Tennis. Roland-Garros - Jannick Sinner : "J'ai donné de l'argent à Bergame..."
Par Alexandre HERCHEUX le 02/10/2020 à 21:55
Jannik Sinner est sans doute l'une des futures figures du circuit masculin. Le Transalpin, 19 ans, est pour la première fois en deuxième semaine d'un Grand Chelem. La terre de Roland-Garros réussit très bien à l'Italien qui n'est pas seulement jeune homme talentueux sur le court, mais aussi un individu altruiste et généreux.
Vidéo - Roland-Garros - Sinner sur la pandémie : "Faut rester fort"
Retrouvez le Tableau Hommes de Roland-Garros 2020 en cliquant ICI
C'est peut-être lui le prochain porte-drapeau du tennis masculin. Aussi remarquable sur le court que dans la vie, Jannik Sinner avait aidé du mieux possible son pays, et plus particulièrement la ville de Bergame lorsque l'épidémie de Covid-19 a démarré. "Nous, on joue au tennis, mais je pense que tout le monde est en mesure de comprendre qu'il y a des choses plus importantes : la famille, la santé. Moi, j'ai décidé de donner de l'argent à Bergame, parce que cette ville se trouvait dans une situation déplorable. J'ai été très déçu par ce qui s'est passé. Si je pouvais aider, je l'ai fait avec plaisir, avec mon manager, avec l'équipe. Pour moi, c'est très important d'aider les gens aussi. Je pense que c'était une bonne action, mais ce n'est pas seulement l'Italie, vous savez, c'était le premier pays à être gravement affecté, et maintenant, cela s'est propagé partout : aux Etats-Unis, la situation est horrible ; à Paris, en France… Vous savez, je pense qu'on a encore un long chemin à parcourir avant d'éradiquer la pandémie. Il faut rester fort", a-t-il confié avec beaucoup de maturité. En avril, le jeune Italien avait décidé de faire un don de 12.500€ à l'organisation humanitaire Cesvi en vue d'aider les hôpitaux à Bergame en Italie. Côté court, il retrouvera Alexander Zverev dimanche pour une place en quarts.
Félicitations pour cette victoire. Peux-tu parler un petit peu du bilan que tu tires de cette première semaine ici, à Roland-Garros ?
C'était difficile. Evidemment, déjà le fait d'avoir remporté avec des sets secs, c'était fantastique. Mais chaque joueur est de taille et est difficile. Quant à ce joueur, je n'ai jamais joué contre lui. La surface était très lente parce qu'il pleuvait. Il y a eu des suspensions pour la pluie. C'était long. Les balles étaient lourdes. Il a fallu se doter de patience. Mais je voulais gagner en trois sets. Mais bien sûr, ce n'est jamais facile contre lui. C'est un très bon joueur, surtout sur terre battue. Il reste sur ses appuis, point après point, et il faut vraiment lâcher tous ses coups. Je suis assez content de ma performance aujourd'hui.
Bonjour Jannik. C'est une très belle performance que tu as donnée aujourd'hui. Je sais que tu crois en tes talents, mais je me demande, quelqu'un t’a-t-il dit que tu irais en huitième de finale sans perdre un seul set ? Qu'aurais-tu dit si on te l'avait dit à l'époque ?
D'abord, il faut se concentrer match après match. J'ai eu un très bon premier match contre David, et ça cela m'a donné plein de confiance. Mais, vous savez, c'est dur ; comme je l'ai dit auparavant, il ne s'agit pas de gagner en sets secs ou en 5 sets… Bien sûr, c'est toujours mieux de remporter en 3 sets, c'est sûr, mais bon, il faut que j'améliore mon jeu et que je garde mon niveau de jeu au bout de 3 sets. A l'US Open, j'ai perdu en cinq sets. J'ai beaucoup à apprendre encore, quand il s'agit de jouer dans des tournois en Grand Chelem. J'ai joué un Grand Chelem à l'US Open, l'Australian Open aussi, c'est mon troisième tournoi en Grand Chelem. Je suis encore jeune, j'ai encore tout à améliorer. Mais si quelqu'un m'avait dit ça auparavant, je n'aurais pas répondu parce que je ne veux pas me projeter.
