Tennis. ITW - Herbert : "Je trouve mon identité sur terre battue"
Par Bastien RAMBERT le 11/04/2016 à 17:19
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Pierre-Hugues Herbert (95e), issu des qualifications, s'est hissé au second tour du Masters 1000 de Monte-Carlo en faisant chuter l'Argentin Guido Pella (47e), finaliste à Rio de Janeiro sur terre battue en février. Le Tricolore est passé en deux sets (6-3, 6-4) et va maintenant pouvoir préparer un tout autre match puisqu'il défiera le numéro deux mondial Andy Murray pour une place au troisième tour. Auteur du doublé Indian Wells-Miami en double avec Nicolas Mahut, "P2H" rayonne et savoure à juste titre cette très bonne période.
Pierre-Hugues, vous êtres dans une très bonne dynamique...
Cela se passe plutôt bien ces derniers temps pour moi. Je joue bien, je suis en confiance, je surfe sur cette vague-là et même quand on me change la surface des pieds j'arrive à m'en sortir donc c'est tant mieux.
Comment s'est passée cette victoire contre Pella ?
C'est un joueur que je ne connaissais pas trop. Je l'ai vu un peu jouer sur certaines vidéos et j'ai vu que c'était un bon client. Le dernier tournoi qu'il avait fait sur terre il avait fait finale à Rio. Je savais que j'allais jouer un bon joueur. Je savais aussi que j'avais deux matchs dans les qualifications dans les pattes donc un peu plus de sensations que lui qui reprenait après être passé sur dur. Je savais que si je voulais avoir une chance de gagner il fallait que je l'amène sur mon terrain c'est-à-dire des échanges courts, des prises de risque car en plus de mes 5h dans les qualifs je n'aurais pas duré très longtemps si on avait joué un jeu de terrien avec des échanges longs. Je n'avais pas le choix. Je suis parti dans cette tactique et cela a marché aujourd'hui avec en plus la chance d'avoir des conditions plutôt rapides avec un très beau soleil à Monte-Carlo.
De grands attaquants ont brillé à Roland-Garros. De qui pouvez-vous vous inspirer ?
C'est vrai que des joueurs qui ont fait service-volée ont brillé à Roland-Garros. Mika (Llodra) n'était pas loin de faire un quart (Ndlr : une balle de match contre Tim Henman en huitièmes, en 2004). Je sais que je peux avoir les capacités à bien jouer sur terre battue. Ce qui est sûr c'est que les surfaces rapides sont devenues encore plus lentes donc finalement la terre battue s'apparente à un dur très lent mais il y a les glissades et tout le reste. Je dirais même que par moments, sous certaines conditions, cela peut-être plus rapide que certains durs sur le circuit.
Comment abordez-vous cette période sur terre battue ?
Déjà je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir. Cela va vite enchaîner. Tous les jours j'ai un match. Je suis rentré lundi dernier, j'ai fait un petit passage de 12h à Paris avant d'aller dans le Sud et j'ai commencé à m'entraîner sur terre. Cela s'enchaîne assez vite et j'ai un peu la tête dans le guidon mais tant mieux car cela me permet tout simplement de ne pas réfléchir. Je suis venu ici sans trop de pression en me disant que c'était mon premier match sur terre depuis un an, le dernier c'était à Roland-Garros et la défaite 27-25 au 3e en qualifications au deuxième tour. Il y a deux ans j'avais fait une saison sur terre quasi blanche, je n'avais quasiment pas gagné un match alors que j'avais passé trois mois dessus. L'année dernière à mon retour de blessure je me sentais pas si mal. Même si c'était un peu brouillon en qualifications ce week-end je n'ai pas lâché.
Petit à petit je trouve mon identité sur cette surface et cela se passe plutôt bien avec ce premier tour victorieux en 1h08. J'y ai laissé un peu moins de plumes que sur les qualifs. Je me suis donné le droit d'affronter un grand (Andy Murray), ce qui est l'objectif quand on joue des tournois comme celui-là. Je vais à nouveau avoir la chance de rejouer sur le Central de Monte-Carlo comme au second tour des qualifs dimanche. C'était quasiment un rêve de gosse réalisé. A l'époque j'avais vu jouer Benjamin Balleret contre Federer, j'avais même disputé un tournoi ici limité aux troisièmes séries. J'ai toujours trouvé que c'était un endroit magique. J'ai eu la chance de le faire dimanche et en plus de gagner. C'est super. Et comme je disais avant, l'an dernier j'ai regardé le tournoi blessé, dans mon lit, avec une épaule en vrac et en demandant par moments si j'allais rejouer au tennis après ma chute à Marseille. J'étais vraiment frustré donc là c'est un bonheur de pouvoir fouler les courts et être ici.