Tennis. ITW - Le train Bacsinszky veut faire dérailler Bertens
Par Bastien RAMBERT le 02/06/2016 à 08:26
Vidéo - Roland-Garros 2016 : Timea Bacsinszky en quarts de finale
Timea Bacsinszky (9e) n'est plus qu'à une marche de se retrouver comme l'an dernier en demi-finales de Roland-Garros. La Suissesse a sorti Venus Williams (11e) 6-2, 6-4 en 1h16 ce mercredi pour filer en quarts. Elle a aussi confirmé sa réputation de joueuse très sympathique avec cette conférence de presse d'après-match où il a été surtout question... de trains.
Timea, pouvez-vous nous parler de vos sensations ? Vous arrivez en quarts de finale et vous avez gagné 6 jeux d'affilée dans le premier set. Comment avez-vous pu tourner le jeu en votre faveur ?
Quarts de finale en Grand Chelem, c'est le rêve de toute joueuse. Et d'une certaine façon, j'ai réussi plusieurs fois. C'est la troisième fois pour moi. Parfois je n'y crois même pas moi-même notamment lorsqu'on a déjà engrangé de belles victoires, et contre une telle joueuse, parce que c’est pour moi une source d'inspiration. Regardez ô combien elle dure comme joueuse de tennis. C'est incroyable même si elle a des difficultés, des problèmes de santé. Elle est toujours là. Elle est hyper gentille avec tout le monde. C'est une très bonne joueuse et elle l'est depuis des années. Gagner contre elle, c'est super. Première victoire contre Venus, c'est épatant !
Changer le match en sa faveur, je crois que j'ai gagné plus que 6 jeux d'affilée. Je crois 8. Entre 6 et 8, la différence n'est pas énorme. Cela étant, je crois que j'ai eu des difficultés avec mon rythme en début de match. Les conditions, comme vous l'avez vu depuis quelques jours, étaient difficiles. On n'a pas l'habitude de jouer sur une terre aussi lourde que ça. Ses points, ses balles étaient... Elle jouait les lignes mais aussi en longueur. Je n'arrivais pas à mettre la bonne vitesse dans mes coups. Après les 2 premiers jeux, je me suis dit : "il va falloir que j'utilise plus mes jambes, déplace-toi, bouge un peu, vas-y avec les jambes". C'est là que le match a tourné. Je me disais que cela allait tourner. 8 jeux d'affilée, c'est vrai. Je me concentrais sur des coups vraiment en fond de court. Jouer de longues balles, travailler sur le rythme, des slices, aucun effet dans les balles, d'autres avec beaucoup d'effets pour qu'elle se déplace beaucoup et arrive au filet. C'était ça, varier les styles de coups.
Kiki (Bertens) est comme un TGV ici à Roland-Garros. Vous fait-elle peur ?
Bravo, je ne savais pas que j'allais jouer contre elle. Ah non, quelqu'un me l'a dit. Elle joue très bien. C'est une bonne joueuse. Elle a fait ses preuves et depuis de nombreuses années, elle a montré qu'elle est costaude, féroce sur terre. Cela ne me surprend pas trop qu'elle ait réussi à arriver jusqu'aux quarts de finale. Elle a déjà joué les quarts il y a deux ans de cela. Maintenant elle est dans une série de matches gagnants. Je n'ai joué contre elle qu'une fois, c'était à l'US Open en 2014. Ensuite, elle a dû abandonner parce qu'elle était malade sur le court. Bref. Vous parlez de train, la Suisse est connue pour ses trains aussi, non ? En tout cas de façon plus sérieuse, j'attends ce match de quarts de finale, cela n'arrive pas tous les jours en Grand Chelem. 4 fois par an. C'est la première fois pour moi là. Je vais profiter pleinement de ce match gagné aujourd'hui (mercredi) et avec mon entraîneur, on va voir ce que l'on peut faire demain (jeudi). En tout cas, je serai prête demain.
Revenons au sujet le plus important de cette conférence de presse : les trains. Il y a des trains rapides, TGV, des trains lents, des trains de type tramway, de type de montagne. Quel train choisiriez-vous pour exprimer qui vous êtes ?
R. À Lausanne, on a le métro. Vous savez, c'est sous terre mais ce n'est pas gros, pas aussi gros qu'à New York. Il y a le LEB, Lausanne Echallens Bercher. C'est un tram en fait. Ensuite il y a la CFF, l'équivalent français de la SNCF. Ils sont toujours à l'heure. Pas comme moi. En tout cas aujourd'hui, j'étais à l'heure pour la conférence de presse ! Je m'améliore, c'est un défi pour moi. Voilà j'ai gagné quelque chose aujourd'hui, j'étais à l'heure.
Que suis-je comme train ? Sans doute un peu un mélange de tous les trains suisses. Il y a aussi des trains de montagne. À Lausanne, il y a peu de trains de montagne. N'importe lequel. Je suis un caméléon. Je peux ressembler à l'un ou à l'autre. Je m'adapte à tout type de courts, je ne deviens pas verte quand je joue sur le gazon. J'attends, on va bien voir la saison sur gazon.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à Roland-Garros