Tennis. Roland-Garros - "Dr" Mihaela Buzarnescu : "C'est un diplôme!"
Par Roxane TEJERINA le 02/06/2018 à 15:51
L'histoire est dingue. Mihaela Buzarnescu a 30 ans mais dispute seulement son troisième tournoi du Grand Chelem. Espoir roumain il y a une dizaine d'année, la joueuse n'a pourtant pas pu exploiter son talent, embêtée par les blessures. Elle commence l'année 2017 à la 377e place mondiale et chutera même au-delà de la 500e, avant d'enchainer victoires sur victoires dans les tournois ITF. La native de Bucarest réussit même à rentrer dans le tableau principal de l'Open d'Australie, grâce à son excellente saison - et son classement qui le lui permettait désormais. Actuellement 32e mondiale (son meilleur classement) grâce notamment à une finale à Prague et une demi-finale à Strasbourg, "Docteur" Mihaela Buzarnescu a remporté vendredi son ticket pour la deuxième semaine aux Internationnaux de France, grâce à une victoire tonitruante sur Elina Svitolina (4e), 6-3, 7-5. Prochaine adversaire: Madison Keys, finaliste à Flushing Meadows.
They can't spell my name yet, but I'm in the second week of @rolandgarros 😂🙌�'� !! #RG18 #haide #happymiki https://t.co/Er7RnTfjMd
— Mihaela Buzarnescu (@MickyBuzarnescu) June 1, 2018
En conférence de presse, la toute jeune joueuse du circuit - la faute à plusieurs opérations au genou - est revenue sur son match. "Je savais dès le départ que ce serait un match difficile. Je ne voulais qu'être agressive, frapper les bons coups, aborder les bons angles et aller de l'avant. Parce que je savais que sinon, elle prendrait avantage de toutes mes balles courtes. J'ai continué à penser que c'est un match comme les autres et qu'il fallait que je joue mon meilleur tennis, mon propre tennis. Bien sûr, quand vous commencez à voir que vous êtes en train de mener, à ce moment-là, de bonnes pensées vous viennent à l'esprit. J'ai eu des hauts et des bas, mais je suis parvenue à aller de l'avant et mener un bon match. [...] J'ai essayé de dissiper toute pensée négative. C'est quelque chose que je souhaite continuer à faire à l'avenir."
Et sur ses blessures. "J'ai eu deux chirurgies sur le genou. Je n'ai pas joué durant deux ans et demie. J'ai arrêté, puis pendant six mois, il y a eu un gel de mon classement. Après, j'ai eu des douleurs et il était difficile de reprendre. J'ai commencé à travailler avec un coach en juin, il m'a beaucoup aidée et m'a donné de bons conseils. Il m'a permis d'avoir confiance à nouveau en moi. [...] Je suis là, je n'ai pas abandonné. J'ai toujours dit que je ne voulais pas finir le tennis avec une blessure qui ne me permette pas de remettre le pied à l'étrier. Je n'ai jamais baissé les bras."
Mais également sur ses études faites pendant son interruption : "Quand j'ai eu ma première chirurgie, quand j'ai arrêté, je ne savais pas ce que j'allais faire, ce qu'il allait advenir de moi après la chirurgie, si la chirurgie serait bonne ou pas. J'ai donc fait un doctorat sur la science du sport. C'était durant deux ans, parce que je n'ai pas joué deux ans. Et puis, j'ai fini en 2016, en décembre 2016. Je jouais en 2016, donc c'était plus difficile que les autres années. Mais je suis ravie de l'avoir fait. Mon père l'a fait également. Je savais comment ça fonctionnait et donc je me suis dit que si je ne jouais pas au tennis, cela m'aiderait peut-être sur mon CV pour obtenir un emploi quelque part, en Roumanie ou à l'étranger, voilà pourquoi je l'ai fait.