Tennis. ATP - Wawrinka : "Ma vie a changé à l'Open d'Australie"
Par Anne MAQUIGNON le 28/12/2015 à 17:39
Son image a changé, Stan Wawrinka en est conscient, et il en connait même les raisons. "Quand tu gagnes un Grand Chelem, tu écris un peu de l'histoire du tennis. Quand j'ai gagné l'Open d'Australie, ma vie a changé parce que j'appartenais désormais à une autre catégorie de joueurs, ceux qui gagnent un Grand Chelem", confie-t-il au magazine suisse Bilan, qui l'a élu "homme sport de l'année 2015". Un an et demi plus tard, en juin 2015, le numéro 4 mondial remportait la finale de Roland Garros face à Novak Djokovic. Une revanche pour le Suisse, face à celui qui lui a souvent barré la route.
En 2013, Stan Wawrinka commence juste à prendre du galon et à inquiéter les meilleurs. Les huitièmes de finale de l'Open d'Australie en sont une bonne illustration : un match de 5 heures face au serbe, en cinq sets, mais Wawrinka manque encore de confiance. Il s'incline 6-1, 5-7, 4-6, 7-6, 10-12. Rebelotte à l'US Open de la même année, en demi finale cette fois. Toujours face au numéro un mondial, qui gagne encore une fois en cinq sets. Mais si Wawrinka perd ces gros matches, il sait pourtant que quelque chose a changé : le mental. "J'étais prêt à franchir le pas supplémentaire. Mon entraîneur Magnus Norman a changé deux ou trois détails dans mon jeu, il m'a donné confiance en moi et de la sérénité face aux meilleurs joueurs", révèle le numéro 4 mondial.
Réussir à gagner un Grand Chelem, puis deux est un peu une consécration pour le Suisse, le résultat de plus de dix années de travail. "Gagner un deuxième Grand Chelem a renforcé ma réputation et ma popularité. Seuls 26 joueurs en ont gagné deux.", raconte-t-il, toujours au magazine Bilan. Pour autant, Stan Wawrinka "veut rester lui-même", sur le court, comme en dehors. D'ailleurs, le joueur suisse a souvent refusé de se compter parmi le Big Four que comprend Nadal, Federer, Murray et Djokovic : "Ces quatre joueurs ont marqué l'histoire depuis 10 ans, ils ont tout gagner, il ne faut pas y toucher. Je ne me mets pas en infériorité, je connais ma place, je suis quatrième joueur mondial. Il est donc évident qu’un des quatre est descendu au classement. Mais ils ont été surnommés ainsi pour ce qu’ils ont réussi à achever." Wawrinka ne veut pas abimer la légende, il est bien conscient qu'on ne peut réécrire l'histoire. Pour autant, il sait qu'il a bien sa place aujourd'hui dans les meilleurs : "Je suis dans le top 4 ou 3 depuis deux ans, j’ai gagné deux Grand Chelem, Nadal en a gagné un, Federer et Murray zéro, et Djokovic le reste. Ma place est là."
La saison 2016 va bientôt démarrer. L'heure pour le Suisse de confirmer sa place, mais aussi de progresser encore. "Si je veux gagner encore un Grand Chelem, je dois encore passer un cap. Car tout le monde progresse, je ne suis pas seul", raconte-t-il, conscient de la concurrence. Première étape pour le numéro 4 mondial, dans trois semaines, à l'Open d'Australie, où il avait échoué en demi finale l'an dernier.