Tennis. Roland-Garros - Iga Swiatek : "J'espère que le public ne m'en veut pas..."
Iga Swiatek est inarrêtable durant cette tournée sur terre battue et sa démonstration de ce dimanche à Roland-Garros le confirme. Passée proche de la sortie contre Naomi Osaka, puis bien plus convaincante contre Marie Bouzkova pour bien fêter ses 23 ans, la reine de la WTA a écrasé la pauvre Anastasia Potapova, 6-0, 6-0. Une correction infligée en 40 minutes avec seulement 10 points perdus durant la rencontre. Première joueuse depuis Serena Williams en 2013 à avoir réalisé le doublé Madrid-Rome, Swiatek pourrait continuer à marcher dans les pas de la légende américaine en remportant également le Grand Chelem parisien. Notons que la reine Iga est la première depuis Serena en 2013 à avoir infligé une double-roue en deuxième semaine de Roland-Garros. Ce mardi, elle aura probablement plus d'adversité en quarts contre Marketa Vondrousova.
Vidéo - Iga Swiatek en quarts de Roland-Garros 2024
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"Je n'ai pas perdu de point inutile, donc j'ai été disciplinée"
Iga, félicitations. Peux-tu nous parler de cette victoire expéditive aujourd'hui, et du match ?
J'ai joué d'une manière efficace et solide. Je n'ai pas perdu de point inutile, donc j'ai été disciplinée. J'ai simplement suivi mes tactiques tout au long du match.
Ce matin, on a regardé Djokovic jusqu'à 3 heures. C'est un problème quand les matchs commencent tard et finissent après minuit. Toi, tu es n°1. Est‑ce que tu penses qu'il devrait y avoir une heure limite ? Parce qu'il y a les enfants, tout le staff, tout le monde aussi, sur le court, qui travaille tard à cause de cela.
Tout le monde pense à soi‑même. C'est normal. Moi, je vais parler du point de vue des joueuses et joueurs. Ce n'est pas facile, parce que forcément, on ne va pas s'endormir une heure après la fin du match. Il nous faut 3 heures pour se détendre. Il y a la récupération, la conférence de presse, les médias. Moi, j'ai toujours fait partie des joueurs qui pensent que l'on devrait commencer plus tôt. Je ne sais pas si les supporteurs aussi regardent le match aussi tard s'ils doivent travailler le lendemain, si les matchs finissent à 2 ou 3 heures du matin. Mais, cela ne dépend pas de nous. Il faut accepter ce qui nous est imposé.
Bonjour, félicitations pour aujourd'hui ! Quand tu as un match comme celui d'aujourd'hui, tu en as eu d'autres aussi, légèrement plus longs, que fais‑tu le reste de la journée ? Est‑ce que tu t'entraînes ? Est‑ce que tu vas faire un peu de foncier ?
On va s'entraîner demain, donc pas besoin de s'entraîner davantage aujourd'hui. Ce n'est pas comme si j'allais jouer demain, et qu'il fallait me dépêcher. C'est déjà arrivé quelquefois auparavant. Je n'ai pas le sentiment de devoir encore frapper des balles après. Je peux me reposer plus après des matchs comme celui de Naomi, aujourd'hui je me sens fraîche. Je n'ai pas besoin d'empirer mon état, en m'entraînant trop.
Ce match a duré 40 minutes. C'est le match le plus court de ta carrière professionnelle. Est‑ce que tu as pensé au match que tu as disputé contre elle, quand vous étiez dans les poules des moins de 14 ans et moins de 16 ans ?
Non, pas vraiment. J’ai juste pensé que les temps ont changé, parce que je me rappelle qu’elle me battait toujours à l’époque. Je ne pense pas avoir gagné contre elle. J’ai eu des défaites cuisantes. Par exemple, je me rappelle, en demi‑finales, à Orange Bowl, quand j’avais une balle de match, et puis j’ai perdu. J’ai perdu aussi contre Potapova, et d'autres également. On jouait tout le temps l'une contre l'autre, lors de championnats européens par exemple. Donc, cela ne sert à rien d’y penser. Mais effectivement, la pensée m’a traversée juste quelques secondes. Je me suis ensuite concentrée juste sur mon travail, parce que c'est ce que j'ai de mieux à faire.
