Tennis. ITW - Federer : "Objectif être à 100% à Roland-Garros"
Par Yannick GIAMMONA le 03/05/2016 à 07:46
Vidéo - Roger Federer forfait à Madrid blessé au dos !
L'information principale de ce lundi à Madrid est le forfait du Suisse Roger Federer (3e à l'ATP, 34 ans), qui a dû se retirer à cause d'une blessure au dos. Il s'est exprimé en conférence de presse sur ce qu'il a ressenti à l'entraînement ce samedi à Madrid. Federer nous confiela raison de son forfait et se projette tout de même sur la suite de la saison sur terre battue, à quelques semaines de Roland-Garros.
Roger, que s'est-il passé pour que vous décidiez de déclarer forfait pour le tournoi ?
Tout d'abord, désolé pour le tournoi de venir et de partir sans jouer. Je suis arrivé et tout allait bien, et puis je me suis entraîné samedi et j'ai eu un peu mal au dos pendant l'entraînement, que j'ai arrêté plus tôt que prévu. C'était censé être une séance de deux heures, qui a dû s'arrêter au bout d'une heure et quart. Ensuite, j'ai été programmé à l'entraînement hier et aujourd'hui mais je ne me sentais pas d'aller m'entraîner. À ce stade, je ne veux pas prendre plus de risque, et je sais que je ne serai pas totalement prêt pour mercredi. Je préfère jouer la sécurité, me reposer et me préparer pour Rome. C'est donc le planning à partir de maintenant. Je suis très déçu. J'espérais vraiment jouer. J'ai changé mon planning et me suis bien entraîné en Suisse avant de venir ici. Ce n'est pas vraiment ce que je voulais faire, venir ici et faire une conférence de presse sur mon forfait. Ça a été une année difficile, alors j'espère que ça ira mieux.
Est-ce que c'est le même genre de blessure au dos que vous aviez eu il y a deux ans et avant la finale de la Coupe Davis, ou est-ce que c'est quelque chose de complètement différent ?
Non, avant la finale de la Coupe Davis, c'était la blessure la plus extrême que j'ai probablement jamais eu. C'est un normal retour des choses par rapport à ce que j'ai eu dans le passé, ce qui, je suppose est bien, parce que je sais comment gérer ça. Je sais combien de temps ça peut prendre. Parfois, ça peut varier de quelques jours. C'est pour ça que je me suis retiré du tournoi aujourd'hui, sans attendre jusqu'à demain. J'ai senti depuis hier déjà que ça n'allait pas le faire pour mercredi. Je voulais attendre un jour de plus et faire le traitement et tout ça. Si c'est le retour du genre de trucs que je connais, je suis en accord avec cette décision. Au moins je sais ce que c'est.
Vous inquiètez-vous de ne pas jouer assez de matchs sur terre battue ? En pensant à Roland Garros, par exemple. Peut-être que vous n'allez pas avoir la meilleure préparation pour le tournoi ?
Cela dépend de comment ça va se passer à Rome, mais quoi qu'il en soit, je me suis beaucoup entraîné avant Monaco. J'étais pendant dix jours à Monaco avant le tournoi et j'ai joué trois matchs là-bas. De ce point de vue, j'ai beaucoup joué sur terre battue. J'ai fait beaucoup d'heures. Maintenant les deux dernières semaines, j'étais de retour sur la terre, même s'il faisait froid en Suisse. Peut-être que ça n'a pas aidé mon dos. Je ne suis pas sûr, mais je me suis entrainé là-bas depuis plusieurs jours. Je suis prêt et bien. Je n'ai pas besoin d'avoir toujours beaucoup de matchs pour me sentir à 100 % prêt. Avant l'Open d'Australie on joue peu, et tu dois être prêt. Si je ne le fais pas, j'ai confiance en mon jeu, dans mon esprit je vais bien, indépendamment de la préparation, pour être honnête.
