Tennis. ATP - Sam Sumyk : "Les coaches sont des produits recyclables !"
Par Alexandre HERCHEUX le 26/05/2020 à 09:20
Avec l'arrêt du circuit, beaucoup ont évoqué les soucis financiers qu'allaient connaître les joueurs hors du top 100. Plusieurs mouvements se sont d'ailleurs lancés. Mais les coaches alors ? Interviewé dans les colonnes de L'Equipe, Sam Sumyk, ancien coach de Garbine Muguruza ou encore Anastasia Pavlyuchenkova, a évoqué la situation actuelle des entraîneurs.
Vidéo - Pavlyuchenkova après avoir battu Kerber à Melbourne
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"Avec le circuit à l'arrêt, beaucoup de coaches n'ont pas de revenus. Pas que les coaches, tous les gens qui gravitent autour du circuit n'ont pas de revenus. Il y a très peu de privilégiés dans notre profession. À ma connaissance, un entraîneur n'a aucune protection sur le circuit. On n'a aucune indemnité. Peut-être que certains ont des contrats bien spécifiques ? Je ne sais pas. Nous, on n'est pas du tout des employés de la WTA, on ne signe rien, contrairement aux joueuses." a-t-il expliqué. Des propos clairs qui permettent à tout le monde de comprendre les dessous de ce rôle et surtout les difficultés qui peuvent émerger.
Avec beaucoup de franchise, le coach breton a évoqué ce qu'on pourrait qualifier de "marché des entraîneurs". Le Français s'interroge notamment sur des fins d'associations et quelques situations étranges. "Sans rentrer dans la victimisation, nous sommes des produits recyclables. Ça se voit toutes les semaines sur le circuit. Il y a quand même des fins d'association qui semblent un peu surprenantes voire grotesques vu de l'extérieur. Après, il faudrait être à l'intérieur de l'équipe pour connaître les vraies raisons. Parfois, ça semble très bizarre. Je viens d'en avoir la preuve et d'en faire ma propre expérience. À mes yeux et ceux de toute l'équipe, il n'y avait aucun souci. Les résultats étaient bons et apparemment, ça ne nous garantit pas de garder notre job. Beaucoup d'entraîneurs sont dans des situations compliquées, je fais partie des privilégiés mais beaucoup d'entre nous n'ont pas ma chance." a-t-il confié à nos confrères
Enfin, Sumyk est bien entendu revenu sur son association avec Anastasia Pavlyuchenkova, qui a pris fin fin mars. "Quand elle a décidé d'arrêter, elle a appelé toute l'équipe dont moi. Arrêter avec un athlète ne me surprend pas, ce qui me surprend, ce sont ses déclarations. J'ai eu vent d'une interview qu'elle a faite en Russie et là, c'était inapproprié et irrespectueux. Elle a le droit de raconter ce qu'elle veut au monde entier, moi je sais. Je pense qu'on travaillait très bien, elle a fait du très bon travail, l'équipe s'entendait très bien. Pour preuve, le soir où on s'est tous quitté, elle nous a invités dans sa maison à Indian Wells pour un repas russe. Quand on ne se sent pas bien avec les gens, on ne les invite pas chez soi. Je sais pourquoi elle est venue me chercher. Ma mission était très claire. En peu de temps, on a eu de très bons résultats. C'est inachevé mais c'est la règle du jeu. Ce sont des choses qu'on doit accepter en tant qu'entraîneur. Après, il y a des façons plus ou moins respectueuses pour le faire." a-t-il déclaré visiblement déçu par son ancienne protégée.