Tennis. INTERVIEW - Timo Legout : "Jouer en Grand Chelem ? C'est toujours un objectif"
Du talent, il en a. Du cran, aussi. Début 2024, après avoir atteint un classement ATP avoisinant le Top 400, Timo Legout a pris la décision de rejoindre le circuit universitaire américain du côté d'Austin, au Texas. Depuis, le Francilien, licencié au TC Marignane, s'enrichit personnellement comme professionnellement, et a même atteint les demi-finales des finales nationales en enchaînant 24 succès de rang de l'autre côté de l'Atlantique. Pour Tennis Actu, il s'est confié sur cette première année au coeur de la NCAA, championnat universitaire américain, dans un pays où "le sport est roi" et où la concurrence est forte mais saine. Une expérience qu'il souhaite à tout jeune qui veut s'épanouir dans le tennis. Entretien.
Vidéo - L'ENTRETIEN Timo Legout sur Tennis Actu
"En Université, j'ai vécu des émotions que l'on ne vit pas sur le circuit"
Timo, vous êtes actuellement 653e au classement ATP, à 22 ans, bientôt 23. Vous êtes entré en Université, à Austin, dans le Texas en janvier 2024. Comment s’est passée cette année ?
Oui, j’ai pris la décision d’aller en Université en juillet 2023 pour différentes raisons. De janvier à mai 2024, je n’ai pas pu jouer la saison avec l’équipe pour des problèmes d’éligibilité avec la NCAA. Je suis allé en Université trop tard après le bac et gagné trop de prize money. Je pouvais m’entraîner avec l’équipe, faire les déplacements et aller à l’école, mais pas jouer pour l’équipe. On a perdu en finale du championnat mais j’ai adoré ce semestre, avec des émotions incroyables, que l’on ne vit pas sur le circuit. Je suis revenu en France durant l’été, j’ai pas mal joué. De mi-août à décembre, c’était la partie individuelle de la saison où on représente l’Université dans les tournois de collèges. J’ai perdu en demi-finales du championnat NCAA, le championnat universitaire américain. Le samedi 11 janvier, la saison reprend.
Même si vous n'avez pas pu jouer au début de l’année 2024, les blessures vous ont laissé tranquille…
Exactement. C’était la raison principale pour laquelle je suis allé en université. Entre juillet 2020 et juillet 2023, j’ai eu beaucoup de galère avec mon dos. Sur le circuit, hormis si tu gagnes toutes les semaines, tu dois jouer énormément, entre 30 et 40 semaines dans l’année, ce que je ne pouvais pas faire et qui était un frein. Peut-être que certains diront que ce que je dis est osé mais je pense que dans les Universités, on est encadré comme les joueurs du Top 30 mondial : un préparateur physique qui voyage avec nous, trois coachs dont Benjamin Becker, - ancien Top 40 - et un kiné que l’on peut voir quand on veut. Ce sont les conditions d’un joueur du Top 30 qui gagne beaucoup d’argent et peut se permettre de payer un préparateur physique, un kiné et un coach qui peut voyager tout le temps.
Legout/Brown of @TexasMTN beat Ohio State 6-7, 6-3, 10-8 to make the #NCAATennis semifinal!
— John (@JTweetsTennis) November 22, 2024
Timo Legout is 24-0 as a Texas Longhorn. pic.twitter.com/k8vyKy5iXK
"J’avais du mal à me mettre dans la tête de perdre de l’argent..."
L’Université permet aussi d’assurer le coup sur le plan professionnel, et d’avoir moins de pression…
Ça joue aussi, c'est clair. J’avais du mal à me mettre dans la tête de perdre de l’argent, en pensant aussi aux sacrifices que faisaient mes parents pour moi en payant… Quand j’ai été entre 400 et 500e ATP, on ne gagne pas d’argent et on dépense pas mal. Si on veut avoir une structure professionnelle comme c’était mon cas, à l'Elite Tennis Center, ça a un coût. Aux Etats-Unis, ça coûte 0€ quand on a un bon niveau et une bourse complète. On assure le coup côté professionnel en continuant des cours intéressants. La pression est différente. Les matchs sont très stressants mais la pression globale est beaucoup moins forte.
Pour bien comprendre, tout le monde ne veut pas devenir joueur professionnel à l'Université ?
On est entre 10 et 12 joueurs par Université en général. Sur les 10, cinq ou six veulent être professionnels. Tu n'es pas obligé. Il y a des très bonnes universités à l'école, tu sors avec un très bon diplôme. Certains coéquipiers sont traders ou dans l'ingénierie financière. Tout est mis en place pour qu'on puisse jouer sur le circuit professionnel.
