Tennis. ATP - Rafael Nadal : "Oui, mes balles giclent moins"
Par Adrien CHIRAC le 22/01/2016 à 23:44
Vidéo - Rafael Nadal à l'entrainement - Open d'Australie 2016
C'est un Rafael Nadal forcément désappointé qui a réagi, quelques jours seulement après sa défaite au premier tour de l'Open d'Australie face à son compatriote Espagnol, Fernando Verdasco, en 5 manches. Le Majorquin, qui est le membre du Top 10, qui a remporté le moins de matchs sur les 4 derniers tournois du Grand Chelem (7 victoires) a avoué qu'il lui faudrait quelques jours avant de digérer cette déception, mais qu'il se sentait toujours capable de gagner des grands titres cette saison. Il est ainsi hors de question d'évoquer une éventuelle possibilité de se retirer du circuit, à la manière d'un Björn Borg, qui avait lui arrêté les frais à seulement 26 ans, usé physiquement et psychologiquement. C'est ce qu'il a confié à El Espanol : "J'ai toujours assumé la défaite durant toute ma carrière, mais celle-ci contre Verdasco est un échec dur. D'autant que j'ai l'impression d'avoir beaucoup travaillé à l'intersaison. Je sais que le travail est bien fait. L'échec mardi ne change pas la réalité : je suis bien et j'espère que les résultats suivront. (…) Le tennis est une partie de ma vie. Je n'ai rien à démontrer. Je sais ce que je fais et aussi ce qui me rend heureux. Aujourd'hui, le tennis me rend heureux. Je vais continuer de le pratiquer jusqu'à ce que je devienne encore plus heureux. Que je sois dans les 5, 10 ou 100 meilleurs joueurs au monde, je continuerai."
Nadal explique dans l'entretien, que ses échecs répétés sont peut-être dus à sa confiance, qui s'est étiolée au fil des défaites face à ses plus proches concurrents : "la capacité d'inspirer un respect est quelque chose qui arrive avec les victoires et les titres remportés. Avec les résultats et les échecs que j'ai eus contre mes rivaux, l'année passée, il est logique que les gens pensent que mon mental s'est dégradé." Mais le taureau de Manacor, pointe avant tout la vivacité moindre des balles pour justifier ces résultats en berne. Il dénonce le fait que les balles sont moins vives qu'auparavant, ce qui ne lui permet plus d'imprimer à la balle un lift conséquent, notamment en coup-droit. Ce lift important qui a fait sa force pendant plusieurs années. "Il y a différents facteurs qui engendrent mes difficultés. Les balles sont notamment moins vivantes. Il y a quelques années, la balle sortait très rapidement du cordage, aujourd'hui c'est moins le cas. Les rivaux qui prennent plus à plat sentent moins l'erreur avec ces balles. La puissance est aujourd'hui favorisée. Auparavant, les balles giclaient plus… Les choses ont changé et j'ai essayé de m'adapter au changement. Je ne joue pas avec autant d'effet qu'avant. Je joue aujourd'hui d'une manière plus rapide. Il y avait plus de temps de préparer les points avant. Le même jeu d'aujourd'hui, avec ma version d'il y a huit ou neuf ans … Je crois sincèrement que je continuerais d'être très haut. C'est difficile pour un joueur de 29 ans d'accepter tous ces changements après avoir joué toute la vie de la même façon."
Le numéro 5 mondial, conclut l'entretien avec des motifs d'espoir. Cette défaite au premier tour ne peut pas occulter, selon lui, les trois bons mois qu'il a réalisé auparavant. "L'échec devant Verdasco ne peut pas me retirer l'actuelle perspective : je joue un niveau assez haut depuis Pékin. Mes résultats sont bons depuis ce tournoi avec de nombreuses finales. Et 2016 avait commencé avec une autre finale à Doha. Mes derniers mois sont d'une grande régularité." Le joueur de 29 ans a ainsi décidé de se noyer dans le travail pour tenter de retrouver le chemin du succès en Grand Chelem. "Les choses ne peuvent pas sortir bien sans effort et travail. Et surtout, sans un travail bien fait. Nous pouvons chercher beaucoup de choses, mais le sport est assez simple normalement. Nous pouvons inventer des histoires et on peut écrire ce que l'on veut. (…) Mon plaisir est de jouer au tennis. Je suis heureux et me sens heureux. Je sais que ce que je fais et cela n'a pas une date de péremption. Je veux que ces années qu'ils me restent soient productives. Ma satisfaction est de faire ce que je peux pour que les choses sortent le mieux possible."