Tennis. Chronique - Victor Ouvrard raconte sa fin de saison galère
Par Victor OUVRARD le 22/03/2017 à 07:30
Victor Ouvrard, 1063ème joueur mondial à 24 ans, n'a plus joué depuis décembre 2016 où il s'était incliné en huitièmes de finale du Future de Santo Domingo Este, en République Dominicaine, battu par son compatriote Calvin Hemery, 6-7(5), 6-3, 6-1. La faute à une fracture de fatigue au pied gauche, contractée suite à un football entre amis fin octobre aux Etats-Unis, en marge de la tournée américaine. Partagé entre l'envie de jouer et le besoin de se reposer, le Français a enchaîné les tournois malgré la douleur et sous anti-inflammatoires. Un choix qu'il regrette aujourd'hui, ne pouvant toujours pas commencer sa saison 2017 à cause de cette blessure. Pour TennisActu, il fait le récit de cette période difficile.
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"Ce n'était qu'un simple foot. Le foot que l'on fait avec des amis qu'on a pas revus depuis longtemps. C’est bien de varier les séances physiques pour oublier 3 semaines de tournois infructueux, de garder un programme ludique pour retrouver la fraîcheur. "Et puis franchement, si tu fais attention, il peut rien t'arriver".
Ce n’était qu’un simple foot, mais après un contact, le pied droit s’est tordu. C’est un peu la panique mais ce n’est pas cassé. Ecrasement du tendon, ou hématome sur l’os, on ne sait pas bien. Il va falloir essayer de marcher normalement pour ne pas prendre de mauvaises habitudes.
Ce n’était qu’un simple foot, mais à 8 500 km de chez moi. Les conséquences ne sont pas les mêmes. Après l’Amérique du Nord, le reste de la tournée se passe au Costa Rica ainsi qu’en Colombie. Il me reste neuf jours pour me décider avant le prochain match. Neuf jours pour prendre la mauvaise décision.
Ce n’était qu’un simple foot, mais il faut l’assumer. Je dois rattraper ces 3 premiers tournois difficiles. Et puis les billets d’avions sont déjà pris. Un strap’, une chevillère, des anti-inflammatoires : je jouerai donc les tournois en Amérique du Sud. L’envie de prendre des points ATP qui rend inconscient.
Ce n’était qu’un simple foot, mais cinq mois plus tard je suis toujours arrêté. Jouer deux mois en compensant a laissé des séquelles, avec notamment une fracture de fatigue sur le pied gauche. La saison 2017 est pour l’instant loin des courts, entre séances de Kiné et autres spécialistes.
Ce n’était qu’un simple foot, mais il permet aujourd’hui de me rendre compte à quel point j’ai envie d’être de retour sur un terrain. Bien sûr pendant ces 3 mois d’arrêt, il y a eu des baisses d’intensités au niveau de l’effort à l’entrainement. Le vélo, la natation, c’est pas toujours drôle. Il y a aussi eu des regains de motivation et des périodes de surinvestissement. La volonté qui remplace le découragement, et inversement.
Ce n’était qu’un simple foot, mais il est arrivé à un moment charnière. Un blocage mental depuis des années m'empêchait de jouer vers l'avant. La mobilité réduite de ma cheville m’obligeant à écourter les échanges, je me suis surpris à appliquer un jeu offensif qui s'est avéré efficace. Les résultats encourageants de fin 2016 sont venus me conforter dans cette idée.
Ce n'était qu'un simple foot, mais il m'a forcé à jouer avec mes qualités. C'est ce changement d'identité de jeu qui aujourd'hui me redonne la force d'y croire. Et peut-être encore un peu plus qu’avant.
Ce n’était qu’un simple foot... Mais c’est quand même con parce que c’est moi qui l’avait organisé".