Tournoi NCAA Masculin
— Keb Tennis (@KebTennis) November 20, 2024
TIMO LEG pic.twitter.com/sqvFAaFzs6
"Je ne voyais aucune différence avec la France, mais avec moins de pression et un avenir assuré"
Vous avez pris la décision de partir en Université américaine à 21 ans, malgré de bons résultats. Qu'est-ce qui vous a poussé à partir ?
C'est un mix de tout. Je jouais bien (en 2023). De janvier à mai, j'ai joué quatre ou cinq finales de Future avec mon meilleur classement (405e). Puis j'ai eu un été compliqué, toujours blessé. J'ai eu une discussion avec mes parents car j'avais du mal avec la partie financière. Ça me mettait pas mal de poids sur les épaules. J'ai décidé d'aller visiter des universités et voir comment c'était. Et j'ai tout de suite adhéré à la mentalité qu'il y a là-bas. Je me disais, le plus important c'est de soigner mon dos parce que si je continue à être blessé comme ça, à jouer quinze semaines dans l'année, ce n'est pas possible. Hormis si tu gagnes toutes les semaines, tu ne peux pas monter au niveau qualif de Grand Chelem. Il faut jouer beaucoup plus que ça. Les docteurs m'avaient dit qu'en vieillissant, mon dos irait de mieux en mieux. Pour l'instant c'est un peu le cas. Et il y a aussi le développement que l'on peut avoir là-bas. Je ne voyais aucune différence avec ce que j'avais en France et avec moins de pression, avec un avenir assuré au niveau professionnel et sans payer. Donc il y avait pas trop de raison que je n'y aille pas.
Et dans un sport aussi individuel, vous avez découvert l'importance du collectif...
Ouais, c'est sûr que c'est assez appréciable. C'est l'équipe qui prime. On préfère perdre notre match en simple et que l'équipe gagne. Mais il y a quand même une concurrence avec les autres joueurs de l'équipe. Pour ceux qui ne savent pas comment ça marche, il y a trois doubles et six simples donc on est dix ou douze joueurs dans l'équipe, et il n'y a que six joueurs qui jouent en simple. Il faut gagner sa place à l'entraînement sur les résultats qu'on a, donc il y a une concurrence entre nous, mais qui est très saine aussi.
Il y a toujours les objectifs individuels de progresser, de jouer le plus haut possible dans la line up, puisque plus tu joues haut dans la line up, plus tu joues des mecs forts. Et en plus maintenant, avec le programme qu'ils ont fait en partenariat avec l'ATP, il y a des wild-cards en Challenger. Donc voilà, les résultats individuels sont quand même importants, mais forcément l'équipe est la priorité numéro 1. On apprend aussi à vivre, on vit 24h sur 24 avec nos potes de l'équipe, on vit ensemble, on va en classe ensemble le matin, on va à l'entraînement, on fait des soirées ensemble, on voyage ensemble. Quand on gagne, on est super heureux tous ensemble. Quand on perd, c'est très dur, mais ça crée des liens très forts. Les coéquipiers que j'ai depuis un an dans l'équipe, ça devient forcément nos meilleurs amis et des gens avec qui on reste en contact tout le long de notre vie.
Timo Legout of @TexasMTN is headed to the men's si#NCAATennis pic.twitter.com/CG68M9G5It
— NCAA Tennis (@NCAATennis) November 22, 2024
"Le sport est roi aux Etats-Unis... et les gens sont positifs"
L'adaptation a l'air de se passer plutôt bien... Et au niveau de la culture, des coachs, etc ?
Franchement, très très bien, grâce à mes coéquipiers qui sont des mecs supers. Je m'y suis retrouvé. J'ai pu être moi-même dans l'équipe rapidement avec les coachs. La mentalité américaine aide vachement aussi pour ça. Les gens sont très positifs en général, compréhensifs. Ils te montrent que tu es le bienvenu tout le temps, ils t'aident à rentrer dans le moule. La différence de culture, franchement, j'adore ! J'aime la vie américaine. Le sport est vraiment roi là-bas plus qu'en France. Je trouve que la mentalité qu'il y a eu pendant les Jeux olympiques, qu'on a pu retrouver en France, c'est un peu ce qu'il y a là-bas tout le temps. C'est vraiment un truc que je kiffe. Je me sens vraiment bien. Je suis rentré deux semaines chez moi, je suis content d'être chez moi, mais j'ai vraiment hâte de repartir. Je me sens vraiment bien en habitant là-bas.
