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Tennis. JO - Paris 2024 - L'Entretien Yannick Noah : "Une aventure humaine... "

Par Alexandre HERCHEUX, Emmanuel POTIRON & Tennis Actu le 15/02/2024 à 16:38. Mis à jour le 17/02/2024 à 13:20.
JO - Paris 2024
Photo : @tennisActu/@FFT

Le Tennis-Fauteuil va peut-être prendre une autre dimension en France grâce au vainqueur de Roland-Garros 1983. Le capitaine de l'Equipe de France masculine de Tennis-Fauteuil aux Jeux Paralympiques 2024, qui auront lieu du 28 août au 8 septembre, est désormais Yannick Noah. L'ancien joueur, âgé aujourd'hui de 63 ans, tentera d'apporter toute son expérience et sa passion pour permettre aux athlètes de ramener une médaille. Surtout, la légende du tennis français va pouvoir utiliser sa popularité pour mettre en avant la discipline et permettre de la faire connaître auprès de tous. Peut-être la plus belle mission de sa carrière. Mercredi soir, au micro de Tennis Actu, ainsi que de nos confrères de chez RMC Sport - BFM TV et Radio France, Capitaine Noah s'est confié pour la première fois depuis son arrivée comme capitaine de l'équipe de France masculine de Para Tennis sur sa nouvelle fonction. L'Entretien Tennis Actu avec Yannick Noah, c'est maintenant.

Vidéo - L'Entretien Tennis Actu avec Yannick Noah

 

"Ce qui me plait, c'est l'amitié, la camaraderie, les liens qui se tissent. C'est une aventure humaine avant tout"

Yannick, comment s'est passé ce deuxième stage, trois jours au CNE, avec les joueurs de Tennis-Fauteuil ?

Je me suis imprégné et j'ai appris les spécificités techniques et tactiques du Tennis-Fauteuil. D'un autre côté, il faut aussi apprendre à se connaître. Chaque joueur est différent, chacun a son parcours. Chacun est arrivé différemment au Tennis-Fauteuil. Perso, je me suis vraiment régalé. Au CNE, on est à la maison.

 

Avez-vous testé un fauteuil sur le court ?

J’avais testé il y'a longtemps déjà, il y’a plus de 40 ans, c’est vraiment compliqué, c’est très dur parce que pour le tennis en fauteuil bien sûr il y a le coup de raquette, ça on le maitrise mais c’est surtout le mouvement mais apprendre à bouger, anticiper les rebonds, c’est très compliqué. Jean-Philippe Fleurian, responsable du côté tennis en fauteuil à la fédération depuis quelques années, a mis au point un siège où nous, valides, on peut jouer. C’est vrai que c’est un jeu différent, on est beaucoup plus bas, les angles sont différents mais ça permet aussi de pouvoir jouer contre eux, d’abord pour ressentir le jeu mais aussi parfois faire venir des joueurs valides de très haut niveau pour qu’ils rencontrent d’autres jeux, d’autres techniques, d’autres joueurs en face. Gilles (Moretton) a mis une belle énergie ici, les gars sont-là au milieu des joueurs valides. Il y’a le jeune Cazaux qui passe, il y’a Ugo Humbert qui est arrivé hier. Il y’a une bonne énergie, c’est bien de pouvoir se mélanger avec les jeunes et les joueurs valides, pour moi c’était très instructif et très positif.

 

Votre carrière est remplie mais vous comblez un manque : vous n'avez jamais participé à des Jeux...

Non mais à mon époque, c'était pour les amateurs. C'est un gros exhibition. Ça me dérangeait de venir prendre la lumière de ces gens qui pouvaient être mis en avant. Aujourd'hui, j'aurais fait différemment. Mais avant, ça n'avait pas de sens. Je suis fan des Jeux. Je suis allé à Barcelone, à Atlanta. Ou même devant ma TV. Je suis fan. Les Jeux sont à Paris, donc c'est énorme pour mon équipe. Ça stimule. Je suis très content de participer avec cette équipe.

 

Pourquoi avoir accepté de prendre cette équipe ? 

Je n'ai jamais fait ça, je n'ai jamais coaché de tennis en fauteuil. C'est une belle aventure. Ce qui me plait, c'est l'amitié, la camaraderie, les liens qui se tissent. C'est une aventure humaine avant tout. Stéphane Houdet m'avait proposé il y a quelques années. C'était trop tôt, je n'avais pas le temps de me préparer. Il m'a relancé. Quand j'ai fini de lire son texto, ça me paraissait évident. Je suis avec des joueurs que j'ai appris à connaître, on essaie de progresser. C'est très stimulant d'avoir cet objectif. 

 

"C'est à la mode de critiquer... Oui, il y a des travaux. Il faut des travaux parce que le monde entier va venir à Paris"

Vous avez passé un petit coup de gueule pour dire qu'il fallait arrêter de râler à propos de Paris 2024.

