Tennis. ITW - Gaël Monfils : "J'aime beaucoup Yannick Noah"
Par Anne MAQUIGNON le 15/03/2016 à 10:42
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Gaël Monfils n'a pas trainé. En deux petits sets et seulement un peu plus d'une heure de jeu, le 16ème joueur mondial a éliminé l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas. Un résultat qui lui laisse une place en huitièmes de finale du tournoi, une première pour le Français. Au prochain tour, ce sera Federico Delbonis, tombeur d'Andy Murray. Pour TennisActu, Gaël Monfils revient sur son match, mais aussi sur sa sensibilité, un trait de son caractère qui influe sur son jeu.
Encore solide, concentré aujourd’hui Gaël sur ce match ? En tout cas, c’est ce que l’on a vu de l’extérieur…
Un beau match, j’ai bien joué, j’ai bien tapé dans la balle. Peut-être un peu moins bien en début de match, mais je me déplaçais bien, je me sentais bien, attaque défense, j’étais vraiment bien.
De l’extérieur, on a l’impression que vous êtes dans les mêmes dispositions que lors de la tournée américaine… Août 2014 à peu près…
Mais ça fait un moment que je joue bien là. Je me sens bien, de mieux en mieux. Mon jeu, j’arrive un peu à m’en sortir. Je sais pas comment j’étais avant mais là sur le présent, je me sens solide. Le service m’embêtait au début mais face à un adversaire comme ça, j’avais mon plan de jeu, j’étais sur ma ligne, j’ai réussi à bien le faire, à lâcher mes coups.
Vous auriez pu jouer Kyrgios, vous avez joué Ramos. Vous auriez pu jouer Murray, finalement ce sera Delbonis. Vous prenez ça comme un signe, ou il y a finalement un petit regret de ne pas défier Murray ?
Honnêtement, ca m’importe peu. J’essaye de jouer le maximum de matches. Jouer quelqu’un de moins fort m’apporte forcément plus de chances sur le papier mais après Delbonis est pas mal, je me méfie. Ca reste un tournoi. Murray est numéro 2 mondial, Delbonis un peu moins bien classé, donc ça me laisse plus de chances mais je regarde pas, j’essaye de me dire "je joue pas lui, je joue l’autre, je vais essayer de me concentrer pareil".
Beaucoup de joueurs se plaignent du vent ici à Indian Wells. On a l’impression que vous arrivez à trouver un niveau de concentration que vous permet de ne pas du tout être déconcentré par ça…
Ah si j’ai du mal aussi… C’est pas un endroit qui me va forcément ici, les conditions sont difficiles. Mais ça va un peu mieux aujourd’hui, ça va même bien. Je suis satisfait. Je pense déjà à essayer de monter plus en puissance si j’ai envie de gagner encore des matches.
Comment vous expliquez que ce soit un tournoi qui ne vous a pas forcément réussi dans le passé ?
Les conditions sont pas forcément idéales. Ca va vite dans l’air, c’est lent, c’est rapide… C’est deux tournois différents entre le soir et le midi. Jamais trop inspiré ici…
Quand vous vous sentez bien dans votre corps, le tennis revient tout seul ?
Ca passe par la tête, par le physique et après je joue bien. La tête c’est déjà une bonne chose. Et physiquement quand je bosse bien et bien c’est mieux. Le tennis revient rapidement. C’est une question de confiance. Quand tu te sens bien dans ton corps, ca rajoute de la pression, parce qu’il ne faut pas surjouer, il ne faut pas non plus sous jouer. J’essaye de pas y penser, d’être dans une balance, de pas aller trop fort sur mes coups, d’avoir un plan simple, j’essaye de réaliser, d’ajuster pendant le match.
Cette sérénité, c’est la maturité ?
Entre quand j’étais plus jeune et maintenant, il y a une grande différence. Il y a plus de choses qui m’ont fait grandir, qui m’ont aidé, qui m’ont desservi, des aides, des messages de personnes. Mais je pense que c’est la vie qui m’a aidé plus qu’autre chose. Ma vie, ma vie personnelle, les choix que j’ai pu faire, ce que je deviens comme « jeune homme » qui m’aide.
Ca doit bien matcher avec Yannick Noah ?
J’adore Yannick ! C’est quelqu’un que j’aime beaucoup. Quand je peux lui gratter du temps j’aime bien. Il nous a un peu reproché de ne pas assez l’appeler mais je lui ai dit « on est timides aussi » et impressionnés donc c’est pas facile. Mais là il est capitaine, c’est plus facile. Je pense que quand j’ai des discussions avec lui, il me comprend bien.
Vous avez des caractères similaires…
On est jamais toujours pareils mais ce qui est important, c’est ma sensibilité face à pas mal de choses. Et quand j’arrive à la contrôler, ça m’aide à pas mal de choses. Comme Yannick… Je me sens plus de l’appeler maintenant, que ça aille, que ça aille pas. C’est plus simple de lui parler. On a passé du temps ensemble donc c’est plus facile. On se connaît mieux.
Propos recueillis à Indian Wells par la rédaction de TennisActu.