Tennis. ITW - Benoit Paire : "Le regard des autres, il a changé"
Par Bastien RAMBERT le 17/01/2016 à 19:31
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Benoît Paire débutera son Open d'Australie 2016 face à l'Américain Noah Rubin (19 ans, 335e), bénéficiaire d'une wild-card. Il y a un an, il était très loin des meilleurs. Maintenant, le 18e joueur mondial est scruté par la concurrence. Il est déterminé à faire de belles choses à Melbourne et il veut prendre ce premier tour avec le plus de sérieux possible. Le natif d'Avignon revient sur sa superbe saison 2015 et évoque aussi la Coupe Davis, qui reste un objectif bien ancré dans sa tête.
Benoît, que pouvez-vous nous dire de votre premier adversaire ?
Je ne le connais pas. Je ne l'ai jamais vu jouer donc cela va être un premier tour forcément compliqué. C'est un Grand Chelem, il y a beaucoup de pression pour moi car j'ai fait une très bonne saison 2015. J'ai envie de confirmer, de bien faire. Après on verra comment cela ça va se passer. J'espère bien l'aborder, faire un bon match pour pouvoir le battre.
L'an dernier, vous étiez au fond du trou et maintenant vous êtes tête de série. C'est énorme non ?
Oui c'est sûr à la même époque l'année dernière j'étais déjà rentré en direction du Future de Bressuire. Pas mal de choses ont changé. Cette année je suis 18e mondial, j'ai envie de faire encore de belles choses. Cela passe par un très bon Open d'Australie. Essayer de gagner les matchs les uns après les autres. J'ai un tableau plutôt abordable. On va voir ce qui se passe. Ce qui est sûr ce que j'ai envie de bien faire et quoi qu'il arrive je vais tout donner.
Que s'est-il passé en un an ?
Je ne sais pas comment l'expliquer. J'ai été blessé pendant huit mois donc mon classement a vachement coulé. Après je suis bien revenu, j'ai gagné pas mal de matchs, la confiance était là donc les résultats ont été bons pour moi. Je suis arrivé à sortir à chaque fois des gros matchs dans les moments importants. J'ai fait une finale à Tokyo, j'ai gagné mon premier titre sur le grand circuit à Bastad qui m'a fait beaucoup de bien. Avec tout cela je me suis retrouvé 18e mondial. Pour moi c'était une saison parfaite. La confiance était là. J'ai beaucoup progressé sur mon coup droit, mon revers, mon service... Cela a fait la différence
Un cap a été franchi...
Oui je pense aussi après voilà c'est une nouvelle saison. J'ai souvent un petit peu peur des résultats, peur des points. Il faut juste que j'arrive à me remettre dedans, à ne pas penser à cela mais surtout me dire qu'il y a une super saison 2016 qui arrive et que voilà l'Open d'Australie est là pour me mettre en confiance pour que je gagne des matchs et des points.
La préparation a été contrariée en jouant au football c'est ça ?
Oui la préparation a été pertubée. C'est un peu comme l'OM en ce moment (rires). Je me suis fait une petite entorse donc cela a été un petit peu dur. Je n'ai pas pu m'entraîner mais j'ai tellement joué l'an dernier. J'avais aussi besoin d'un peu de repos. J'ai pu me reposer dans la tête, physiquement. Même si je n'ai pas beaucoup tapé j'arrive frais pour cette saison et quand même avec beaucoup de confiance.
Sentez-vous que le regard des joueurs sur vous a changé maintenant que vous êtes 18e ?
Le regard a clairement changé. Maintenant, on me voit comme un joueur qui est capable de faire des gros coups dans les gros tournois, un joueur dont il faut se méfier. Après c'est vrai que même pour moi le regard vers les autres a changé. Je n'ai plus trop peur d'eux. A part Novak Djokovic et Roger Federer contre qui ce n'est pas simple, le reste je me dis que j'ai ma chance. C'est quelque chose qui a vachement changé pour moi.
Cet Open d'Australie va-t-il être une sorte d'éliminatoire pour aller chercher une place en Coupe Davis ?
Non je ne pense pas. Je pense que c'est un peu tôt pour cela. Evidemment cela va jouer mais la Coupe Davis (Ndlr : le premier tour France-Canada en Guadeloupe, du 4 au 6 mars) se joue sur terre battue, c'est complètement différent. Il va falloir prendre les joueurs en confiance, qui ont gagné des matchs. Bien sûr cela sera un atout si l'on joue bien ici mais de toute façon, la Coupe Davis, c'est prendre les meilleurs et faire du mieux possible donc même si je gagne l'Open d'Australie et qu'il y a mieux que moi sur terre battue, on le prendra et ça sera le bon choix.
La Coupe Davis, c'est un objectif à court terme ou vous reportez cela à plus tard en raison du quatuor Gasquet-Tsonga-Monfils-Simon ?
Oui il y a les quatre mais je suis passé devant eux (devant Monfils au classement). C'est moi le quatrième maintenant. C'est vrai que c'est un objectif. J'ai toujours rêvé de jouer pour l'équipe de France. Je n'ai jamais été sélectionné donc pour moi c'est vraiment un objectif mais je veux surtout gagner beaucoup de matchs, que mon classement monte et alors j'aurais la possibilité d'être sélectionné. Pour l'instant, je suis un peu derrière. Il va falloir que je gagne de matchs, que je sois devant au classement.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu, à Melbourne