Tennis. ATP - Halle - Dominic Thiem, relève de Novak Djokovic ?
Par Bastien RAMBERT le 15/06/2016 à 09:07
Vidéo - La victoire de Thiem contre Federer à Stuttgart
Il est devenu un élément incontournable des hautes sphères du tennis masculin à l’instar des outsiders comme Kei Nishikori, Tomas Berdych, et Milos Raonic. Ce joueur en question, c’est l’Autrichien de 22 ans Dominic Thiem, 7e mondial et vainqueur lundi sur le gazon de Stuttgart. Il en est déjà à quatre titres cette année et vient de prouver une nouvelle fois son incroyable polyvalence. Et si c’était lui "le futur" Novak Djokovic ?
C’est un fait : les surfaces et leurs vitesses sont bien plus homogènes que par le passé. Fini le temps des salles ultra-rapides et des aces à gogo sur gazon. Désormais, il faut du spectacle partout. Comme disait Roger Federer l’an dernier au BNP Paribas Masters, "il n’y a plus vraiment de saison indoor." Tirent leur épingle du jeu les joueurs ayant la meilleure capacité d’adaptation avec un jeu en cadence et un grand mental. La référence en la matière, c’est bien sûr le numéro un mondial Novak Djokovic, double tenant du titre de l’Open d’Australie et Wimbledon sachant qu’il détient en même temps les deux autres tournois du Grand Chelem à savoir Roland-Garros et l'US Open. Depuis quelque temps, un autre équilibriste pointe le bout de son nez : Dominic Thiem (7e). A 22 ans, l’Autrichien d’1m85 pour 82 kilos incarne parfaitement le tennis moderne : beaucoup de sang-froid, de la puissance à revendre et aucun complexe contre les cadors. Il a sauvé deux balles de match face à Roger Federer samedi en demi-finales de Stuttgart avant de remporter le titre en deux jours face à Philipp Kohlschreiber. Cela lui fait déjà 4 titres (Buenos Aires, Acapulco, Nice, Stuttgart) cette année et 7 titres au total : 5 sur terre battue, un sur dur et donc un sur gazon depuis lundi. Pour se donner un ordre d'idées, son premier poursuivant au classement ATP Tomas Berdych (30 ans, 8e) a remporté pour l’instant 12 titres sur le grand circuit.
"C’est absolument incroyable car je suis venu ici (à Stuttgart) sans attentes et je suis quasiment sûr que c’est le titre le plus spécial pour moi. Je n’ai pas bien joué sur gazon ces deux dernières années et ce tournoi était si fort. Je suis le vainqueur et j’ai du mal à le croire." Comme on peut le comprendre en lisant ses propos de la remise des trophées à Stuttgart, Thiem n’est pas une machine de guerre mais plutôt un bosseur qui ne se fixe pas de limites et qui donne son maximum en voyant bien ce que cela va donner. L’une des clés de son ascension vers les sommets est l’accumulation de tournois. L’Autrichien ne s’arrête jamais. Il a gagné Nice avant de faire demies à Roland-Garros quinze jours plus tard. Il en est déjà à 56 matchs depuis l’année pour 45 victoires (une de plus que Novak Djokovic) et 11 défaites avec un 11-1 lors de ses douze dernières sorties. Il va jouer Halle cette semaine puis dans quinze jours, il devra défendre un… 2e tour à Wimbledon et pourrait donc se rapprocher encore un peu plus du Top 5 en cas de belle aventure londonienne. Sa polyvalence et son état d’esprit irréprochable peuvent l’emmener très haut d’autant plus que le passé montre que les meilleurs fissurent un peu plus qu’avant. On ne va pas franchir le pas en balançant que Thiem est le futur n°1 mondial mais impossible de nier que certains signes ne trompent pas. Il est certain en revanche que son tennis offensif à la Stan Wawrinka (ils ont tous les deux un revers à une main) va encore émerveiller les rares spectateurs qui ne sont pas au courant que la petite balle jaune a une nouvelle coqueluche.