Tennis. Open d'Australie - Dayana Yastremska : "La France m'a accueillie..."
Dayana Yastremska ne s'arrête plus. L'Ukrainienne a saisi sa chance et dompté ce mardi Linda Noskova 6-3, 6-4. Yastremska compte bien réaliser le même exploit qu'Emma Raducanu, à l'US Open en 2021, où sortie des qualifs, elle avait remporté le titre. L'Ukrainienne est la première qualifiée en demies de l'Open d'Australie depuis 1978 et Christine Matison Dorey, joueuse australienne. Plus récemment, il y a donc eu Raducanu à l'US Open mais aussi Nadia Podoroska à Roland-Garros en 2020. La performance est dingue pour la 93e mondiale, qui retrouvera le Top 30 la semaine prochaine et égalera son best ranking, 21e place, en cas de finale. Une revanche aussi pour celle qui avait été suspendue pour dopage en janvier 2021, avant d'être blanchie, et qui a un lien très particulier avec la France. Son coach est d'ailleurs Français : Emmanuel Heussner.
Vidéo - La surprise en demies... l'Ukrainienne Dayana Yastremska !
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"C'est agréable d'entrer dans l'histoire"
D'ores et déjà, l'Ukrainienne est rentrée dans l'histoire de l'Open d'Australie en atteignant les demies après avoir franchi les qualifs. Une fierté. "C'est agréable d'entrer dans l'histoire, c'est quelque chose de nouveau pour moi et pour ma génération, car la dernière fois que cela s'est produit, c'était il y a longtemps. Je n'étais pas encore née, donc c'est bien, je suis très heureuse d'être dans ma première demi-finale de Grand Chelem. Aujourd'hui, j'étais un peu nerveuse, mais en même temps fatiguée. Avant le match, j'étais en colère contre mon entraîneur à l'entraînement, mais c'est bien parce que j'ai réussi à mettre mes émotions de côté. Aujourd'hui, nous avons réussi à franchir une nouvelle étape", a-t-elle déclaré.
YAStremska! 🎉@D_Yastremska books her place in the #AO2024 semifinals defeating Linda Noskova 6-3 6-4.
— #AusOpen (@AustralianOpen) January 24, 2024
She’s the first qualifier to reach the #AusOpen final four since 1978!
Congratulations, Dayana �'�@wwos • @espn • @eurosport • @wowowtennis pic.twitter.com/8c8PT8xBw4
"Lorsque nous sommes parties avec ma sœur, la France nous a accueillies très gentiment (...) j'aime la France. Je l'adore"
Arrivée et accueillie par le tournoi de Lyon avec sa soeur en février 2022, quelques jours après l'invasion russe, Dayana Yastremska est revenue sur cet épisode en conférence de presse. "A Lyon, c'était le premier tournoi quand la guerre a commencé. Lorsque nous sommes parties avec notre sœur, la France nous a accueillies très gentiment, très chaleureusement, et vous savez, je pense que j'étais trop émue là-bas. Et la façon dont j'ai joué et dont je suis arrivée en finale, pour être honnête, je ne sais pas comment j'y suis arrivée, mais c'était un moment difficile. Je veux dire que j'aime la France. Je l'adore. C'est vraiment agréable pendant l'été et le printemps, il fait chaud et il y a de bonnes conditions pour s'entraîner. Mais je préfère encore mon pays d'origine (sourire). J'aimerais pouvoir m'y rendre plus souvent."
Elle l’a fait Dayaba Yastremska est en finale au tournoi de Lyon, une semaine apres avoir fui avec sa soeur Odessa !! pic.twitter.com/WIzHpgiDlA
— Raphael Vantard (@raphaelvantard) March 5, 2022
"Depuis l'année dernière, ma mère a recommencé à voyager avec moi, mais seulement pour quelques tournois"
Yastremska a également évoqué le fonctionnement avec ses parents depuis la guerre dans son pays. Forcément, il a fallu s'adapter. "Mes parents voyageaient beaucoup avec moi, puis j'ai eu une période où je voyageais seule, mais ça n'a pas vraiment marché. C'était une période où je voulais me sentir un peu plus âgée, plus responsable, faire des choses par moi-même, mais dans le tennis, il est très important de garder la famille proche. Lorsque la guerre a commencé, j'avais voyagé avec ma sœur pendant six mois, mes parents étant restés à la maison. C'était assez difficile, car je devais être responsable de ma jeune sœur. Depuis l'année dernière, ma mère a recommencé à voyager avec moi, mais seulement pour quelques tournois. C'est très bien, avant je voulais juste être seule, mais maintenant nous avons une meilleure relation et nous pouvons passer plus de temps ensemble. Il est toujours utile d'avoir quelqu'un de proche dans sa famille."
"J'ai réussi à enlever tout ce poids de mon sac à dos et je commence à apprécier ce que je fais"
Pour conclure, Dayana Yastremska a donc abordé le sujet sa suspension en janvier 2021 après que l'Agence mondiale antidopage (AMA) ait trouvé une substance interdite dans un échantillon d'urine en novembre 2020. Des traces de mestérolone (un androgène et stéroïde anabolisant utilisé dans le traitement des faibles taux de testostérone) avaient été retrouvées. Une suspension finalement levée en juin 2021, l'ITF reconnaissant finalement que Dayana Yastremska "n'avait commis aucune faute ou négligence pour cette violation et ne purgerait aucune période de suspension."
"J'ai un rêve depuis que je suis enfant, c'est ce qui m'a permis d'avancer quoi qu'il arrive" a affirmé la 93e mondiale. Sans doute gagner un tournoi du Grand Chelem. "J'ai vécu beaucoup de situations difficiles dans le passé, mais je ne veux pas en parler maintenant. Peut-être qu'une autre fois, je pourrai l'expliquer et que l'histoire me paraîtra totalement différente. Pour l'instant, je peux dire qu'il y a eu un moment où je me suis détendu, je n'ai pas grand-chose d'autre à dire. Je me suis simplement détendu, et j'essaie maintenant d'apprécier ce que je fais. Comme je l'ai dit la dernière fois, il y avait quelque chose qui me mettait beaucoup de pression, beaucoup de responsabilités. Maintenant, j'ai réussi à enlever tout ce poids de mon sac à dos et je commence à apprécier ce que je fais".