Tennis. ITW - Richard Gasquet : "Etre à 100 % en Guadeloupe"
Par Clémence LACOUR le 07/02/2016 à 19:34
Vidéo - Un treizième titre pour Richard Gasquet
Richard Gasquet a bien inquiété les spectateurs de l'Open Sud de France. Dès son premier jeu de service lors de sa finale face à Paul-Henri Mathieu, on sent que ses abdominaux, strappés sous son T-shirt, le font extrêmement souffrir. Il ne peut pas pousser sur ses jambes, et sa première balle de service sort à moins de 150km/h. On craint alors une déchirure musculaire, un abandon... Et une suite compliquée alors que se profile la Coupe Davis à l'horizon. Vainqueur malgré tout, il est revenu sur ce début de match compliqué lors de sa conférence de presse.
Alors, c'était un début de match un peu compliqué. Que s'est-il passé ?
Je n'y arrivais pas sur mon service, Paulo jouait bien aussi. J'avais un peu de douleurs, j'ai eu du mal à commencer le match. Il frappait très fort...
A quel moment avez-vous senti que ça allait mieux ?
A 5-3, j'ai senti que ça se réchauffait. J'étais fatigué du match d'hier, je n'ai pas joué depuis 3 mois. C'est compliqué. J'avais un peu mal ce matin au réveil. C'est le sport, c'est comme ça, mais je suis content d'avoir pu donner mon maximum. J'ai quand même bien joué car il frappait très fort des deux côtés, c'était dur.
Est-ce qu'il y a eu un moment où vous avez pensé ne pas venir sur le court ?
J'ai fait un examen à 14h, il n'y a rien qui ne m'empêchait d'aller sur le cours. J'ai ressenti une douleur ce matin à l'échauffement. Au début du match, ce n'était pas facile. J'ai réussi à m'accrocher jusqu'au bout. Ce n'est pas la première fois que ça arrive pour un sportif de haut niveau. Mais au service, ce n'était pas facile.
Ca ne vous posait pas de problème côté coup droit et revers, par contre ?
Du fond ça va, c'est vraiment au service, c'est les abdos. Ce n'est pas la première fois qu'un joueur qui a mal aux abdos arrive à taper du fond mais n'arrive pas à servir. C'était une finale, j'ai fait le maximum pour la gagner. Après ça s'est chauffé. J'ai eu beaucoup de mal à m'échauffer, à rentrer dans le match car je n'ai pas joué pendant longtemps.
Quels examens avez-vous passés ? Auriez-vous pu jouer un troisième set ?
J'ai passé une écho et une IRM. Il n'y avait pas matière à ne pas jouer. Ce n'est pas facile mais je ne suis pas le premier joueur à qui ça arrive. J'ai l'expérience pour gérer ça. C'est le sport, ce n'est pas facile. J'étais prêt à jouer un troisième set. J'étais chaud, ça allait. J'ai eu beaucoup de mal au début. J'ai eu une véritable douleur à 14 heures après l'entraînement, mais à aucun moment je n'ai songé à ne pas rentrer sur le court.
On vous a senti quand même bien en jambes. Vous étiez bien ? Vous lui faisiez toujours jouer un coup de plus.
Le début de match était difficile, mais après j'étais à 100%. Du fond du court, j'étais à mon maximum. Il frappait fort, il fallait que je sois à 100% de mes moyens. Si je n'avais pas été à 100% je n'aurais pas pu gagner car il frappait fort des deux côtés. A part au début, mon jeu de service, c'était difficile, mais après ça allait.
On a eu l'impression que c'est par la défense que vous avez gagné ce match.
Oui, du fond du court, j'ai bien joué. Parfois, j'ai été débordé... J'ai joué des joueurs plus forts, comme Novak Djokovic ou Andy Murray, qui gagnent souvent sur leur défense. C'est clair que je l'ai obligé à jouer toujours un coup de plus à chaque fois. Mais il tapait très fort en revers, en coup droit. J'ai eu de la réussite à 4-3 et à 5-3. Mais ça aurait pu faire faire un troisième à tout moment. Je n'étais pas au top au début du match.
Etes-vous particulièrement heureux d'avoir gagné, étant donné votre état de forme ?
Je ne suis pas un héros. Les deux-trois premiers jeux étaient durs car il frappait très fort des deux côtés. J'étais à 100% pour gagner le match. Au début c'était dur. Au niveau que ça jouait, à droite à gauche, je devais être à 100% pour gagner. Ca arrive d'avoir des débuts de matchs difficiles. Ca arrive à tous les joueurs. C'est le sport, à aucun moment je n'ai montré que j'avais vraiment mal. A 3-0 j'ai essayé d'avoir une bonne attitude, pour le respect de mon adversaire, du public et de moi-même.
C'était un tournoi de reprise, comme à Estoril... Vous gagnez... Qu'est-ce que cela vous inspire ?
C'est étonnant de gagner ici car j'avais un tableau diffcile. En demies, je perdais 6-1 3-0. C'était dur. J'ai réussi à m'accrocher, à me battre jusqu'au bout. J'ai été courageux, j'ai quand-même bien joué. J'espère ne plus m'arrêter. Je suis revenu à la bonne période, mais j'ai dû mal. Après le premier match, j'ai très mal récupéré, après la demie, j'ai très mal récupéré aussi. Je n'ai pas joué depuis 3 mois, c'est naturel de ne pas être à 100%. J'ai l'expérience aussi. C'est très très dur de revenir et de gagner un tournoi.
Quel sera votre programme pour la suite ?
On va voir pour la suite : on verra ce qui se passe à Rotterdam, à Marseille, c'est un tournoi important, c'est en France. Je voudrais jouer la Coupe Davis et arriver en Guadeloupe à 100 %. A Rotterdam, je joue au plus tard mercredi.
Le public a beaucoup soutenu Paul-Henri Mathieu alors que vous étiez quand même chez vous ici. Est-ce que cela vous a dérangé ?
Non non, les gens voualeint une belle finale. Je n'ai pas de souci avec ça. C'est un tournoi que j'apprécie. Le public appréciait le match. Ca ne m'a pas dérangé.
Ca vous fait 13 titres, qu'est-ce que cela vous inspire ?
C'est génial de gagner des tournois. C'est difficile aussi car tous les joueurs jouent bien aujourd'hui. C'est important de gagner un tournoi. Je suis content d'avoir 13 titres.
Est-ce qu'il y a des secteurs de jeu que vous souhaiteriez améliorer ?
Etre à 100% sur un tournoi. J'ai réussi l'année dernière. C'est la condition qu'il faut remplir. Arriver sans douleur... Mieux servir, mieux retourner, mais le plus important c'est d'être en bonne santé.
Et que pensez-vous de Monsieur le Directeur, Sébastien Grosjean, alors ?
Qui est aussi mon entraîneur, c'est ça ? Quand les têtes de séries sont tombées : Gilles Simon , Benoît Paire et Gaël Monfils ont perdu, il était un peu tendu. Mais maintenant ça va.
Propos recueillis à Montpellier par Clémence Lacour