Tennis. ITW - Alex Sidorenko : "Tous les bonheurs en même temps"
Par Eric SALLIOT le 04/04/2016 à 13:16
Vidéo - Le Hot Shot exceptionnel de Sidorenko à Saint-Brieuc
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Dix ans après son titre en juniors à l’Open d’Australie, Alexandre Sidorenko, 28 ans, a signé un exploit retentissant en remportant dimanche le Challenger de Saint-Brieuc avec le dossard 379. Que de chemin parcouru pour un garçon presque perdu pour le haut niveau puisqu’il était…. 1105e ATP le 21 juillet 2014. Interview express avant qu’il ne s’envole pour Naples, pour jouer un Challenger que Richard Gasquet a remporté en… 2003.
Dans quel état d’esprit après cette semaine à Saint-Brieuc ?
Enchaîner après ma victoire en Future à Nancy, ça prouve que j’ai passé un cap. Surtout que je bats de très bons joueurs. Gagner mon premier Challenger à 28 ans, c’est beau. Sur la balle de match, je m’effondre sur le dos… Je suis tellement en souffrance durant cette finale. Je ne sais pas trop comment j’avais fait. J’étais diminué et je suis allé chercher les réserves très loin. Assurément l’un des meilleurs moments de ma carrière.
Le meilleur ?
Je ne sais pas si c’est le meilleur. Sur le podium, il y a évidemment la victoire à l’Open d’Australie juniors en 2006. Mais Saint-Brieuc vient juste derrière. Il y avait une grosse ambiance.
Vous aviez beaucoup d’amis en Bretagne ?
Il y avait la famille Thiébot qui est venue de Cherbourg. Alain (NDLR : le directeur du Challenger de Cherbourg) a fait plusieurs allers-retours. C’est aussi grâce à eux que je me suis accroché. Ils me soutiennent depuis que je galère un peu. Je suis content de leur donner raison.
Vous manquiez de confiance en vous ?
Ah non, je suis le premier à croire à moi. Mais beaucoup de gens m’avaient enterré depuis longtemps. Je peux les comprendre… Maintenant, je sais que je peux faire des choses encore plus grandes.
J’imagine que vous avez regardé le classement ATP ce matin...
Je savais que je serais dans ces eaux-là (NDLR : 237). Cela va me permettre de rentrer dans les qualifs de Grand Chelem. Je ne peux que grimper. Cela me laisse de belles perspectives. Quand on monte, ça donne de l’envie.
Avec qui travaillez-vous ?
Je m’entraîne avec Gérard Solvès début février. Il me connaît depuis l’époque où j’étais au TCP. Je prends des conseils auprès de mon père. J’ai un ostéo aussi. Je commence à avoir ma petite équipe. Côté contrat, j’ai signé deux ans avec Tecnifibre, ça m’aide beaucoup. Tacchini me supporte aussi. Sur les tournois, je voyage avec ma future femme. On va se marier dans moins d’un mois. Tous les bonheurs en même temps !
Vous enchaînez avec le Challenger de Naples.
Vendredi, quand j’ai eu la possibilité d’être special-exempt, j’ai accepté. Il y avait la carotte de Roland. Je suis entamé mais je ne vais pas me prendre la tête…
Le programme jusqu’à Roland-Garros ?
J’espère avoir une wild-card pour les qualifs de Monte-Carlo, grâce à Tacchini, qui est partenaire du tournoi. Ensuite, je fais le Future d'Angers et, après, peut-être, les qualifications de Munich.
Et les qualifs de Roland, c’est dans la poche ?
Oui, 237, ça passe. Je n’ai plus joué à Roland-Garros depuis 2011 mais c’était en double. En simple, c’était 2010. J’ai hâte, ça m’a manqué.
On ne peut pas finir sans le Hot Shot (vidéo au-dessus) face à Kamke en quarts de finale. Il fait le tour du monde…
Depuis que je l’ai réalisé, on ne me parle que de cela (rires). Ils le passaient sur l’écran gant de Saint-Brieuc. L’ATP veut m’interviewer. Je vais être nominé pour le point de l’année. C’est un coup que je ne referai pas deux fois. Comment cela m’est venu ? Une fois qu’il me lobe, j’ai tenté un truc et je l’ai smashé en aveugle. Sur tous les réseaux sociaux, je ne voyais que cela. Il va m’accompagner longtemps.
Propos recueillis par Eric Salliot, pour Tennis Actu