Tennis. ITW - Olivier Malcor : "Mathias Bourgue, un travailleur"
Par Yannick GIAMMONA le 12/05/2016 à 08:25
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Olivier Malcor (41 ans) a été l'entraîneur de joueurs expérimentés comme Mickaël Llodra, Julien Benneteau ou encore Edouard Roger-Vasselin. Affilié à la Fédération Française de Tennis, il s'occupe maintenant de jeunes joueurs, notamment Mathias Bourgue (170e, 22 ans) et Johan Tatlot (544e, 20 ans), qu'il a suivi cette semaine sur le Challenger de Bordeaux. Nous l'avons rencontré afin de faire le point sur son travail, notamment avec Bourgue qui était présent au second tour à la Villa Primrose ce mercredi, et sur ses objectifs de progression pour ses joueurs.
Olivier, depuis quand collaborez-vous avec Mathias Bourgue, et comment travaillez-vous ensemble ?
On travaille ensemble depuis décembre 2014, ça fait à peu près un an et demi. Je suis à la fédération depuis un an et demi aussi. J'ai en charge Mathias, je m'occupe aussi de Johan Tatlot, qui maintenant est parti de la fédération. Je connaissais un petit peu Mathias de nom, je l'avais vu jouer deux ou trois fois. On a appris à se connaître, et on commence tout doucement à voir le fruit du travail. C'est plutôt positif.
Quels sont d'ailleurs les points sur lesquels vous voulez faire progresser Mathias, pour qu'il puisse continuer sa progression au classement ?
Mathias est un gros travailleur, c'est l'avantage qu'on a avec lui. C'est un garçon assez sain. On peut vraiment bosser, il n'a pas peur de travailler. C'est quand même à mon avis la base de la réussite. Après, c'était un joueur assez nerveux, anxieux, donc on a beaucoup travaillé sur l'attitude et l'état d'esprit. Ca me semble être la priorité aujourd'hui pour réussir dans le tennis. On a aussi beaucoup travaillé sur son service, parce que c'est un garçon qui est grand, qui ne servait pas assez bien. On a axé le travail sur la régularité, c'est un joueur de fond de court, qui a un gros physique. Là on est dans une phase où on essaie de faire du jeu vers l'avant, tout en trouvant le bon équilibre entre rester solide et être un peu plus agressif. C'est un travail au quotidien, mais qui reste passionnant.
Vous accompagnez vos joueurs sur tous les tournois ? Si jamais ils ne disputent pas les mêmes tournois, comment cela se passe ?
Depuis le début de l'année, je n'ai eu à suivre quasiment que Mathias. Donc je vais avec lui sur les tournois, là on revient de Chine il y a une semaine. C'est du plein temps, un suivi sur quasiment tous les tournois.
Après Bordeaux, vous allez à Roland-Garros, où Mathias pourrait obtenir une wild card ?
La wild card va se décider et être officialisée demain (jeudi). Si ça se passe comme on l'espère, avec une wild card pour le tableau, on ira peut-être jouer Nice s'il y a la possibilité. Ca permettra de continuer à emmagasiner de l'expérience. Mais il y a pas mal d'incertitudes encore. On y verra un peu plus clair au fur et à mesure des décisions.
En dehors de ce travail avec vos deux joueurs, exercez-vous une autre activité, au sein de la fédération peut-être ?
Je suis salarié de la Fédration Française de Tennis, je suis donc à plein temps sur ce travail avec Mathias et Johan. En tant qu'entraîneur, je suis quasiment 30 semaines par an en dehors de chez moi. Ce qui ne laisse pas beaucoup de temps. Il y a beaucoup de voyages, de déplacements et de décalages horaires. C'est comme un joueur. Ca fait 16 ans que j'entraîne maintenant, et j'ai toujours fonctionné comme ça. Ca reste une passion, parce que si on ne l'a pas on ne peut pas faire ce métier-là. C'est dur au niveau familial, j'ai quand même deux enfants, et je suis très souvent parti. C'est passionnant, parce que j'étais sur des joueurs confirmés comme Llodra ou Benneteau, mais là je suis sur de la formation de jeunes. C'est une approche du métier différente, donc j'ai l'impression d'avoir un plus gros impact sur le joueur.
Propos recueillis à Bordeaux par Yannick Giammona pour Tennis Actu.