— Texas Men's Tennis (@TexasMTN) November 22, 2024
"C'est normal d'être stressé et d'avoir des périodes où on gagne moins de matchs"
Pour revenir un petit peu sur les débuts, vous avez grandi dans une famille de sportifs. Votre père a été un grand champion de tennis de table. Est ce que c'était une évidence pour vous de faire un sport de raquette dès l'enfance ?
J'en sais rien... j'ai touché un peu à tout. J'ai fait un peu tous les sports. Je sais que j'étais très doué au golf quand j'étais petit, plus qu'au tennis. J'ai arrêté le golf pour certaines raisons. J'ai fait de l'athlétisme pendant assez longtemps, jusqu'à mes 12-13 ans. J'ai fait un peu de ping-pong, j'ai fait du tennis, du basket. J'ai été détecté à partir de 8-9 ans en ligue, et j'ai commencé à m'entraîner et dû faire un choix entre le tennis et l'athlétisme. C'est évident pour moi depuis petit que je veux faire sportif de haut niveau, je pense que c'est aussi grâce à mon père et au sport que je regarde à la télé depuis tout petit.
Vous aviez un idole de jeunesse dans le tennis ? C'était l'époque du Big 3 (Nadal, Djokovic, Federer)
Rafa. Je suis grand fan de Rafa. Je me souviens, la première année où j'ai vraiment des souvenirs de regarder ses matchs, c'était en 2008, la finale de Wimbledon. C'est la fameuse finale qu'il gagne 9-7 au 5e set contre Federer. Donc oui, grand fan de Rafa depuis toujours.
Juste une petite question sur votre papa. Est-ce qu'il vous aide au quotidien étant donné qu'il connaît cette mentalité d'être un athlète de haut niveau ?
Oui, il m'apporte beaucoup. On a des discussions de temps en temps, mais pas sur le côté tennis. Il connaît un peu le tennis, il sait à peu près jouer mais il me laisse faire. C'est plus sur la partie mentale et gestion des émotions ou il a un recul parce qu'il a une grande expérience, et que c'est assez similaire comme sport. C'est un sport de raquette. C'est vraiment un contre un. Il m'apporte beaucoup sur la gestion des points, sur comment lire ce que l'adversaire fait, comment te sentir sur certains points, comment les jouer, est-ce qu'il faut être plus agressif à certains moments quand tu sens que tu es dominé, etc. C'est normal d'être stressé et d'avoir des périodes où on gagne moins de matchs. Il faut aussi faire attention sur les périodes où on est en confiance de ne pas vouloir trop en faire.
"Gagner le championnat américain est aussi dur que gagner un Challenger"
Fin 2024, vous avez atteint les demi-finales des finales nationales de NCAA avec une invincibilité de 24 matchs...
C'est la première année que le championnat est dans le fall (en automne). Avant, c'était au printemps, juste après la saison par équipe. Ils ont décidé de le changer. Il fallait gagner les championnats du Texas avec les écoles du Texas, ce que j'ai fait en simple et en double, pour se qualifier pour le championnat qui était deux ou trois semaines après. Et j'ai perdu en demi-finales, simple et double, mes deux premières défaites de de la saison. Je n'avais pas perdu d'août à mi-novembre. J'ai gagné 24 matchs de suite, simple et double confondus. Une très belle série. C'était un peu dur que ça se soit arrêté de cette manière et à ce moment-là, mais très content de l'automne que j'ai eu sur le plan sportif.
Comment décririez-vous le niveau global du jeu là-bas ?
J'ai gagné quelques matchs où le niveau n'était pas faible, honnêtement, mais des matchs que j'étais censé gagner. Il faut savoir qu'aux championnats NCAA, les joueurs qui se qualifient sont tous des joueurs très très bons. Je pense que sur le championnat, il n'y a pas de joueur qui joue en dessous de -15. Et après, quand on passe des tours, ça joue vraiment très bien. Dans notre équipe, même notre numéro six, il joue -15 ou mieux, c'est sûr. Le niveau est vraiment très fort. En huitièmes de finale du championnat NCAA, j'ai battu Colton Smith, qui était en finale de Challenger deux semaines avant. Je pense que gagner le championnat est aussi dur que de gagner un Challenger.
Comme quoi, même à 22 ans, on peut aller en Université et prendre de l'expérience...
