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Tennis. ITW - Constantin Bittoun-Kouzmine : "Les Challengers, c'est l'objectif"

Par Vincent DE MAUPEOU le 03/01/2023 à 12:40

ITW
Photo : @TeamBittounKouzmine @TennisActu

Constantin Bittoun-Kouzmine est de la génération 1999, celle des Corentin Moutet, Alexei Popyrin et autres Emil Ruusuvuori. Lui aussi a vécu une belle carrière en juniors avec un quart de finale à Wimbledon et une entrée dans le top 20 en 2017. Après un début de carrière prometteur sur le circuit principal, il a été freiné dans son élan par une blessure importante en 2019 puis le confinement en 2020. Il raconte pour Tennis Actu la période de résilience qui a suivi et l'a fait revenir en cette fin de saison dans le top 600 mondial, grâce à une tournée de Futures à Monastir réussie. Retrouvant progressivement son niveau de jeu, son punch et sa solidité sur les cours, il prépare la saison 2023 avec beaucoup d'appétit et l'objectif de s'installer durablement sur le circuit Challenger dans un premier, avant de viser plus haut.

Vidéo - Constantin Bittoun-Kouzmine au micro de Tennis Actu !

 

"J’ai beaucoup travaillé et je suis content que les efforts payent"

Constantin, tu es cette semaine 544e mondial en simple. Tu sors d’une très belle série de tournois 15.000$ à Monastir. Tu as fait finale début août, finale à nouveau début septembre avant de remporter le titre fin novembre. Tu as encore joué une finale il y a 10 jours pour la fin de ta saison. Pourquoi as-tu fait ce choix (gagnant) de jouer presque chaque semaine à Monastir ?

J’étais déjà beaucoup allé à Monastir auparavant, je connaissais bien l’environnement. C’est un tournoi où tout est facile d’accès, l’hôtel est près des courts, tout l’extra-tennis est facilité. Cela évite aussi de bouger chaque semaine, d’un pays à l’autre. J’aime bien les conditions de dur extérieur et éviter de m’adapter chaque semaine à une nouvelle surface. J’ai donc enchaîné deux ou trois semaines à Monastir, avant de revenir à Paris une semaine pour ne pas saturer, puis de repartir deux semaines là-bas.

 

Un choix qui s’est révélé payant qui t’a permis de gagner 300 places en quatre mois. Peux-tu nous expliquer ta belle dynamique ?

Ça fait plaisir de finir la saison de cette façon. J’ai beaucoup travaillé et je suis content que les efforts payent. Depuis l’été j’enchaîne bien avec plusieurs finales, malgré une petite période d’un mois légèrement moins bonne. J’étais content de mon niveau de jeu et de ma consistance match après match. J’ai bien géré chaque match jour après jour pendant plusieurs semaines d’affilée.

 

Qu’est-ce qui selon toi a progressé dans ton jeu pour aligner les performances de cette façon ?

Mon niveau de jeu moyen est devenu meilleur en match. A l’entraînement je jouais très bien, mais depuis ma longue blessure, j’ai eu beaucoup de doutes, et les qualités mentales ont mis du temps à revenir. En début d’été j’ai choisi d’enchaîner beaucoup de tournois pour retrouver le rythme des matchs, et prendre l’habitude de gérer les moments importants, les moments de stress. Petit à petit j’ai senti que mon niveau de jeu commençait à progresser et les résultats sont venus après.

 

Le vlog de Jules Marie sur sa rencontre contre toi à Bagnères-de-Bigorre illustre bien tes qualités de punch sur le court, malgré ta blessure en cours de match …

Cette défaite fait mal, j’ai dû abandonner pour crampes générales. Les deux premiers sets étaient vraiment intéressants à jouer. C’est dommage, j’aurais aimé gagner.

 

"Prizmic ? Il va sans doute monter très rapidement"

Dernière question sur les Future à Monastir. Tu as joué le Croate Prizmic en finale, qui vient d’enchaîner trois titres en Tunisie. Qu’as-tu pensé de ce joueur prometteur de 17 ans ?

Un très bon joueur, c’était une belle finale du début à la fin. Le match a duré plus de deux heures, il y a eu beaucoup d’échanges et de rallye. On a un style de jeu proche, solide avec de l’agressivité. Il a une bonne technique, il est bien entouré – son père a l’air d’être son coach – et va sans doute monter très rapidement.