Qu'est‑ce qui a changé en ces dix ans pour toi ?
Je ne sais pas. Quand je pense à moi, j'ai eu l'impression de m'améliorer de manière linéaire. Donc, je suis fière du travail que j'ai investi. Cela a porté ses fruits. Et tout a changé, simplement parce que je suis plus âgée, que je joue mieux.
#RolandGarros | 🚄 L'Iga express est passé ce matin sur le court central. 6-0, 6-0 en moins de 40 minutes de jeu. Iga Swiatek est PHÉNOMÉNALE 🤩
— francetvsport (@francetvsport) June 2, 2024
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"J'espère qu'ils ont accepté mon petit discours, sans m'en vouloir"
Félicitations. Il y a des matchs qui sont serrés, et des matchs qui sont expéditifs. Donc je me demande : qu'est‑ce que cela fait, quand tu ne commets pas d'erreur, que tu joues de manière décomplexée, que tu gagnes facilement ?
On se sent à l'aise. Il suffit simplement d'aller dans la direction, et de ne rien changer. Pourquoi changer quelque chose ? Je me concentrais uniquement sur le point suivant, honnêtement. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai pu être aussi efficace.
Après cette victoire expéditive, est‑ce que tu vas t'entraîner encore ? Est‑ce que tu as eu le sentiment qu'il y a eu un changement dans le public français, après l'appel que tu as fait au public français l'autre fois, en leur demandant de calmer leurs ardeurs ?
Non, je ne vais pas m'entraîner aujourd'hui. Et puis comme je n'ai pas disputé de match aussi intense que celui contre Naomi, il faut se rappeler, qu'à l'époque, tout le monde était extrêmement enthousiaste, donc il y avait beaucoup d'énergie. Je n'avais pas de contrôle. C'est le public aussi qui l'a ressenti. Je crois que le public écoute, et est respectueux. Donc j'ai eu le sentiment de sentir une différence. Mais je ne sais pas quelle est la raison. J'espère qu'ils ont accepté mon petit discours, sans m'en vouloir. (Sourires.)
Félicitations pour aujourd'hui ! Tu demandes à ne pas jouer le soir. Est‑ce que c'est une question de routine ? Est‑ce que c'est une question de respecter ton cycle, et pour respecter ton état physique ?
Non, c'est juste que j'aime bien dormir, et me lever tôt le matin.
As‑tu vu une partie du match d'hier soir, entre Djokovic et Musetti ? Est‑ce que tu penses que Djokovic peut être frais, et suffisamment frais, pour le prochain match ?
Je n'ai pas vu le match. Je n'en sais rien. Il faut lui demander à lui. Je pense qu'il fera tout ce qu'il faudra faire. Je ne savais pas qu'il avait fini à 3 heures du matin ce match, pour tout vous dire. Je n'ai rien à vous dire sur cela, je suis désolée.
Félicitations ! Les spectateurs sont très enthousiastes, quand ils te regardent jouer. Si tu rappelles la première année, la première fois que tu as remporté ce tournoi, il n'y avait pas beaucoup de spectateurs, parce qu'on revenait à peine de la Covid. Il faisait froid, cela a eu lieu en octobre. Peux‑tu parler de cette expérience, et faire un peu un parallèle entre cette période et maintenant ?
C'était bizarre de jouer sans public, sur le court, parce qu'on est seul avec ses propres pensées. On a l'habitude, quand même, d'entendre du soutien, du bruit entre les points. Et quand il n'y avait pas de public, c'était étrange. C'était difficile de s'habituer à cela... Parce qu'on entend que soi‑même ! Ta propre respiration, par exemple ! Cela fait bizarre. Mais, je me rappelle de la demi‑finale, ou la finale, il y avait quelques milliers de personnes qui étaient bien séparées, distancées les unes des autres, qui nous soutenaient, même s'il y avait un quota qui ne permettait pas au public d'être très bruyant. Mais à l'époque, je m'en moquais, pour tout vous dire. J'étais tellement concentrée sur le fait d'être parvenue à ce stade‑là du tournoi. Je pense que c'était même plus facile, parce que je n'avais que 19 ans. Je n'avais pas d'expérience. Si le public avait été vraiment bruyant, j’aurais certainement été déboussolée. Mais maintenant, je peux jouer dans n'importe quelles conditions.