Tennis. Open d'Australie - Simon : "Un article où il n'y a rien"
Par Constantin SACARABANY le 18/01/2016 à 14:05
Vidéo - Votre site TennisActu.net au coeur de l'Actu Tennis
Gilles Simon n'est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. Représentant des joueurs à l'ATP, celui qui s'est imposé ce matin contre Vasek Pospisil en 4 sets à l'Open d'Australie est revenu après son match sur l'histoire des matchs truqués qui secoue actuellement Melbourne.
Gilles Simon que pensez-vous par rapport à l’histoire des paris ?
Honnêtement, je ne comprends pas. Je vais me répéter, je ne vais pas être sympa avec les médias, mais j’ai l’impression que c’est pour faire du buzz parce que si t’as 16 noms tu les sors. Tout le monde sera content de savoir qui c’est et on pourra les foutre dehors. Et si t’as pas de nom, tu ne dis rien. Voilà faire un article comme ça, sur un premier jour de Grand Chelem, je ne comprends pas bien ce qu’il y a derrière.
Le fléau existe malgré tout, non ?
On a créé une Tennis Integrity Unit pour cela. Il n’y a pas grand-chose à dire étant donné qu’il n’y a rien dedans. On commente du vide.
Est-ce que cela peut être pire que le dopage ?
C’est dans la même trempe. Ce sont des choses importantes qui peuvent faire mal à notre sport. Et là, on a l’impression que quelqu’un essaie de faire du mal à notre sport sans raison. S’il y a des raisons, c’est bien. S’il y avait un ménage à faire, il serait fait. Cela ne vous choque pas ?
Pourtant le reportage dit que l’ATP cachait ces vérités, qu’en pensez-vous ?
On les connaît ces trucs. L’ATP couvre ceci … Au final, c’est la même chose pour le dopage. Quand quelqu’un est pris, il est pris, on le sait. Si quelqu’un vend son match, on le saura aussi. En fait, on a tous donné le match à Novak l’année dernière, en fait il est nul (rire). Je ne sais pas jusqu’où cela peut aller dans le fantasme. Je ne comprends pas le but de l’article de dire qu’on a 16 noms et qu’on ne veut pas les donner.
Que penses-tu du fait que si on a des doutes sur un joueur et qu’on veuille voir son ordinateur ou son portable, il faut l’accord du joueur ? Est-ce que c’est normal ?
C’est difficile parce qu’après qu’est-ce que c’est "un doute" ? C’est compliqué t’ouvres une porte où tu dis « Je peux débarquer n’importe quand faire n’importe quoi ». Là on joue, on est sur le circuit et je n’ai jamais été approché, je n’en ai jamais entendu parler. Je suis là depuis un petit moment. J’en ai entendu parler sur un niveau en dessous que sur le circuit. C’est toujours pareil parfois, on entend des choses. S’il y a une preuve, cela devrait sortir. De temps en temps, il y en a un qui se fait attraper. Quand il y a un truc, on l’a. Et s’il n’y a rien, il n’y a rien et on passe à autre chose.
C’est difficile de juger : qui balance un match ? A quel moment ? Pourquoi ? Comment ?
Si j’ai envie de balancer un match, je fais encore ce que je veux (Rires). Ceux qui le font, ça doit pouvoir se prouver, ça doit se voir. S’il y a des mecs qui le font, j’imagine qu’ils n’ont pas vendu qu’un seul match. Si quelqu’un vend ses matchs, il vend des matchs. Donc cela doit se voir avec une certaine fréquence. Quand on nous a appris ça, je savais que c’était une connerie. Parce que 16, c’est trop (Rires) cela se verrait.
Benneteau disait que l’on ne devrait pas pouvoir parier sur des sports individuels, es-tu sur cette ligne aussi ?
C’est encore une fois compliqué. On ne devrait pas pouvoir parier sur tout. Mais c’est toujours pareil, il y a une forte demande, de l’argent en jeu. Il y a pas mal de choses à changer. On sait qu’il y a un danger à ce niveau-là donc on a créé des outils pour combattre cela. Maintenant, ce n’est pas de ça dont on parle puisque ce travail, on l’a déjà fait. Maintenant, on parle d’un article où il n’y a rien. On en parle beaucoup d’ailleurs pour un article où il n’y a rien, je trouve.
Propos recueillis par la Rédaction de Tennis Actu à Melbourne.