Tennis. ATP - Paris - Djokovic : "J'espère que Nadal sera à Londres"

Le Serbe aura écrasé ce tournoi de Bercy. Novak Djokovic a remporté ce dimanche son 77e titre en simple et surtout son 5e Rolex Paris Masters en dominant sans trembler Denis Shapovalov 6-3, 6-4 en 1h08. Un succès logique qui permet à Nole d'avoir désormais 34e Masters 1000 à son palmarès, une petite longueur derrière le record détenu par Rafael Nadal. Si le Serbe perdra sa place de numéro un mondial lundi, il ne pointera qu'à 640 points de Rafa Nadal, incertain pour le Masters de Londres. 

Vidéo - Novak Djokovic après son 5e sacre à Bercy

Le rouleau-compresseur Djokovic n'a laissé aucune chance au prodige Shapovalov. Parfait sur son service, le Serbe a géré tranquillement la rencontre et n'a jamais été inquiété. Une seule petite balle de break concédée en fin de match mais sauvée avec autorité comme pour montrer au Canadien que le court lui appartenait ce dimanche.  Avec ce 34e titre en Masters 1000, et ce 5e Rolex Paris Masters, Nole continue d'affoler les compteurs.  A Londres, le Djoker tentera de récupérer son trône. Lundi, il pointera à 640 points du Majorquin. A ce niveau, Djoko partira grand favori dans la capitale anglaise.

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De l'extérieur, les gens vont dire « Novak a gagné, c'est logique », mais de l'intérieur, ce n'était pas si simple. Pourriez-vous nous expliquer comment cela a été pour vous de revenir sur ce tournoi et de le remporter ?

J'ai pensé que, aussi bien Denis que moi, nous avons bien servi. Il était difficile de lire son service. Je pense que j'avais le meilleur match au niveau du service du tournoi. C'est la raison pour laquelle ce match a été aussi rapide, en deux sets uniquement, 6/3, 6/4. C'est un résultat qui ne distingue pas tant que cela les deux joueurs. C'était juste suffisant pour gagner le match. J'ai bien commencé avec un tennis solide au deuxième set. J'attendais que son pourcentage de premières balles gagnantes au service baisse. Cela a fonctionné. J'ai un peu essayé de varier les jeux. J'ai essayé de jouer de fond de court de ne pas lui laisser trop d'opportunités. C'est l'un des meilleurs matchs que j'ai pu jouer cette semaine. La deuxième partie de la semaine était fantastique. J'améliore de jour en jour mon niveau de jeu. Je ne pourrais pas être plus satisfait de cette victoire.

 

Il a gagné 10 points sur votre service. Vous pensez que Karlovic peut faire la même chose ?

À de rares occasions, j'ai le sentiment d'être un peu comme Karlovic. Cela peut être frustrant de jouer contre des joueurs contre Karlovic, qui ont un service aussi excellent. On se sent bien aussi quand on peut avoir beaucoup de points gratuits grâce à ses services, pas seulement aujourd'hui, mais également toute cette semaine. Je n'ai jamais perdu un seul set, et les services étaient forcément mes armes les plus importantes pendant les matchs. Cela me permettait d'être plus à l'aise et d'être plus confortable.

 

Je ne sais pas si vous le savez, il semble vous avez dépassé Roger et Rafa en termes de victoires de titres. Quel record souhaiteriez-vous encore dépasser ?

Il est très difficile d'en choisir un. J'aimerais jouer au tennis pendant longtemps. Je ne sais pas combien de temps cela représente, mais j'espère pouvoir poursuivre ma carrière aussi longtemps que possible.

 

Vous avez dit que vous vouliez jouer longtemps. Aujourd'hui, vous avez joué contre quelqu'un qui a 12 ans de moins que vous.

Ne me dites pas ça.

 

Comment ce sera possible de gagner un Grand Chelem ou un Masters 1000 ? La différence est grande tout de même.