 

Remontons un peu le temps. Tu es né en 1999, tu te lances vraiment sur le circuit fin 2017 à 18 ans. Mais d’abord, peux-tu nous raconter tes années de formation, puis ton cheminement en juniors vers le circuit pro.

J’ai commencé à 6 ans dans le Val-d’Oise. A mon entrée en 6ème, je suis arrivé à Paris. Le niveau était meilleur, j’ai beaucoup progressé. J’ai été pensionnaire à l’INSEP et au CNE, je suis allé aussi en région parisienne chez Mouratoglou. Et en Floride chez Bollettieri pendant un an. J’ai donc pas mal bougé, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose. On change souvent de coach et de type d’entraînement, mais en même temps ça m’a donné beaucoup d’expérience.

Actuellement je m’entraîne à Jean Bouin avec Alexandre Sidorenko comme coach depuis avril. Ça se passe super bien jusqu’ici. J’ai joué les Tennis Europe, U12, U14 puis U16. J’ai ensuite fait les Juniors où j’ai terminé 17 ou 18e mondial, sans jouer les quatre-cinq derniers mois où il y avait pas mal de tournois Grade 1. J’estimais que c’était bien de commencer à prendre les premiers points sur le circuit pour ne pas attaquer janvier avec aucun classement. En plus, en septembre et octobre il y avait pas mal de tournois Future à jouer en France.

 

Tu faisais donc partie des vingt meilleurs mondiaux de ta génération en Juniors. Tu as joué notamment un quart à Wimbledon. Tu te souviens de cette expérience ?

Je me souviens de la plupart de mes matchs ! Les Grands Chelems restent mes meilleurs souvenirs. Les sites sont incroyables, tu te sens comme un pro. A Wimbledon, on t’attend à la sortie du lounge avec un petit panneau indiquant le numéro de ton court. Tu es accompagné par deux gardes du corps qui écartent la foule devant toi pour rejoindre ton court. Ça donne la chair de poule, avant même de rentrer sur le court. Petite anecdote : un des matchs de double que je joue, le Hawk Eye est disponible, ce qui est très rare en juniors. Pendant le match, je n’ai pas eu vraiment d’occasion de le demander. J’étais déçu donc en fin de match, à un moment je le demande, même sur une balle qui sortait de 10… Mais je voulais faire le truc de lever le bras et demander la vidéo !

 

 

Tu te souviens de ton premier point ATP ?

Je m’en souviens très bien, d’autant plus que c’était une belle victoire. C’était à Plaisir, je sors des qualifications, avec un très bon niveau. Au premier tour, je tombe sur Edward Corrie, pas le joueur le plus simple à jouer, il devait être 300e environ. L’idée était de jouer à fond et voir ce que ca donne. J’étais relâché, c’était un gros match, j’ai dû gagner 7-5, 7-6. C’était inattendu mais encore plus beau de gagner ce premier point ATP en sortant des qualif’, sans bénéficier d’une wild-card.

 

En 2018 tu accomplis une saison assez pleine. Tu n’es pas très loin de battre Ruusuvuori en qualifications à Orléans. Tu te souviens de cette expérience contre un futur top joueur ? Comment te sens-tu lors de cette saison où tu n’as encore que 19 ans ?

Je connaissais ce joueur depuis petit puisqu’il est de mon année. Il était déjà assez haut puisqu’il devait être tête de série des qualifications ou limite tableau. Maintenant qu’il est Top 50, je suis content pour lui. Je l’ai toujours apprécié, c’est plaisant de voir que ça marche bien pour certains.

 

La période 2019-2020 : "Forcément, c'était difficile"

Tu entres ensuite dans une période plus délicate. En 2019, tu te blesses dès le mois de janvier, ta saison est tronquée et difficile. Et en 2020, c’est l’année du confinement en 2020. Peux-tu nous raconter cette période ?

