Tennis. Coupe Davis - Michaël Llodra et "la sentence qui tue"
Par Jack BENNETT le 25/11/2015 à 16:04
Vidéo - Coupe Davis - Llodra à son aise avec l'équipe de Belgique !
"Jeu, set et cash" sort demain jeudi. Jeune retraité du circuit, Michaël Llodra, qui conseille actuellement l'équipe de Belgique à deux jours de la finale de Coupe Davis à Gand contre la Grande-Bretagne d'Andy Murray, dévoile dans ce livre les coulisses du circuit. Certains joueurs ne sont pas épargnés. Mais, surtout, "Mika" détaille la période la plus sombre de sa carrière. Celle où il a compris que la finale de la Coupe Davis 2014 se ferait sans lui. Alors qu’il se sentait capable d’apporter sa patte… Une cicatrice béante.
Lorsqu’il s’est confié à Guillaume Evin, Michaël Llodra n’imaginait pas qu’il préparerait la finale de la Coupe Davis avec l’équipe de Belgique. Alors, évidemment, la sortie de son livre "Jeu set et cash" prend toute sa saveur. Car les principales révélations de ce livre qui lui ressemble concernent évidemment la campagne 2014. "Cette finale à domicile, face à la Suisse, Roger Federer et Stan Wawrinka, j’en rêvais. Ce devait être mon apothéose et ma revanche après mon échec lors du cinquième et dernier simple de la finale 2010 en Serbie. La blessure n’est pas cicatrisée. Exactement un an après, je n’ai toujours pas compris." Ce sont ces mots qui ouvrent le chapitre XV.
Le pompier sur la touche
Appelé en pompier pour le quart de finale en avril face à l’Allemagne, à Nancy, "Mika" était convaincu d’avoir récupéré sa place. Pourtant, il avait le coude en vrac. Tout le staff de l’équipe de France l’avait vu abandonner au deuxième tour de l’US Open. La demi-finale face aux Tchèques, à Roland-Garros, s’effectuait sans lui. Mais au moment le livrer sa liste pour le stage de Bordeaux, Arnaud Clément n’avait pas jugé bon de l’intégrer. Il souhaite un groupe restreint. En plein Bercy, lors d’une conférence de presse assez tendue, on avait bien senti que la capitaine n’avait pas envie de s’étendre sur le cas du soldat Mika. On avait deviné que les échanges avaient été vifs.
Quelques jours auparavant, Llodra suivait une séance d’ostéopathie à Roland-Garros. La pièce d’à côté, c’est le bureau du docteur Montalvan. La cloison est aussi fine que du papier à cigarette. Soudain, Mika reconnaît la voix d’Arnaud Clément, qui demande un bilan médical de chaque sélectionnable. Allongé sur la table, "Mika" entend le doc prononcer "cette phrase aussi malheureuse que définitive : ‘’De toute façon, Mika, on sait tous que s’il intègre l’équipe, c’est par défaut’’. La sentence qui tue. J’ouvre subitement les yeux. L’ostéo a compris que j’ai entendu. Je me rhabille et sors sans bruit de la pièce. J’ai une boule au ventre. Je sais à cet instant que ma candidature vient de prendre du plomb dans l’aile. De la part d’un ami, cela me fait d’autant plus mal."
Des propos forts, qui brisent l’intimité du vestiaire bleu. Mais Llodra n’a toujours pas évacué cette période sombre. Tout comme l’absence de sms de réconfort des autres joueurs. Avec son franc-parler, Mika raconte la vie du circuit de l’intérieur. Ça ne va pas plaire à tout le monde…