Tu viens juste de nous dire que tu apprends tous les jours. Qu'est-ce que cela fait d'apprendre en plein milieu d'un Grand Chelem ?
Vous pouvez apprendre de tout vous savez. Il faut juste essayer de s'efforcer de s'améliorer jour après jour, se rendre sur le court, essayer d'améliorer chaque coup que vous voulez porter. Ça, c'est l'objectif ultime de jouer chaque match, match après match, et d'essayer de mettre à profit les séances d'entraînement lorsque vous jouez dans des matchs. C'est ce que j'essaie de faire. Parfois, ça se passe bien, et parfois, ça ne se passe pas bien. Mais au bout du compte, c'est toujours du tennis.
Félicitations. Est-ce ton plan de jeu de gagner comme ça en trois sets ?
Ce n'est pas ça vraiment, j'ai eu de la chance parfois, parce que j'ai réussi certains coups le long de lignes, à la fin du deuxième set surtout. Mais mon plan de jeu, c'est surtout de pousser la balle. Aujourd'hui, ce n'était pas facile parce que la surface était lente. Il a fallu essayer de lui faire faire l'essuie-glace. Ce n'était donc pas simple. Il a fallu monter au filet également. C'est là où je dois le plus m'améliorer, essayer de monter au filet de la meilleure manière possible. Je pense qu'aujourd'hui, c'était un match très serré. Je suis donc ravi du résultat.
Vous avez parlé d'apprendre au fur et à mesure, je me demandais quelle était la leçon que vous avez tirée aujourd'hui ? C'était un match un peu plus long peut-être, un peu plus ardu. Vous êtes monté au filet beaucoup plus que dans les autres matchs.
Avez-vous appris quelque chose sur le fait de jouer sur une surface plus lente ?
Je me rappelle un match, lorsque j'étais en challenger, l'année dernière, à Ostrava, je jouais en finale. Il faisait peut-être un peu plus froid, il pleuvait, et la surface était très lente. J'ai perdu 6/1, 6/0. Bien sûr, je me suis amélioré depuis lors, il n'y a aucun doute à ce sujet, mais on peut toujours s'améliorer, surtout quand vous êtes jeune, et c'est mon cas !
J'essaie de m'améliorer au quotidien. Je pense qu'entre maintenant et il y a un an, j'ai vraiment tiré mon épingle du jeu. J'attends avec impatience de disputer le prochain match, parce qu'on ne sait pas encore ce qui va se passer, dans quelles conditions on va jouer. Peut-être qu'il va y avoir du vent, peut-être que ce sera pluvieux, peut-être il y aura un peu de soleil, ou peut-être la surface sera plus rapide. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Aujourd'hui, c'était un match serré. Il a jusqu'ici eu un parcours fantastique dans ce tournoi. Être à Paris, ce n'est pas si simple. Je voudrais lui adresser mes félicitations.
Chaque pays rencontre des défis en ce moment. Je sais que tu es un italien et fier de l’être. Pourrais-tu expliquer ce que tu as fait pendant la pandémie pour soutenir les hôpitaux ? Pourquoi cela a eu autant de sens pour toi ? Tu t’es bien battu pour cette cause !
Nous, on joue au tennis, mais je pense que tout le monde est en mesure de comprendre qu'il y a des choses plus importantes : la famille, la santé. Moi, j'ai décidé de donner de l'argent à Bergame, parce que cette ville se trouvait dans une situation déplorable. J'ai été très déçu par ce qui s'est passé. Si je pouvais aider, je l'ai fait avec plaisir, avec mon manager, avec l'équipe. Pour moi, c'est très important d'aider les gens aussi. Je pense que c'était une bonne action, mais ce n'est pas seulement l'Italie, vous savez, c'était le premier pays à être gravement affecté, et maintenant, cela s'est propagé partout : aux Etats-Unis, la situation est horrible ; à Paris, en France… Vous savez, je pense qu'on a encore un long chemin à parcourir avant d'éradiquer la pandémie. Il faut rester fort.