Tennis. ITW - De Pasquale : "3 conditions pour devenir champion"
Par Grégoire DUEZ & Clémence LACOUR le 27/04/2016 à 15:55
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Trouver le diamant brut et mettre en œuvre toutes les conditions nécessaires à son épanouissement, et dans le respect absolu de l'enfant, voilà le travail du Laurent de Pasquale, le coordinateur DTN en charge du suivi des jeunes joueurs. Venu à l'AS Bas Rhône Nîmes pour les "Petits Barons", il va voir s'affronter 19 enfants choisis parmi les meilleurs des 20 ligues représentées et a accepté d'accorder un entretien à Tennis Actu.
Laurent De Pasquale, pouvez-vous nous présenter en quoi consiste votre métier et quel a été votre parcours pour en arriver là ?
Je suis coordonnateur national du Programme Avenir. C'est à dire détecter et repérer les meilleurs jeunes français dans les petites catégories donc les 10-11-12 ans. J'ai d'abord été enseignant de club ensuite j'ai été conseiller technique régional puis entraîneur de la Ligue de Paris et enfin entraîneur national du Pôle France et je m'occupe de la détection.
Vous nous avez parlé récemment de trois conditions à réunir pour faire éclore les futurs champions dans le respect de l'enfant. Quelles sont-elles ?
On parle de trois paramètres qui sont : l'enfant qui a de gros qualités (qualité de frappe, jeu de jambes, un mental d'acier), des parents qui accompagnent l'enfant avec beaucoup de soutien et de bienveillance et enfin un encadrement de qualité avec un enseignement qui va accompagner techniquement, tactiquement, physiquement et mentalement l'enfant.
Il y a un vivier de jeunes joueurs à Nîmes pour cette compétition "Les Petits Barons". Qu'allez-vous regarder chez l'enfant ?
Quand je viens sur un tournoi national comme à l'AS Bas-Rhône, je regarde si l'enfant a fait des progrès. J'essaie de ne pas le regarder seul mais avec son entraîneur qui le connaît mieux que moi afin d'avoir des informations qui relatent le quotidien. On discute avec l'entourage également. C'est une évaluation personnelle et qui se fait régulièrement car on peut tomber sur des bons mais aussi des mauvais moments. Je ne porte pas un jugement définitif. Elle se fait dans des conditions différentes et particulières lors des compétitions ou à l'entraînement où on voit s'il comprend les choses et comment il les intègre et les effectue en match.
Vous suivez combien d'enfants actuellement et y a t-il une structure spécifique ?
Je suis tous les Français et Françaises sur tous les tournois nationaux. Le nombre est resteint dans le programme. Chez les 11 ans, on a 7 filles qui en font partie et 12 garçons. Mais je regarde tout le monde car le programme est ouvert et on peut intégrer un enfant à n'importe quel moment (stage). Il a pour vocation de donner toutes les chances à chaque joueur et joueuse d'aller au plus haut niveau. Il y a une aide financière à l'entraînement ou des invitations pour les stages, un suivi en compétition et en expertise où on peut filmer l'enfant, l'accompagner sur le plan scolaire.
Vous regardez leur évolution en fonction de leur classement ensuite ? Chez les Juniors par exemple ?
Bien sûr. On regarde si on ne s'est pas trompé, s'ils vont vers le plus haut niveau ou non. On a plusieurs possibilités dans une programmation. On peut s'orienter uniquement chez les Juniors ou chez les Séniors ou mixer les deux. Mais il y aura toujours une différence entre les deux.
Il y a cependant un écart entre les garçons et les filles ?
Il y a toujours des difficultés pour développer le tennis féminin, notamment en France. Malgré nos efforts, on essaie d'avoir un réservoir plus important mais c'est plus compliqué. On a plus de joueurs que de joueuses. On a réussi à équilibrer il y a quelques années mais ça n'a pas suivi.
Qu'avez-vous mis en place de ce fait pour pallier à cela ? Y a t-il plus de filles qui jouent désormais ?
On cherche à attirer les jeunes filles afin qu'elles soient bien dans ce sport. Un exemple, on avait fait "Viens avec ta copine" car on sait que les filles aiment vivre en société et jouer avec leurs copines. On met en place des actions pour ramener un plus grand nombre de joueuses. On ne compare pas les filles aux garçons. Avant, les garçons jouaient au foot et les filles discutaient. Si on voyait des qualités chez une fille comme : le fait de bien courir, l'esprit de compétition, tout de suite on propose un entraînement. On a toujours une différence dans le nombre mais on cherche à développer cette envie de jouer au tennis chez les filles.
Propos recueillis par Clémence Lacour, à l'AS Bas-Rhône Nîmes, pour TennisActu