Tennis. ATP - Miami - Gaël Monfils : les chiffres qui font mal
Par Bastien RAMBERT le 01/04/2016 à 12:32
Vidéo - Quand Gaël Monfils essaie de marquer un point de la tête!
Un quart de finale dans chaque des 9 Masters 1000 actuellement en activité, une demie à Roland-Garros en 2008, une 7e place mondiale décrochée début juin 2011, 23 finales ATP : Gaël Monfils n’a pas à rougir de ses faits d’armes. Il y a pourtant un constat plus délicat derrière ses chiffres et le show à chaque match : celui que "La Monf" n’a pas exploité son potentiel jusqu’au bout. Explications.
Gaël Monfils n’a rien à envier à la plupart des meilleurs joueurs du monde. Un profil athlétique, une élasticité pour aller chercher des balles parfois injouables, un service qui peut lui rapporter une pelletée de points gratuits ou encore une capacité à envoyer des pralines en coup droit quand il en a envie : le Français de 29 ans est un joueur complet. Avec une telle polyvalence et une carrière juniors brillante (n°1 mondial, trois titres en Grand Chelem lors de l’année 2004), il était appelé à tutoyer les étoiles. En 2016, ce goût d’inachevé reste au bord des lèvres et il était présent jeudi soir lorsqu’il s’est incliné contre Kei Nishikori en quarts de finale du Masters 1000 de Miami malgré 5 balles de match. Evidemment, cohabiter avec le Big Four depuis le début de sa carrière professionnelle n’aide pas (du tout) à se rapprocher du Graal. Il n’empêche que certains chiffres sont liés uniquement au joueur lui-même malgré cette 7e place mondiale à son meilleur. "Il est seul capable aujourd’hui de nous faire rêver" confie notre chroniqueur Henri Leconte. "Il a l’air d’avoir compris quelque chose. Il y a eu un déclic. Tout le monde souhaite que cela continue dans la même direction." Monfils a évolué depuis novembre dernier et le début de sa collaboration avec Mikael Tillström de la Good To Great Academy. Il reste néanmoins une grande marche entre rêves et trophées.
Federer perplexe sur le sujet
"Franchement, je ne comprends pas pourquoi Gaël n’a pas réussi à s’installer, et facilement, dans le Top 10." Voici ce qu’a déclaré Roger Federer avant d’affronter Monfils l’an dernier en huitièmes de finale de Roland-Garros. Epatant lors du second set, le Français n’était que l’ombre de lui-même le lendemain. En conférence de presse, il rêvait de devenir une machine, tout en indiquant qu’il fallait "faire attention à se couvrir quand il fait froid." Monfils, c’est ça : un personnage ultra-attachant, un joueur explosif mais finalement trop imprévisible, "ce qui est pénible avec moi" a-t-il un jour déclaré comme le rapporte Le Monde. Il est le Français le plus performant de cette saison 2016 avec un quart en Australie et deux à la suite en Masters 1000, à Indian Wells puis Miami. A Rotterdam, il s’est incliné contre Martin Klizan en finale. Son ratio lors d’un match pour le titre ? 5 victoires pour… 18 défaites dont 12 dans un ATP 250. Certains retiennent avant tout son côté showman et le vent de fraîcheur qu’il apporte à chaque prestation. On ne peut lui enlever cela. Il n’empêche qu’en Masters 1000, son bilan est de 4 victoires, 18 défaites contre le Top 10. Difficile à digérer même avec un quart de finale atteint dans chaque M1000 actuel. Monfils aura 30 ans le 1er septembre prochain. D’ici là, il peut arriver encore beaucoup de choses dans cette carrière qui ne ressemble à aucune autre.