Eh bien, cela dépend de votre angle de vue. Il n'y a pas tant de différence en termes de niveau de jeu. Ceux de la nouvelle génération ont remporté également des Masters 1000. C'est déjà arrivé et cela arrivera de plus en plus. Quand je dis « nous », je pense à nous trois, qui essayons de repousser la retraite aussi longtemps que possible. La nouvelle génération est déjà là : Medvedev, Khachanov, Thiem, Zverev, Denis, Félix. La nouvelle génération s'est déjà établie parmi le Top 20 du monde entier et ils y croient de plus en plus, ils pensent de plus en plus qu'ils peuvent soulever les trophées les plus importants avec nous trois. Ce n'est qu'une question de temps. Quand ils auront acquis suffisamment d'expérience, que le jour sera de bon augure aussi, que tout se réunira pour qu'ils l'emportent, et puis il y a une question de régularité, parce que c'est autre chose de faire cela toute une année pendant toute une saison. C'est là où le bât blesse. Si vous avez une bonne semaine, vous pouvez gagner un match, un Grand Chelem mais pouvez-vous le faire de manière régulière d'année en année pendant toute une carrière ? Peu de joueurs sont en mesure d'accomplir cet exploit. Il faut tout un ensemble, il faut du dévouement, beaucoup consacrer de temps à cela.

 

Donc c'est votre 34ème Masters, est-ce différent des autres ? En quoi celui-ci se distingue des autres ?

C'est différent, le premier c'est le premier. Il ne faut pas oublier quand même qu'il s'agit des plus grandes victoires, il ne faut pas considérer que c'est normal, que c'est monnaie courante. C'est un grand privilège de gagner ces grands titres. C'est l'une des raisons principales pour lesquelles je continue de jouer au niveau professionnel, c'est pour soulever de grands trophées, être en mesure de jouer au plus haut niveau. J'adore le tennis, j'aime jouer le tennis, pratiquer ce sport.

En même temps le fait de pratiquer le circuit, d'être un professionnel, de se battre pour être la place numéro 1 aux Grands Chelems, aux grandes manifestations, cela change votre vie. Il faut adapter son style de vie complètement pour avoir une infime chance de soulever ces trophées. Jusqu'ici, j'ai été privilégié d'avoir le soutien de ma famille et de mes proches dans ma vie, parce qu'il faut un équilibre sur le court et hors le court, en dehors du monde du tennis. Je suis maintenant papa, les choses ont changé en termes de priorités, de ce qui compte le plus dans ma vie. Il faut que je me rappelle à quel point ces moments sont précieux. Ma vie est différente aujourd'hui.

 

Vous ne serez plus numéro 1 demain, mais ensuite vous avez une chance de pouvoir être à nouveau numéro 1 après Londres, notamment après le forfait de Nadal, qu'en pensez-vous ?

Je suis attristé de voir qu'il est blessé, parce qu'on ne peut pas le souhaiter pour qui que ce soit ou Rafa. J'ai eu également des blessures importantes dans ma vie. Lui, en a eu de nombreuses blessures dans sa vie. J'espère qu'il pourra se rétablir et être là à Londres, parce que le tournoi lui-même sera différent s'il n'est pas là. C'est un champion d'envergure, j'ai beaucoup de respect pour lui.

En termes de points, bien sûr, cela me met en meilleure position cette semaine. Il faut que je continue sur ma lancée de victoire cela dit. Il est possible que je gagne tous mes matches à Londres, c'est arrivé dans le passé. J'aime gagner à Londres mais la tâche qui m'incombe est ardue, parce que cela dépend également des adversaires en face de moi. Ce seront toujours des adversaires qui figurent parmi le Top 10. Il faut vraiment que je me concentre sur cet objectif et si je parviens à atteindre cet objectif ce sera fantastique.

 

Novak, il y aura le Masters. À l'issue du Masters, tu peux finir numéro un mondial. Cela va se jouer avec Rafa, on ne sait pas s'il sera présent parce qu'il est blessé. Si tu termines numéro 1 mondial, ce sera la sixième fois et tu égaleras Sampras. Qu'est-ce que cela représentera pour toi ?

Évidemment, c'est une motivation, un objectif tous les jours, c'est l'un des plus grands objectifs que j'aie dans le tennis professionnel, de gagner le plus possible le Grand Chelem, aussi d'être numéro un mondial le plus longtemps possible. Ce n'est pas possible pour moi maintenant de parler de prédiction. Ce n'est pas une réalité encore. Je dois attendre pour Londres, voir si je peux arriver là.

 

Ce serait extraordinaire.

Ce n'est pas correct pour Nadal, pour tout le monde et moi de parler de ça. Cela ne me semble pas juste.