Tennis. ITW - David Goffin : "J'ai appris que j'ai le niveau"
Par Thibault KARMALY le 20/03/2016 à 07:59
Le Belge David Goffin, 18e mondial, s'est incliné en demi-finale du premier Masters 1000 de la saison, à Indian Wells, face à Milos Raonic (14e), en 3 manches (6-3, 3-6, 6-3) et deux heures de jeu. Le numéro un belge est certes déçu de son élimination mais retient beaucoup de positif de sa semaine, avant d'enchaîner avec le Masters 1000 de Miami, où les conditions lui conviennent mieux.
David, la concentration que vous devez mettre sur chaque point face à Milos Raonic, notamment en retour, est-ce que ça use vraiment, et est-ce que cette fatigue-là, vous la payez dans les points importants ?
Bien sûr, parfois, comme je l'ai dis, on a l'impression d'être facile dans l'échange, on n'a pas trop de problèmes, Milos fait vraiment beaucoup de fautes et on doit le bouger pour qu'il fasse la faute, et là j'étais assez à l'aise. Mais il suffit de manquer deux coups droits faciles... Dans le 1er set, j'en mets un dans le couloir et un dans le filet, et ça me coûte le break. Et après, en général quand il est devant dans les sets, il se concentre sur son service parce qu'il sait qu'il a le break, et il sert encore mieux, alors que dans le deuxième set où là j'étais devant, à 4-3, je continuais à mettre la pression et j'ai pu breaker. Mais c'est vrai, il faut être concentré tout le temps. Parfois, ses balles sont faciles à jouer, c'est plus dur que contre d'autres joueurs où on a vraiment beaucoup de balles à frapper, et on a le temps de prendre confiance. Là, il faut vraiment être très attentif quand il y a des bonnes balles à jouer.
Ce premier jeu du troisième set, est-ce que vous pensez qu'il casse votre dynamique ?
Oui, parce qu'au début de ce premier jeu, j'essyais vraiment d'en mettre un peu trop, de le mettre à la rue, alors que ce n'était pas nécessaire. Après j'ai réussi à trouver de meilleures zones, à le bouger, à trouver des angles croisés avec mon service, à trouver aussi mon ryhtme en retour. Je me suis habitué à sa vitesse de première balle, j'ai réussi à retourner beaucoup de premières balles dans le deuxième set, et je commençais vraiment à monter en puissance. Et puis de nouveau, en deux trois points, il s'en sort et il tient son service, donc je n'ai plus trop eu d'opportunités jusqu'à la fin du match.
Milos Raonic sert très très fort, très souvent au delà de 140 mph (environ 225 km/h), pourtant vous retourniez très bien. Est-ce que vous arriviez à lire son lancé de balle ?
Oui, j'arrivais assez bien à le lire. Après, elle part de très haut, donc même si elle est sur la ligne, à cette vitesse là c'est très dur de retourner. Dans l'ensemble, je retourne assez bien.
Il y a la déception d'avoir perdu, mais également la satisfaction d'être arrivé aussi loin. Est-ce que vous arrivez à faire la part des choses ?
Oui, je pense. Je suis vraiment très satisfait de mon tournoi. Evidemment, c'est une première demi-finale en Masters 1000, c'est vraiment très positif. Après il y aussi de la déception, mais c'est bien, cela veut dire que je pouvais aller plus loin, et j'avais vraiment une belle opportunité d'aller en finale. Mais voilà, chapeau à lui, il a su gérer les moments importants.
Comme vous l'avez dit, vous aviez souvent le dessus dans l'échange mais c'est souvent lui qui a eu le dernier mot. Est-ce que c'est l'adversaire le plus frustrant pour vous ?
Oui et non. Tous les gros serveurs, lui, Isner, c'est un peu la même chose. D'ailleurs Isner sert encore mieux, il y'a moins d'échanges, mais il bouge un peu moins bien que Milos. C'est le même style, contre eux, on est de toute façon au-dessus dans l'échange et ils attendent une petite faille, ou ramener un balle, ou encore un coup droit qui part bien et ils font le break. Donc c'est sûr que des joueurs comme ça c'est très frustrant, parce qu'on sent qu'on joue mieux au tennis qu'eux. Mais ils ont une arme incroyable avec leur service.
Qu'avez-vous avez appris de vous cette semaine ?
Et bien, j'ai appris que j'avais le niveau pour aller gêner les meilleurs. Maintenant, il y a encore du boulot. Pour être parmi les meilleurs, il faut reproduire ça, et arriver à franchir des palliers pour maintenir ce niveau-là. Il faut gagner des matches comme celà dans la suite de la saison pour continuer à progresser.
Vous avez accumulez beaucoup de confiance avant d'enchaîner à Miami ...
Oui bien sûr, en plus ce sont des conditions que j'aime bien à Miami, plus faciles qu'ici. J'ai réussi à trouver de bonnes sensations ici mais à Miami, les conditions sont un peu plus humides, la balle est un peu plus grosse, donc j'arrive à bien la contrôler. Et puis c'est un tournoi que j'aime bien. J'ai quelques jours pour m'entraîner, parfois c'est plus difficile d'enchaîner deux tournois pendant l'année, on a moins de temps pour récupérer. Pour une fois, c'est pas mal. Parfois quand on perd au premier tour, on a de longues périodes avant d'enchaîner, là je suis content d'avoir une relative courte période, et j'espère être suffisament reposé avant d'attaquer le tournoi à Miami.
Propos recueillis par Carole Bouchard pour Tennis Actu, à Indian Wells