Je finis l’année 2018 en étant 522. Malheureusement je me blesse un mois après ce nouveau meilleur classement, au Challenger de Quimper face à Daniel Evans. Je ressentais déjà des douleurs au niveau du poignet gauche les jours précédents. Je commençais à avoir très mal, mais je pensais que c’était musculaire. Je me disais que ça allait passer. Je décide de jouer quand même le match, je ne sais même pas comment je peux jouer. Sans doute avec l’adrénaline. Le soir je n’arrivais même plus à porter du beurre avec ma main. C’était en fait une fracture de fatigue.

Cette blessure m’a empêché d’être performant pendant plus d’un an. J’ai voulu rejouer des matchs quelques mois après, mais j’avais toujours mal, ça rechutait. Je jouais tous les trois, quatre mois, ce qui m’a en fait privé d’un classement protégé. Mais sur le moment on a envie de rejouer, on se dit que ça va aller. Une mauvaise décision. De 500e mondial, je me suis retrouvé à rien du tout.

Ensuite le confinement arrive. Quand on a repris, il y avait très peu de tournois. Les qualifications étaient relevées comme des tableaux principaux. Je jouais des mecs qui étaient 600 ou 500 en qualifications. J’étais parfois à Monastir sans même pouvoir entrer dans le tableau des qualifications, j’étais premier sur liste d’attente et je ne rentrais pas. Forcément c’était difficile. Mais j’étais bien entouré, je n’ai pas lâché. Ça a pris du temps, j’avais encore quelques douleurs qui font encore perdre du temps. Mais petit à petit, j’ai commencé à me qualifier, grappiller des points. Aujourd’hui je reviens du coup au même classement que fin 2018.

Ce parcours laisse l’impression que j’ai perdu trois ans, mais il m’a endurci mentalement. J’ai pris conscience de beaucoup de choses dans et hors du tennis. Cette expérience m’a forgé pour ma carrière mais aussi pour après. Je me sens désormais en forme, et j’espère réaliser une belle année 2023.

 

C’est tout ce qu’on te souhaite, tu devrais bientôt dépasser ton meilleur classement. Quel est ton programme en début de saison ?

Avec mon coach, on s’est fixé cinq semaines de pré-saison avec du travail foncier. On va envoyer des belles séances physiques et tennis pour être prêt pour l’année. Je vais repartir en tournoi vers le 23 janvier. Je ne sais pas où j’irai, je suis inscrit un peu partout, tout dépend des listes. Avec mon classement, je peux commencer à entrer en qualifications de Challenger. Forcément, c’est l’objectif principal. Sinon je jouerai des 25 000$. Au classement, je vise le top 400 rapidement pour m’installer en Challenger, puis le top 250 en décembre 2023.

 

Une dernière question sur le double sur lequel tu es performant depuis au moins la fin 2021. En 2022 tu gagnes plusieurs tournois et cette semaine tu es à la 362e place mondiale, ton meilleur classement. Le double est toujours un objectif pour toi ? Est-ce qu’il t’a aidé à relancer ta carrière en simple ?

Après ma blessure, j’ai en effet utilisé le double pour enchaîner les matchs, garder le rythme de tournoi. Ça s’est plutôt bien passé. J’adore jouer en double, c’est plus détendu même si on est au taquet. J’ai commencé à être tête de série en tournois, je commence à avoir un classement intéressant.



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Classement Mondial ATP

1 ITA SINNER Jannik11830 pts
2 ALL ZVEREV Alexander7915 pts
3 ESP ALCARAZ Carlos7010 pts
4 USA FRITZ Taylor5100 pts
5 RUS MEDVEDEV Daniil5030 pts
6 NOR RUUD Casper4255 pts
7 SRB DJOKOVIC Novak3910 pts
8 RUS RUBLEV Andrey3760 pts
9 AUS DE MINAUR Alex3745 pts
10 BUL DIMITROV Grigor3350 pts

Classement Mondial WTA

1 BLR SABALENKA Aryna9016 pts
2 POL SWIATEK Iga7970 pts
3 USA GAUFF Cori5230 pts
4 ITA PAOLINI Jasmine5144 pts
5 KAZ RYBAKINA Elena4971 pts
6 USA PEGULA Jessica4705 pts
7 CHI ZHENG Qinwen4540 pts
8 USA NAVARRO Emma3698 pts
9 RUS KASATKINA Daria3368 pts
10 USA COLLINS Danielle Rose3176 pts
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