Tennis. Média - Olya Sharypova, son récit terrifiant accusant Alexander Zverev
Par Alexandre HERCHEUX le 12/11/2020 à 08:38
L'affaire Alexander Zverev/Olya Sharypova a pris de l'ampleur la semaine passée. Jeudi dernier, un témoignage de la principale concernée a été publié par le journaliste américain Ben Rothenberg pour Racquet Magazine. La jeune femme a vidé son sac durant plus de deux heures concernant la relation qu'elle avait avec l'Allemand et développé les accusations de violences domestiques qu'elle avait portées une semaine avant.
Vidéo - Alexander Zverev botte en touche en évoquant l'affaire
De son côté, Zverev a conservé la même défense du début de cette affaire jusqu'à la fin du Rolex Paris Masters, où il a été intérrogé à ce sujet lors de chaque conférence de presse. "J'ai déjà tout dit sur mon profil Instagram, il n'y a rien d'autre à dire. Ces allégations sont fausses. J'ai déjà tout dit à ce sujet', avait-il lâché après sa victoire contre Adrian Mannarino jeudi soir. Retour sur les accusations d'Olya Sharypova et les réponses du joueur allemand.
Olya Sharypova, le 28 octobre : "J'ai été battue et je ne serai plus silencieuse"
Tout a commencé le 28 octobre lorsqu'Olya Sharypova a raconté pour la première fois son passé sur Instagram sans nommer Alexander Zverev. Mais en août 2019, soit la date des évènements racontés, elle accompagnait l'Allemand à New-York pour l'US Open. "J'ai été battue et je ne serai plus silencieuse. Maintenant, je veux raconter une histoire très personnelle et très difficile pour moi, que j'ai déjà vécue et que j'ai laissée dans le passé. J'écris ceci pour que les filles qui sont ou étaient dans la même situation ne se sentent pas seules et trouvent la force de vivre. J'ai été victime de violence domestique ! La première fois que cela s'est produit au début de la relation, il y a eu une dispute et il m'a cogné la tête contre le mur avec une telle force que je suis tombée par terre.
Pourquoi ne suis-je pas partie tout de suite ? Pourquoi ai-je pardonné ? À ces questions, je ne peux vraiment pas donner de réponses. J'ai aimé. J'aimais sincèrement et je voulais être avec cette personne, il me semblait que c'était juste une erreur que nous réparerions ensemble et laisserions dans le passé. Mais la seule chose qui valait la peine d'être laissée dans le passé était cette relation." avait-elle raconté.
Zverev, le 29 octobre : "Les accusations infondées de mon ex-petite amie Olga Sharypova me rendent très triste"
Sur Instagram, l'Allemand s'était défendu le lendemain et avait nié toutes les accusations portées contre lui. "Les accusations infondées de mon ex-petite amie Olga Sharypova me rendent très triste. Nous nous connaissons depuis que nous sommes enfants et avons partagé beaucoup d'expériences ensemble. Je regrette beaucoup qu'elle fasse de telles déclarations parce qu'elles ne sont tout simplement pas vraies. Nous étions en couple il y a longtemps. Je ne sais pas pourquoi Olga m'accuse maintenant." avait-il notamment expliqué.
— Alexander Zverev (@AlexZverev) October 29, 2020
Olya Sharypova : "La première fois, c'était à Monaco. Il m'a cogné la tête contre le mur."
La semaine suivante, jeudi, Olya Sharypova a confié à Ben Rothenberg de nombreux épisodes de leur relation où l'Allemand aurait été violent à la fois psychologiquement mais aussi physiquement. "La première fois, c'était à Monaco dans son appartement. J'allais partir parce que nous avions un très gros combat. J'étais debout dans le couloir et il m'a cogné la tête contre le mur. Il a eu peur, puis il a commencé à mentir. Il a dit que je l'avais frappé en premier, il disait qu'il ne l'avait pas fait, qu'il ne l'avait jamais fait. J'étais juste, 'Quoi ? Je suis par terre, de quoi tu parles ? Suis-je folle ou quoi ? C'était la première situation", a-t-elle raconté.
"Non seulement la violence physique est importante mais il y avait aussi de la violence émotionnelle"
La jeune femme explique dans cette interview que sa relation avec l'Allemand était toxique et qu'elle est passée par des moments très compliqués. "Je pense qu'il est important de dire que non seulement la violence physique est importante; nous avons aussi de la violence émotionnelle. J'ai traversé les deux côtés, émotionnel et physique. Tous les combats physiques provenaient de la violence émotionnelle. Vous savez, je peux lire de nombreux messages de personnes que je ne connais pas disant que je suis une salope, que je suis une mauvaise personne, quelque chose comme ça. Je peux gérer ça sur les réseaux sociaux. Mais je ne veux pas l'entendre de la personne que j'aime. C'était vraiment difficile. Il était assez toxique, me racontant des choses terribles, disant «Tu n'es personne», disant : «Tu n'as rien gagné dans cette vie. Je suis une personne qui réussit, je gagne de l'argent, mais tu n'es personne", a-t-elle poursuivi.
"Je ne voulais plus vivre"
Surtout, elle explique avec de nombreux détails le traitement que Sascha Zverev lui aurait réservé durant cette relation et révèle même avoir tenté de mettre fin à ses jours. "C'est vraiment difficile d'en parler, car c'était vraiment un enfer», dit-elle. «Je vais commencer à en parler, et je veux terminer. Je veux dire ceci et ensuite oublier cela. Après ce combat, il a quitté la pièce et j'étais en train de mourir. J'étais en train de mourir émotionnellement. Je n'ai pas tout compris dans ma vie. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi je faisais face à ça, et pourquoi il ne me quitte pas, pourquoi cela continue de se produire. Je comprends que je ne peux plus vivre comme ça. Je comprends que je ne peux plus être avec cette personne, mais il ne peut pas me quitter. Je savais qu'il ne me laisserait pas partir"
"Je prends de l'insuline. Je savais que si vous êtes une personne en bonne santé et que vous prenez de l'insuline, vous pouvez mourir. Je l'ai injecté et je n'avais pas peur; Je voulais juste partir d'une certaine manière, parce que je ne peux plus le supporter », a-t-elle déclaré. «Il est revenu dans la chambre - j'étais dans la salle de bain avec la porte fermée. J'attendais juste que cela se produise. Il a compris ce que j'ai fait et il a commencé à me supplier d'ouvrir la porte. Je ne voulais plus vivre...", raconte-t-elle. Un témoignage qui fait froid dans le dos du début à la fin...
Zverev : "Je comprends à présent qu'il y aura toujours des personnes qui ne seront pas forcément bienveillantes à mon égard"
Malgré ces accusations, Alexander Zverev est tout de même parvenu à rester dans sa bulle et éviter le sujet globalement à Bercy. Toutefois, samedi, il s'est permis quelques phrases en plus, un changement par rapport à sa communication rigoureusement préparée depuis le début du tournoi. "Je comprends à présent qu'il y aura toujours des personnes qui ne seront pas forcément bienveillantes à mon égard. Il faut que j'arrive à le gérer. Je pense que jusqu'ici, je m'en sors bien. Je prends du plaisir sur le court. Tant que vous me verrez sourire, finalement c'est ça qui compte le plus dans la vie", a-t-il confié. Le joueur de 23 ans va devoir préparer une défense et tenter de s'expliquer à un moment ou à un autre. Tout d'abord pour éclaircir la situation mais aussi parce que les sponsors lui demanderont probablement des comptes très rapidement...