C'est pour ça que je dis qu'il n'y a pas trop de raison de ne pas y aller. Le niveau est très fort. On voit de plus en plus de joueurs qui sortent de l'université. Et en six mois, les mecs ils montent 150 ou dans les 100. C'est une expérience différente. Là-bas, on a le point décisif à 40-40, donc des moments de tension vraiment réguliers. Je n'ai pas encore joué de match avec l'équipe mais il y a la pression de vouloir ramener ton point pour l'équipe. Quand c'est à l'extérieur, c'est un peu hostile, et quand tu joues à domicile, on joue devant beaucoup de monde. Pour les Français, c'est un peu comme si tu joues les matchs par équipe en Pro A ou Pro B mais en dix fois supérieur parce qu'il y a dix fois plus de monde. Tout le monde crie dans tous les sens, ça joue sur six courts en même temps ... Tu joues pour la fac, pour la ville ce que tu représentes. Donc c'est très différent et je trouve que ça apporte beaucoup.
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— The Daily Texan (@thedailytexan) December 3, 2024
"Tu te rends compte que ce que tu vis aux Etats Unis n'est pas la vie normale"
Quand vous êtes revenu en France durant l'été, il y avait moins de pression ?
Ce qui est dur, c'est de trouver la motivation. Tu te dis un peu 'qu'est-ce que je fais là ?' Ce que j'ai dit à quelques mecs qui m'ont demandé, c'est que le fait de ne pas avoir joué une minute pour ma fac l'année dernière, c'était la plus grande déception que je n'ai jamais eu dans ma carrière tennistique. Les gens ne peuvent pas trop comprendre ça sans l'avoir vécu. Quand tu reviens en Future, que tu joues que pour toi, qu'il y a trois mecs qui regardent au bord du terrain, il se passe un peu rien, tu te dis un peu qu'est ce que qu'est ce que je fous là... Les premiers tournois c'était un peu dur. Et après, ça allait. Tu te rends compte que ce que tu vis aux Etats Unis, ce n'est pas la vie normale. C'est bien d'avoir une bonne balance entre les deux, mais c'est très différent.
Vous recommanderiez à tout le monde de partir ?
C'est même pas que je le recommande, c'est que pour moi, à part si on est un génie comme Joao Fonseca, qui avait signé en université mais qui sera Top 30 ou 20 à la fin de la saison prochaine... Il n'y a pas de sens pour lui de venir en université. Mais pour tous les autres joueurs qui ne se sentent pas capables d'être qualifs de Grands Chelems un an ou deux ans après les juniors... Le niveau est très fort, c'est un développement incroyable personnel et ça apporte beaucoup au niveau tennistique. Voilà, il y a l'assurance au niveau scolaire, des conditions incroyables et on est dans les meilleures universités pour 0€.
J'avais un peu du mal à l'accepter au début et c'est pour ça que je pense je n'y suis pas allé avant. Je le recommande à absolument tout le monde, sauf si c'est un cas comme Fonseca, mais il doit y en avoir trois dans le monde je pense. C'est encore sous estimé en France. Il y a de plus en plus de de jeunes Français qui y vont mais les Anglais font un meilleur travail sur ça. Ils ont un partenariat entre la fédération anglaise et les universitaires. C'est mieux qu'il y a cinq ou six ans. Quand j'avais 18 ans, jamais je me suis dit que j'irais là-bas.
Vous avez croisé des joueurs français depuis votre arrivée ?
J'en croise, mais je pense que ça va se développer de plus en plus. Ce qui est différent, c'est que les Américains, même s'ils sont numéro un mondiaux juniors, ils passent tous par le circuit universitaire. Et ce qui est bien c'est que tu n'es pas coincé là-bas, tu n'es pas obligé de faire tes quatre ans. Nishesh Basavareddy a décidé de ne pas disputer le fall (en automne), et est passé de 500 à 150e sur le circuit ATP, donc n'est pas revenu à la fac pour jouer sur le circuit. Donc voilà, tu n'es pas du tout bloqué.
What a player. What a champion
— ATP Challenger Tour (@ATPChallenger) January 4, 2025
Joao Fonseca starts his 202@atptour pic.twitter.com/OzhETN9j0q
"Le classement ATP, je ne le regarde plus. Que tu sois 400e ou 1500e, ça ne change rien"
Nous sommes en janvier. Comment va s'organiser votre année ?
