Tennis. ITW - Stan Wawrinka : "À 31 ans, je me sens encore jeune"
Par Thibault KARMALY le 24/02/2017 à 16:29
Stan Wawrinka donne de ses nouvelles. Le Vaudois, blessé au genou depuis de sa demi-finale perdue à l'Open d'Australie, a accordé un entretien très intéressant à la chaîne de télévision suisse RTS. Invité de l'émission "Mise au Point", le numéro un suisse, qui a déclaré forfait pour le tournoi de Rotterdam, et qui est également absent du rendez-vous marseillais de l'Open 13 cette année, a balayé toutes une série de questions le concernant : ses ambitions pour sa fin de carrière, son "manque de talent" et son amour du travail, mais également sa personnalité, lui qui "refuse d'être considéré comme un héros", son rapport aux fans sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie, ainsi que son âge (31 ans), qu'il considère comme un point fort. Retrouvez la retranscription de cet entretien ci-dessous.
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Ses ambitions pour sa fin de carrière : viser haut, mais sans trop s'avancer
"Si je m'imagine devenir numéro un mondial un jour ? Non ! Non, car j'y suis beaucoup trop loin. Pour être premier, il faudrait que je fasse le double de ce que j'ai fait l'an passé, c'est-à-dire au moins gagner deux titre en Grand Chelem, gagner des Masters 1000... Je sais que pour le moment, j'en suis très très loin. Je ne pense pas y arriver un jour."
Ses valeurs : son amour pour le travail
"J'ai grandi dans un environnement très agréable pour un enfant, dans une ferme, avec plein d'animaux. J'ai pu passer du temps avec mon père, à pouvoir travailler la nature. Pour moi, c'était une jeunesse parfaite. Mon talent, étant donné que je n'ai jamais été le plus doué au niveau de la main, tennistiquement, c'est peut-être qu'il m'a fallu un peu de temps pour arriver là où j'en suis. J'ai toujours aimé m'entraîner, passer du temps sur le court pour progresser. On va 'travailler' mais ce n'est pas un travail quand on joue au tennis."
Sa personnalité : son refus d'être considéré comme "un héros"
"Si je suis un 'héros' ? Je ne sais pas. Pour moi les héros, ce ne sont pas les sportifs. Certes, j'ai accompli des choses dans ma carrière qui sont très hautes et très fortes. Mais c'est dans un sport. Je n'ai pas changé le monde, je ne l'ai pas fait évoluer non plus. Pour moi un héros, c'est bien autre chose..."
Son caractère : sa discrétion dans les médias
"Ce qui est difficile à notre époque, c'est que tout sort. C'est facile avec les réseaux, les photos... Notre vie privée n'est plus une vie privée. Et ça, ce n'est pas toujours facile. Mon activité sur les réseaux sociaux ? Pour moi, c'est important, c'est pouvoir donner un peu plus aux fans. C'est pouvoir aussi, décider ce qu'on donne ou pas de sa vie privée, tous les à côtés du tennis. C'est ce qu'ils demandent, c'est ce qu'ils recherchent, de pouvoir en savoir un peu plus. C'est aussi pouvoir mettre un peu de sa personnalité. Je n'ai aucun problème à rire de ce que je fais ou de ce que je n'ai pas fait."
Son rapport aux fans dans la vraie vie
"Le plus difficile, c'est que les gens pensent qu'on devrait toujours avoir du temps. Ils ne se rendent pas comptent que nos journées sont bien remplies et que parfois, on aimerait être un peu tranquille, un peu plus seul, et ça ce sont des choses qui font que, personnellement, je fais moins de choses. Je sors beaucoup moins - que ce soit la journée ou le soir -, je passe plus de temps un peu seul ou avec les proches. On sait que les gens viennent toujours pour demander quelque chose et ce n'est pas toujours évident. Personnellement, je le fais avec plaisir car je sais qu'ils me regardent, qu'ils sont contents quand je gagne. Mais c'est clair que ce n'est pas toujours évident."
Sa journée type : s'adapter, s'adapter et ... s'adapter
"Il n'y a pas de journée type dans le tennis. Notre sport fait qu'on est toujours dans l'adaptation. On doit s'adapter aux décalages horaires, on doit s'adapter aux terrains, aux balles, au jour et à l'heure auxquels on va jouer... On est toujours en train de s'adapter. C'est devenu un routine de jamais vraiment savoir ou de ne jamais vraiment avoir de journée type."
Son âge (31 ans) : un point fort
"C'est clair qu'à 31 ans, on se rapproche de la fin, ça c'est sûr. J'ai la chance d'avoir gagné des très gros tournois à 29 ans. Dans ma tête, je suis encore jeune à ce niveau-là, et c'est peut-être ce qui me pousse à atteindre encore un plus haut niveau. Si j'ai peur de vieillir ? Non, car je joue ! Ca veut dire que ce n'est que du positif. Mais, on sait que la fin se rapproche, et forcément, ça fait un peu réfléchir."
Son état de forme : des nouvelles rassurantes à propos de son genou
"Mon genou va mieux. L'âge, les années font forcément qu'au bout d'un moment, le corps prend aussi. Depuis quelques temps, ce sont mes genoux. Mais dans l'ensemble, je suis très bien entouré. Si je fais les bonnes rééducations et les bons entraînements, ça devrait être bon pour ... prochainement."
Son rêve : gagner Wimbledon ?
"J'aimerais gagner tout. J'aimerais bien être Roger Federer et faire une nouvelle finale en Australie. Je n'ai jamais fait de gros résultats à Wimbledon. Je sais que je peux très bien jouer sur gazon, mais ça reste la surface qui me 'challenge' le plus, au niveau de mon jeu, au niveau de mes genoux. J'espère pouvoir faire un gros tournoi, on ne sait jamais ce qui se passe. Mais avant ça, il reste encore beaucoup de tennis à jouer."
Sous-entendu, il reste Roland-Garros à remporter avant de penser au rendez-vous londonien ? Toujours est-il qu'avant même d'envisager la saison sur terre battue, sa surface de prédilection, Stan Wawrinka devrait reprendre la compétition du côté de Dubaï, tournoi ATP 500 qui se déroulera du 27 au 4 mars 2017.