C'est compliqué parce qu'on se fait moins plaisir. La notion numéro une, c’est de se faire plaisir sur le terrain. J'arrive avec des matchs très étriqués, des matchs où je ne me fais pas plaisir, où je suis très défensif. À Vienne, franchement, je ne voulais pas jouer. Je ne voulais pas jouer, parce que je ne me sentais pas physiquement, mentalement. J'ai commencé à avoir de plus en plus mal à des pépins que j'ai eus. Je pense que je me suis mis trop de pression, j'ai voulu trop m'entraîner, j’ai voulu faire trop de choses en fait pour me mettre dans des bonnes conditions qui ne sont pas forcément mes conditions, qui ne sont pas la manière dont je suis, la manière dont je gère la pression tout simplement.
C'est dans des moments comme ça, c'est marrant pour tous les détraqueurs, que quand on essaie de faire les choses plus académiquement, elles ne sont pas bonnes pour moi sur pas mal de choses. Ma manière n'est pas non plus si loin de la manière « académique ». Il y a des choses où j'essaie de faire différemment et plus près de certaines personnes. Elles ne m'ont pas du tout réussi, parce que cela me met trop de pression et surtout je n'arrive pas à m'exprimer énormément.
On est repartis sur des bases plus simples à Vienne : la défense. Je n'ai pas beaucoup de points, voire pas du tout. Je me sens moins bien, je suis un peu stressé mais je me déplace mieux, je cours mieux, ce que je n'arrivais pas à faire les semaines d'avant. Ce qui m’a tenu, c’est que j'ai retrouvé un service correct et courir. Je suis mieux sur le terrain, plus mobile, je me déplace mieux, j'arrive à mieux voir le jeu. Je suis très loin, mais je ne fais pas de point gagnant du tout. Le transfert d’avant, il n'y ait pas du tout. Ça tient. J’ai joué Diego, c'était compliqué, parce qu’il ne fait pas de faute et il arrive à attaquer. Il jouait bien cette semaine-là. Le score est un peu sec. C'est ce que j'avais fait toute la semaine. Aujourd'hui, je sers bien mais je cours et je suis très attentiste, encore plus aujourd'hui, parce qu’encore plus de pression. Il y a trop de choses. Cela fait que d'une certaine manière, j'ai bien géré la pression et d'une certaine manière je trouve que je ne la gère pas si bien que ça, parce que je ne joue pas un tennis performant je trouve.