Tennis. ATP - Grégoire Jacq : "Le problème principal, la répartition des prix"
Par Alexandre HERCHEUX le 22/05/2020 à 18:12
L'avis de Grégoire Jacq est toujours très intéressant. Actuellement 705e mondial, le Toulousain a bien entendu suivi de très près les différents débats autour de la rémunération des joueurs en dehors du top 100 et notamment les propos de Dominic Thiem. Interrogé par nos confrères d'Eurosport, Jacq a accusé l'ATP et l'ITF de ne pas prendre les bonnes décisions, notamment dans la répartition des prize-money.
Vidéo - Grégoire Jacq au micro de Tennis Actu en 2015
"Le problème, c’est que Thiem n’aurait peut-être pas dû en gagner autant"
Le Tricolore s'est montré très clément avec Dominic Thiem avant d'expliquer pourquoi "J’essaie de comprendre le fond. Il faut faire attention aux gros titres. Je comprends Berrettini qui dit qu’à aucun moment c'est aux joueurs du top 100 de payer les erreurs commises par l’ATP et l’ITF sur la répartition des gains. Là, je suis complètement d’accord. Thiem a gagné beaucoup d’argent et il en fait ce qu’il veut. Le problème, c’est qu’il n’aurait peut-être pas dû en gagner autant. Si lui n’a pas envie de le donner de cette façon, qu’il ne le donne pas, même si ce n'est pas terrible pour son image. L’ATP et l’ITF ont mis en place cette répartition très élitiste et c’est ce qui pose problème" a-t-il déclaré. Un système de répartition qui ne cesse d'être pointé du doigt ces dernières semaines.
"Ce n’est pas normal que le 500e mondial perde de l’argent toutes les semaines"
Dans la logique de son raisonnement, le Toulousain a mis en avant le fait que trop peu de joueurs peuvent gagner leur vie grâce au tennis professionnel. "Le problème principal, c’est la répartition des prix. Je lis tout ce qui se dit en ce moment. Reilly Opelka, par exemple, considère que ceux qui sont aux alentours de la 500e place mondiale en ce moment économisent de l’argent paradoxalement. C’est vrai : quand on est 500-600 ou les places au-dessus, on perd de l’argent quasiment chaque semaine sur les tournois Futures. Mais le vrai problème est là : ce n’est pas normal que le 500e mondial perde de l’argent toutes les semaines. Dans une discipline comme le tennis qui brasse autant d’argent, ce n’est pas possible." a-t-il expliqué.
"A chaque fois qu’on s’entraîne, on doit payer une bouteille d’eau. Et on doit même payer les tournois"
Enfin, plus intéressant, Grégoire Jacq est revenu sur les conditions compliquées des tournois Future. Un quotidien bien loin de celui des membres du top 100 et même top 200. "A chaque tournoi Future quasiment, pour s’entraîner, on a droit à des balles qui ont déjà servi dix-quinze fois. On ne connaît même pas la marque de la balle. En arrivant sur les matches, on n’a pas encore tapé avec des balles neuves, alors que même en Challenger, c’est obligatoire de s’entraîner avec. Rien que ça, c’est improbable. A chaque fois qu’on s’entraîne, on doit payer une bouteille d’eau. Et on doit même payer les tournois : c’est 36 dollars l’inscription (33 euros environ) au tournoi Future, ce qui correspond à un tiers du prize money du premier tour. C’est comme si les mecs de Roland payaient 15 000 euros pour s’inscrire au tournoi. Ce serait un minimum de respect de donner des balles correctes, de l’eau pour que les joueurs se sentent un peu mieux. C’est un état d’esprit", a-t-il déclaré.