Ce n'est pas un coup de gueule. C'est un sentiment qui est partagé par beaucoup. C'est à la mode de critiquer. C'est une chance énorme pour les athlètes français et tous ceux qui bossent autour des Jeux. C'est très beau. Je ne cherche pas la petite bête. Oui il y a des travaux. Il faut des travaux parce que le monde entier va venir à Paris. C'est normal. Ailleurs, c'est comme ça aussi. C'est plutôt une fierté. Paris va être mis en lumière. Ce sera joli. Des familles vont regarder ça parce qu'ils peuvent le faire en France. C'est merveilleux. Ceux qui n'ont pas cet avis, je ne suis pas d'accord avec eux.

 

Vous pensez que votre prestance peut jouer et avoir un impact sur les autres équipes ?

Je ne sais pas. Je suis plutôt dans le présent. On ira à Antalya début mai. Ce sera les championnats du monde. Ce sera la première fois que je verrai les adversaires. Je suis plus dans le présent. On finit le stage. On devait continuer mais on a été arrêté par vous la presse ! (rires) Sincèrement, je suis dans l'action. J'ai découvert beaucoup de choses. J'espère porter un éclairage sur le sport en fauteuil. On a beaucoup de gens handicapés en France et très peu font du sport, je crois que c'est 3%. Je suis persuadé que s'ils voient que d'autres personnes peuvent s'intéresser au sport en fauteuil, ça peut intéresser des mômes. 

 

Ces joueurs vont donnent une leçon de vie ? 

Carrément. Ce sont des gens qui ont vécu des choses difficiles. Ils ont eu des gros bouleversements. D'un coup, on se retrouve sur un court et on a ce lien. Le coeur bat différemment. Je sais que ces personnes et leurs aventures doivent être connues.

 

Arrivez-vous à oublier le fauteuil ? 

Oui oui complètement. On oublie très vite. J'échange avec des mecs drôles, intelligents. Comme je travaillais en Coupe Davis. On passe des moments hors du court, on va au resto. On essaie de se marrer. On essaie de casser ce mur. C'est bien de se marrer et de travailler dans la joie.

 

"Le handicap est méconnu je pense. Il y a des idées préconçues par ignorance. Etre là, je suis honoré. J'ai le sentiment que je peux être utile"

Avez-vous des objectifs de médailles ? 

On n'est pas dans les meilleures nations de tennis en fauteuil. On a Stéphane Houdet, très bon en simple et en double. On a du temps et une vraie marge de progression. C'est un objectif de moyen-long terme. Il y a des bourses maintenant, des sponsors. Il y a des lieux et des courts mis à dispo. Les soins aussi, il y a tout sur place. L'idée est de ramener le plus de pratiquants. Ensuite, il faut faire en sorte que ce soit mis en avant dans les clubs. C'est vraiment le projet. On va faire le maximum ensuite pour les Jeux. On va essayer. Ça doit être quelque chose de monter sur le podium, ça doit être fort. 

 

Redoutez-vous votre baptême du feu lors des championnats du monde début mai en Turquie ?

Je ne l’appréhende pas mais je vais être concentré oui. Je vais me préparer. Je pense qu’il faut être optimiste pour performer, il faut aller de l’avant au niveau du jeu mais aussi au niveau de l’état d’esprit. Mon discours sera différent d’il y’a 30 ans puisque j’ai évolué, j’ai appris des choses et il m’en reste encore à apprendre notamment en ce qui concerne le tennis fauteuil. Tu parles à un groupe mais le groupe est fait d’individualités, il y’a le simple, le double, il y’a les remplaçants et tous les joueurs s’approchent finalement. Chacun a son parcours et avec le temps j’ai de l’expérience à ce niveau-là. Je n’ai pas de pression, on est chez nous, on a fait des préparations ici pour la Coupe Davis. La dernière fois que j’ai fait une vraie préparation, on se préparait pour l’Espagne en demi-finale de la Coupe Davis il y’a quelques années puis je pars dans ma vie, je reviens et j’ai l’impression que c’était avant-hier. Je monte dans les bureaux je connais tout le monde enfin je suis à la maison donc aucune pression.

 

Le discours de Coupe Davis et de Fed Cup sera le même en Tennis-Fauteuil ? 

Avec Forget, Leconte... J'avais 30 ans. Forcément, à 64, c'est différent. J'ai évolué. J'ai appris des choses. J'ai encore à apprendre. Tu parles à un groupe mais le groupe est fait d'individualités. Chacun a son parcours. Avec le temps, j'ai de l'expérience à ce niveau.

 

Il y a de la pression ?

Non, aucune pression... J'ai la pression quand je vous vois ! Je me dis : "Merde, ça devient sérieux !" On bossait tranquille et les journalistes arrivent, c'est qu'il doit y avoir un truc sérieux. Je suis à la maison, aucune pression !

 

Avec votre présence, il y a un énorme coup de projecteur sur les Jeux Paralympiques... ça vous agace un peu ?

Non, ça ne m’agace pas du tout, ça fait partie du projet. Je suis un passeur de relais. Des gamins vont voir les interviews. Ils vont peut-être avoir envie de se mettre au sport. Ça fait partie de l'objectif. C'est aussi le but. Le handicap est méconnu je pense. Il y a des idées préconçues par ignorance. Etre là, je suis honoré. J'ai le sentiment que je peux être utile. Tout ça est aligné, juste et je suis serein.



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