Vous avez eu de la malchance avec les blessures cette année et vous avez eu une carrière où vous n'avez pas eu beaucoup de problèmes de blessures. Comment allez-vous faire face à cela sur le plan émotionnel ? Comment est-ce que cela affecte votre moral ?
Oui, je suppose. Encore une fois, si vous regardez mes forfaits cette année, je ne pouvais pas toujours faire quelque chose. Si c'est clair que tu ne peux pas jouer et tu sais que c'est le meilleur pour ta carrière et pour le reste de la saison, il ne faut pas sentir cela comme une grosse déception. Comme quand je commence le tournoi et que je dois me retirer avant la finale à Londres ou abandonner en demi-finale ou en quarts ça pour moi c'est beaucoup plus difficile. Je veux dire, je suis frustré. Je suis un peu triste de ne pas être bien sûr de jouer ici. Dans le même temps, je suis toujours optimiste que cette douleur au dos s'en aille. Je préfère que ce soit le dos que le genou. Donc de ce point de vue, je vois que c'est plutôt positif que négatif, pour être honnête. Bien sûr, en un mot c'est pas bon que je ne joue pas ici. J'ai encore le temps. La saison est longue. Il y a beaucoup de gros tournois à venir cette saison. J'aimerais pouvoir jouer ici, mais je ne peux tout simplement pas. Je dois faire avec. J'ai abandonné à de nombreuses reprises, mais toujours avec une bonne raison. Quand vous avez une bonne raison, les gens comprennent. Les directeurs de tournoi comprennent; vous comprenez, nous l'espérons.
Avez-vous prévu de jouer à Rome, indépendamment de votre résultat ici, ou attendiez-vous de voir ce qu'il allait se passer à Madrid d'abord ?
J'ai toujours voulu attendre Madrid pour voir comment j'allais réagir, comment mon corps allait réagir aux matchs. Maintenant que je n'ai pas de match à jouer, c'est clair que j'ai toujours besoin d'objectifs pour pouvoir travailler. L'objectif maintenant, c'est de jouer à Rome et j'espère y arriver un peu plus tôt pour faire une bonne préparation, et, qui sais je pourrais peut-être faire un bon tournoi. On va voir comment va évoluer mon dos. Si je ne peux pas jouer à Rome, ce ne sera pas la fin du monde. L'objectif est clairement d'y jouer et de faire au mieux, comme je l'ai fait l'année dernière.
Roland-Garros a toujours été le Grand Chelem plus dur pour vous. Avec le manque de matchs que vous allez avoir sur terre battue et les blessures, est-ce que vous avez revu vos attentes cette partie de la saison, et espèrez-vous être en mesure de revenir à 100 % sur herbe ?
Oui, l'objectif a toujours été que je sois à 100 % pour Roland-Garros. C'est ce que j'espère. Sinon, au plus tard pour Wimbledon. Ça a toujours été le cas depuis que je suis entré dans la salle d'opération, pour être honnête. Ce n'est pas le genou, c'est le dos, donc c'est différent. De toute évidence, ça ne m'aide pas. Néanmoins, j'ai pu m'entraîner autant que je l'ai toujours voulu. Je suis revenu sur le circuit plus vite que je ne le pensais. Donc, en termes de calendrier, je suppose que je suis encore dans les temps. Seul le temps nous dira si j'irai bien à Roland-Garros. Je crois qu'il y a encore des chances. Le problème dans le passé, ça a plus été Rafa que la terre battue en elle-même. Si vous mettez Rafa hors de l'équation, j'aurais eu une brillante carrière. La terre battue, c'est la surface où j'ai grandi. Une surface où je me sens à l'aise. J'ai dû passer le plus de temps dans ma vie sur cette surface. Je vais probablement débuter Roland-Garros avec un peu moins d'attentes parce que vous en attendrez moins de moi. Je ne serai pas l'immense favori de ce tournoi, et cela peut parfois être utile. Je continue de me mettre la pression pour aller le plus loin possible et bien jouer. Peut-être que quelque chose pourra se produire à Roland-Garros.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à Madrid.