Tennis. ATP - Grigor Dimitrov au carrefour de sa carrière
Par Bastien RAMBERT le 02/10/2015 à 16:57
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Franco Davin est-il magicien ? En tout cas, le nouvel entraîneur de Grigor Dimitrov depuis quelques jours a du pain sur la planche avec le Bulgare, perdu de vue en 2015 après une saison 2014 très prometteuse. Celui qui avait amené Juan Martin Del Potro à un sacre majeur lors de l’US Open 2009 va désormais s’occuper d’un joueur de 24 ans (19e mondial) qui se retrouve à la croisée des chemins car on attend bien plus de lui.
Des Hots Shots à chaque tournoi, une relation intime avec Maria Sharapova, du talent à revendre dans la raquette mais au final quatre titres à 24 ans avec seulement un ATP 500 dans la besace : le Queen’s l’an dernier. Certains vont tout de suite monter au créneau pour dire que Grigor Dimitrov doit composer avec une concurrence des plus féroces. C’est vrai. Novak Djokovic est numéro un mondial incontesté, Roger Federer retrouve une seconde jeunesse, Andy Murray gagne maintenant des gros évènements sur terre battue et Stan Wawrinka est capable de gagner n’importe quel Grand Chelem. Toujours est-il que l’on ne peut s’empêcher de rester sur notre faim lorsque l’on évoque Dimitrov. Il y a un, le Bulgare était 10e après avoir atteint la 8e place début août.
Un pas en avant, trois pas en arrière
24 mois plus tard, il est 19e, se retrouvant tête de série numéro quatre à Kuala Lumpur derrière David Ferrer, Feliciano Lopez et Ivo Karlovic. Sans faire injure aux trois trentenaires, Dimitrov a largement de quoi être la tête de gondole en Malaisie. Sauf que voilà : tout ne suit pas et il a été battu sans gloire ce vendredi par Benjamin Becker en quarts de finale (6-4, 7-6). Le potentiel est dans ses affaires depuis un bon bout de temps. Reste que finalement, "Grisha" n’a pas encore prouvé grand-chose alors qu’il est professionnel depuis 2008. Son idylle avec Sharapova, terminée fin juillet après deux ans et demi, a fait le bonheur de la presse people. On se souvient de la Russe présente au Queen’s l’an dernier pour célébrer le plus grand titre de Dimitrov à ce jour. Derrière, le Bulgare s’offrait une demi-finale à Wimbledon en battant en quarts le champion sortant Andy Murray. Il était alors quasiment certain que le protégé de Roger Rasheed (qu’il a quitté à l’amiable en juillet après avoir commencé leur collaboration en octobre 2013) avait franchi un palier, lui qui avait longtemps pioché au niveau physique mais aussi trop compté sur ses qualités naturelles raquette en main.
Les leçons en 2015, la gloire en 2016 ?
Suffisant le Dimitrov ? Parfois oui. Aujourd’hui, il ne peut plus afficher la même confiance. Et pour cause : il n’a pas disputé la moindre finale 2015 et n’a gagné que six matchs en Grand Chelem cette saison, échouant d’entrée à Roland-Garros pour la deuxième année consécutive puis au second tour de l’US Open contre Mikhail Kukushkin. Certains commencent à s'alarmer. Inutile de dire qu’il mise beaucoup sur son association avec l’Argentin Franco Davin, qui était avec Juan Martin Del Potro lors de sa victoire à Flushing Meadows en 2009. "J’ai 24 ans je ne me considère plus comme jeune. L’année dernière m’a ouvert les yeux. Cela montre ce que j’étais capable de faire. Je suis tombé dans le rythme que je voulais mais je savais qu’il serait très difficile à maintenir. Surtout cette année, j’ai eu du mal à accepter la situation que je joue moins bien que l’année dernière" expliquait-il au Guardian après Wimbledon, là où il a été battu en trois sets par Richard Gasquet au troisième tour. "Showtime" Dimitrov va tenter de retrouver la lumière. Il ne veut plus entendre parler de son ancien surnom de "Baby Federer." Se façonner lui-même, écrire sa propre histoire. Voici ce qu’il a en tête. En espérant fortement que tout ceci n’était qu’un contretemps.