Tennis. ITW - Rafa Nadal : "Terminer n°1, ce n'était pas mon objectif"
Par Thibault KARMALY & Emmanuel POTIRON le 02/11/2017 à 09:57
‪Rafael Nadal ce mercredi en conférence de presse au Rolex Paris Masters après sa victoire. L'Espagnol est assuré de terminer nº1 mondial à la fin de cette saison 2017. Mais il est surtout le premier trentenaire de l’histoire à finir la saison au sommet de la hiérarchie. Rafa Nadal a déjà terminé l'année sur le trône de l'ATP en 2008, 2010 et 2013. Le Majorquin est forcément revenu sur cette performance et sur sa saison... sans oublier ses autres objectifs en cette fin d'année : le tournoi du Rolex Paris Masters et bien sûr, son niveau de jeu actuel.
Vidéo - Rafael Nadal n°1 mondial de la saison ATP 2017 !
Rafa, pendant l'été, vous vous êtes préparé avec Dimitrov, à Monaco, chez vous, sur courts en dur, et ensuite vous avez eu une excellente saison. Est-ce mieux pour vous de vous entraîner à la maison ?
Pour moi oui, mais pour lui aussi. Il a gagné le premier Masters 1 000 de sa vie. Je m'entraîne toujours à la maison, il n'y a pas de différence. La seule différence est que j'ai pu m’entraîner avec Grigor, ce qui a été très bien pour moi et cela a été bien pour lui aussi. Je pense que l'on va refaire la même chose en décembre.
Ce n'était pas l'objectif au début de la saison de terminer numéro 1 mais apparemment vous avez réussi, qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
Effectivement, ce n'était pas un objectif. Pour moi, c'était impossible de l'envisager après avoir vécu une période difficile, avoir été blessé pendant 2 ans à peu près. Bien sûr, maintenant, c'est arrivé, je suis très heureux. C'est un anniversaire d'il y a 10 ans. C'est vraiment quelque chose de très important que j'ai réussi cette année. C'est important de terminer l'année numéro 1. Cela a beaucoup plus de valeur de terminer l'année numéro 1, plutôt que d'être numéro 1 au milieu de l'année. C'est important aussi, mais c'est différent. En tout cas, il y a vraiment une grande différence entre la première fois il y a 10 ans et maintenant, parce que cela a été très difficile cette fois-ci.
Vous êtes le plus vieux numéro 1 à la fin de l'année à 31 ans de toute l’histoire du tennis et votre adversaire avait aujourd’hui 21 ans. Que pensez-vous de la nouvelle génération ?
Effectivement, il est rapide sur le court. Il joue très bien du fond du court, il progresse en permanence. S'il continue à progresser chaque année de cette manière, il va certainement avoir l'occasion de remporter de grands titres.
Comment décririez-vous un esprit de gagnant ?
Ce n'est pas une question d'état d'esprit, c'est surtout une question de passion pour ce que l'on fait et d'avoir vraiment l'esprit prêt à se lever tous les matins pour s'entraîner, pour aller sur le court et faire ses preuves. Tout le monde veut gagner en compétition. Mais c'est quand même autre chose de se réveiller tous les matins avec la passion qui vous amène à aller sur le court, à progresser, à vous entraîner tous les jours. Il faut avoir la bonne attitude pour y arriver, tout le monde n'est pas capable de le faire. C'est cela pour moi la mentalité d'un gagnant. C'est vraiment avoir le courage de s'entraîner pour devenir meilleur.
Qu'avez-vous pensé de votre niveau de jeu aujourd'hui ?
Ce n'était pas parfait, ce n'était pas mauvais non plus. Mais en tout cas, il y a de la place pour progresser encore. Je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour progresser, j'ai de l'énergie. Le premier match est toujours difficile. J'ai joué en salle à Pékin et à Shanghai parce qu'il pleuvait mais c'était complètement différent. Les sensations étaient différentes. Ce n'est pas pareil de jouer à l'US OPEN sur un court couvert ou ici, c'est totalement différent. C'était pour moi de nouvelles conditions, mon jeu n'était pas parfait, mais ce match était important pour moi. Gagner aujourd'hui était très important pour moi. Je pense maintenant à jouer mon tennis, à jouer de mieux en mieux. L'adversaire de demain sera difficile. Pablo est très fort. Il faut que je sois prêt pour gagner ce match.
Vous avez parlé de se lever le matin pour s'entraîner. La victoire vous aide à trouver cette passion ?
Oui, mais tout va ensemble. Les victoires vous aident évidemment à entretenir votre passion. Parce que vous savez que si vous vous entraînez bien, si vous vous appliquez, vous avez la possibilité de remporter ces succès. À l'inverse, si vous ne vous entraînez pas au départ avec cette passion tous les jours, vous ne vous trouverez pas dans cette position de gagner. Il est vrai que très souvent, j'ai été dans cette dynamique de victoire disons. J'ai beaucoup, beaucoup gagné dans ma carrière, presque tout le temps. Mais il y a eu des périodes où j'ai été blessé, où je n'ai pas gagné, alors quand cela arrive, évidemment je ressens des doutes. Tout le monde dit que c'est important de croire en soi mais pour moi, au bout du compte, ce n'est pas de croire en soi qui est important mais de croire en son travail. Si vous croyez en votre travail, vous croyez en vous. Si vous perdez, vous ne croyez pas en vous. Si vous croyez au travail que vous faites, vous avez une chance de gagner à nouveau. C'est bien cela que j'ai fait toute ma vie à mon avis.
Vous jouez très bien à la volée, pourquoi vous n'allez pas davantage à la volée ?
Oui, je joue bien à la volée. Mais j'y vais souvent. Je ne sais pas combien de fois j'y suis allé aujourd'hui. Je le fais souvent tout au long de la saison. C'est toujours la même histoire. La question n'est pas de savoir pourquoi je ne vais pas au filet plus souvent, mais de savoir si je joue bien. Si je monte à la volée sans bien jouer, sans être dans une position avantageuse, cela ne sert à rien et je perds. Si je vais au filet, cela veut dire que je joue bien.