Tennis. Interview - Stéphane Robert : "Ma maison, c'est la Terre"
Par Nastassia DOBREMEZ le 21/01/2016 à 13:45
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A 35 ans, Stéphane Robert est parvenu à se hisser au troisième tour de l'Open d'Australie au terme d'un combat long de 5 sets face à l'Américain Rajeev Ram, 93ème mondial (6-1, 6-7(6), 4-6, 7-5, 7-5). Il retrouvera samedi Gaël Monfils, tombeur de Nicolas Mahut. C'est donc avec beaucoup de satisfaction que le Français issu des qualifications est revenu sur sa carrière et son mode de vie, aux antipodes de celui des autres joueurs du circuit.
Vous êtes l'un des joueurs les plus atypiques du circuit. D'où vous vient cette personnalité insolite ?
J'ai commencé à voyager à 22 ans. Je suis parti en Amérique Centrale, j'ai fait des tournois en Egypte. J'en ai bien profité et je suis arrivé dans les 160 meilleurs mondiaux. Malheureusement, j'ai très mal géré la saison 2005 et je suis retombé dans les 600. J'ai alors travaillé ma respiration pour être moins stressé. A l'époque, je ne pouvais jouer que sur terre battue car j'étais trop tendu sur dur. Cet exercice m'a libéré, le plaisir de jouer a été décuplé. Je n'étais plus dans le même état d'esprit, ma vision du tennis changeait, tout comme ma vision globale de la vie. A partir de ce moment là, je me suis amusé, je profitais des endroits où je passais, cela m'a fait du bien, je suis devenu zen.
Dans quel pays habitez-vous désormais ?
J'ai une adresse mais c'est l'adresse du domicile de mes parents. Ma maison, c'est la terre pour moi. L'argent que je gagne, je le réinvestis dans mon tennis. Je ne passe pas mon temps à la maison donc mon argent je vais le gagner pour voyager. Elle est là ma stratégie. Plutôt que de payer des loyers ou des impôts locaux, je voyage. Je suis à la maison partout, je retrouve des amis aux quatre coins du monde. Avec le Team Hope and Spirit, on s'est entraîné pendant une semaine à Abu Dhabi et sur le circuit, les joueurs sont mes potes. Je suis tranquille, il n'y a aucun soucis, je ne souffre pas de la solitude.
Vous avez des affinités avec tous les joueurs du circuit ?
Pas tous, il y a des joueurs qui ont un caractère un peu compliqué mais je passe du temps avec ceux que j'aime.
Vous n'avez plus de coach depuis 2010. Envisagez-vous d'en réengager un ?
Evidemment, si j'étais vraiment ambitieux, il faudrait que je reprenne un entraîneur. Mais j'ai accepté la situation et ça me va bien. Quand je regarde dans le rétroviseur, je me dis que les six dernières années où j'étais tout seul, il y a eu pas mal de bonnes choses qui me convainquent que j'arrive à m'en sortir sans coach. J'ai été formé par Ronan Lafaix qui m'a vraiment mis en autonomie, c'est grâce à lui que je peux faire tous les résultats que je fais maintenant, c'est très clair. Désormais, je continue à bien gérer la situation.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à Melbourne