Tennis. Le Havre (ITF) - Marine Partaud "prenait ses douches assise"
Par Roxane TEJERINA le 25/03/2018 à 17:32
Deux finales consécutives! Marine Partaud (n°4) prend ses adversaires à la gorge ! Ce samedi, elle a signé une grosse victoire face à la tête de série n°2 Diana Marcinkevica, 6-4, 7-5, ancienne 196e mondiale. La Lettonne a servi pour le gain du deuxième set à 4-5 mais la Poitevine s'est évitée une troisième manche indécise en débreakant pour s'offrir une finale au tournoi ITF du Havre (15 000$)! Si on parle autant de la Française de 23 ans, c'est parce qu'elle a passé quatre-vingt-neuf jours aux USA, et que depuis, elle enchaîne les matchs ! Marine Partaud était rentrée tout sourire d'un tournoi en Arizona où elle a atteint les quarts de finale (en sortant des qualifications s'il vous plait...). En moins d'un an, elle a fait un bond de presque deux cent places au classement : 636e à 461e aujourd'hui. Dimanche, elle tentait de s'offrir un quatrième titre en carrière, face à l'Italienne Angelica Moratelli. Malgré une grosse bataille, longue de plus de deux heures et demie, Marine s'incline 5-7 6-1 6-4. Pour Tennis Actu, elle est revenue sur sa sérénité quant au travail effectué, le rêve américain, et nous a même livré quelques anecdotes qui font sourire... Comme celle de ne pas vouloir connaître l'identité de son adversaire : on peut donc vous dire qu'on saura avant elle qui elle défiera en finale...
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C'est un très bel enchaînement après votre finale à Gonesse face à la jeune espoir luxembourgeois Eleonaro Molinaro...
Je sens que mon jeu est en progrès j’enchaîne les matchs, les victoires, c'est toujours bon pour la confiance, j'ai gagné pas mal de matchs... [elle compte...] Demain je vais jouer mon 12e match en une douzaine de jours donc ça en fait beaucoup... C'est épuisant pour le corps mais je suis contente car mon niveau de jeu moyen est en progrès !
Tout ça après votre retour des États-Unis où vous avez passé quatre-vingt-neuf jours, parlez-nous du "rêve américain"...
Je suis rentrée une semaine avant Gonesse, ça a été un bol d'air super pour mon tennis... Je n'avais plus de préparateur physique à Paris donc je suis partie en Amérique. Ces journées ont été très dures. Parfois, le soir, je ne pouvais plus marcher, je prenais mes douches assise, j'étais exténuée. J'y ai enchaîné 5 tournois, ça a été super dur mais je sens que le fruit de ma période foncière commence à payer. Mon quart de finale en Arizona dans le tournoi 25 000 $ m'a vraiment fait du bien , je suis rentrée en France je savais que je jouais bien, je savais que ça allait payer.
Et vous aviez mentionné lors d'une interview qu'il y avait un peu de tricherie pendant les qualifications ? Racontez-nous cette anecdote...
Oui alors en fait sur les tournois il y avait par exemple quarante terrains... Pour les qualifications il n'y a pas d'arbitre, juste un superviseur qui traîne dans le coin... On nous disait « Prenez les balles et allez jouer sur le court n°75.. » Donc on est seule face à notre adversaire, pas d'arbitre, quelques superviseurs qui traînent mais c'est un peu à l'arrache... Ça forge le mental, il faut aller cravacher pour gagner les qualifications c'est une bonne expérience ! En France on a des arbitres sur les qualifications donc en arrivant aux USA je me suis dit bon... Ça m'a rappelé lorsque j'avais 10-11 ans et qu'on faisait de l'auto-arbitrage...
Avez-vous personellement rencontré des soucis avec des joueuses ?
Une fois, j'ai joué une Indienne qui trichait ça m'a un peu soulé... Bon je l'avais battue.. Je m'étais dit que si je voyais qu'elle trichait vraiment trop j’appellerais un superviseur, mais ça n'a pas été le cas... Il n'y a pas d'intérêt à tricher... Je me dit que si on triche ça va nous retomber dessus... Je suis plutôt du genre au contraire à ne pas regarder où tombe la balle et la remettre alors qu'elle est parfois faute !
Votre objectif à moyen terme, c'est d'atteindre le classement nécessaire pour prendre part aux qualifications de Roland-Garros....
Le cut doit être autour de la 220e place donc je ne peux pas parler de concrétisation, il y a quand même beaucoup de points à prendre entre la 460e place et la 200e... Après si je continue à prendre des points comme ça, gagner des matchs, pourquoi pas surfer sur cette vague et accumuler plus de points... Et sinon, au pire je montre que je suis en forme et pourquoi pas obtenir une wild-card de la Fédération...
Vous êtes actuellement à votre meilleur classement, un bond de presque 200 places (636e à 461e) en moins d'un an...
Le titre m'a fait beaucoup de bien l'année dernière, ça a fait péter des barrières psychologiques car j'avais eu des galères, des blessures entre mes 18 et mes 21 ans : 6 mois au dos, 3 mois au pied, à l'épaule, un peu partout en fait ! Dans ces moments là, c'est vraiment dur mais au final le travail paie toujours, je me suis toujours battue, j'ai été persévérante... Depuis un ou deux ans, je suis moins blessé donc ça me donne la possibilité de mieux m’exprimer, je peux bien jouer... C'est une chance de ne pas être blessée aujourd'hui, de savoir comment mieux prévenir mes blessures. J'en ai tiré les leçons, je peux pleinement jouer... Même si j'ai pris un peu de retard, le principal c'est que l'ascension soit là.
Enfin votre prochain adversaire...
Si je peux éviter je préfère le savoir le matin même en général, de manière à ne pas me prendre la tête toute la nuit... En attendant le matin j'en discute avec mon coach, on met une tactique en place... Le soir, je préfère me décontracter ! J'ai l'objectif d'aller le plus loin possible mais se projeter n'est pas la bonne tactique à avoir, il faut y aller match après match, point après point... Si je peux gagner tant mieux et si l'adversaire joue mieux elle gagnera ! Je vais garder la même tactique, être agressive, être solide en fond de court, donner peu de points, faire mal à mes adversaires...