On commence la saison le 11 janvier. Il y a une trentaine de matchs jusqu'à jusqu'à fin mai. Ensuite, je ne sais pas encore si je vais rester là-bas cet été ou si je vais rentrer en France. Je pense que je vais faire un ou deux allers retours pour retourner voir ma famille. Je suis actuellement 3e au classement universitaire, et si je reste dans les dix meilleurs, j'aurais huit wild-cards tableau de Challenger 75, donc c'est un peu l'objectif. C'est aussi pour ça que j'ai essayé cet été de jouer quelques ITF, pour ne pas descendre trop loin au classement. Si le niveau est là et que tu joues des Challengers, tu as des bonnes opportunités de prendre pas mal de points et de remonter assez rapidement au classement. Donc voilà, c'est ce que je vais essayer de faire.
Finalement, aux Etats-Unis, vous ne regardez plus trop le classement ATP ?
Oui, je m'en fous un peu... Je savais que j'étais aux alentours de 600-650. Quand tu joues le circuit, tu regardes. Tu sais à peu près qui est devant toi, combien de points il te manque pour être à 300, combien de points il te manque pour être qualif Grand Chelem, etc. Mais là j'ai pris pas mal de recul sur ça. J'ai regardé le classement ATP quand j'ai joué des ITF cet été pour voir un peu où j'en étais, mais je ne regarde plus jamais le classement ATP. Que tu sois 400 ou 1500, ça ne change rien. Tu joues telle position pour ta fac et t'as le niveau qui va avec.
Timo L pic.twitter.com/1mp83B2x48
— ic (@FranceBleuRCFM) July 21, 2024
"Jouer les Grands Chelems, c'est un rêve de gamin"
Est-ce que vous avez des objectifs, rêves à réaliser dans votre carrière, comme disputer les Grands Chelems ?
Oui, c'est un rêve de gamin, ça ne m'a pas quitté. Même en allant là-bas, je me suis toujours dit que c'était aussi pour mes progrès tennistiques. Avant, je voulais vraiment gagner des Grands Chelems ou être numéro un mondial. Quand tu prends du recul, tu te rends compte que c'est très dur. Jouer les Grands Chelems est un objectif. Un objectif de classement, c'est un peu compliqué à dire. Je ne sais pas trop si c'est être dans les 100, 50... Je pense qu'une fois que tu es dans les 100, tu veux être dans les 50. Une fois que tu es dans les 50, tu te dis c'est jouable d'être dans les 20. Mais je veux vivre du tennis, faire des saisons complètes, sans blessure sur le circuit et enchaîner le plus longtemps possible. Et voir où ça mène et continuer de progresser.
Vous aviez atteint la demi-finale de l'Open d'Australie juniors en 2020, ce qui donne des idées...
C'est sûr, c'est exceptionnel. Et les juniors, c'est incroyable. Voyager partout dans le monde, forcément, ça donne envie. Cette période de l'année, début janvier, quand je vois l'Australie, j'ai le souvenir de Melbourne et ça fait un peu chier que je n'y sois pas. Mais c'est toujours un des objectifs d'y être dans les années qui viennent et j'espère que ce sera possible.
Anbourne
— ITF (@ITFTennis) January 30, 2020
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"Si vous êtes jeune et bon en double, vous avez une grosse valeur aux Etats-Unis"
Un mot à ajouter ?
Oui, je n'ai pas parlé du double mais il est vachement valorisé là-bas. On s'entraîne pas mal parce que le point du double est crucial dans les rencontres par équipe. Un pote de mon université, Cleeve Harper, va être 100% joueur de double. Il est 150e à peu près. On n'est pas obligé d'aller là-bas en voulant jouer pro en simple ou en double, on peut très bien faire quelque chose d'autre. Mais je sais que le double est vachement valorisé, beaucoup plus qu'en France. Il y a pas mal de joueurs de collège qui décident de faire une carrière de joueur de double. Si vous êtes jeune et que vous avez un bon niveau en double, vous avez une grosse valeur aux Etats-Unis et c'est le meilleur endroit pour essayer de progresser et démarrer une carrière en double.
Le double n'est peut-être pas assez pris au sérieux ? Beaucoup de joueurs de 35-40 ans occupent les premières places mondiales
Je ne sais pas si ce n'est pas assez pris au sérieux, mais je pense que ce n'est pas assez mis en valeur. Dans les 100 meilleurs joueurs du monde en double, je crois qu'environ 40 viennent d'universités américaines. C'est vraiment un truc qui compte beaucoup. Sur les entraînements dans la semaine, on fait deux tiers de simple et un tiers de double parce que c'est crucial et donc forcément, on engrange beaucoup plus d'expérience. C'est sûr que gagner sa vie avec le double c'est compliqué parce que il n'y a pas beaucoup de place, mais c'est quelque chose qui est dénigré.