Tennis. Roland-Garros - L'exploit Clara Burel : "Ça a été une grosse émotion"
Par Alexandre HERCHEUX le 29/09/2020 à 12:42
Clara Burel a connu son premier très grand moment lundi à Roland-Garros. Invitée, la jeune Tricolore a remporté son premier match à Roland-Garros en dominant la Néerlandaise Arantxa Rus, 6-7(7), 7-6(2), 6-3. Agée de seulement 19 ans, la Bretonne a réalisé un match plein pour vaincre une joueuse en forme et redoutable sur la surface. Une belle adaptation aux conditions de la part de Burel qui a tout de même fini à plus de minuit sa rencontre.
Vidéo - Roland-Garros 2020 -Clara Burel après sa victoire nocturne !
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Plus forte dans l'ultime manche, Burel est allée chercher un 2e tour à Paris avec beaucoup de caractère et de maîtrise. Il est vrai que ces conditions ressemblent à celle que la Bretonne connaît. Peu de spectateurs, des conditions météo compliquées... le quotidien sur le circuit secondaire. L'opportunité sera très belle encore puisque la Française défiera Kaja Juvan, tombeuse d'Angelique Kerber.
Séquence émotion !
— France tv sport (@francetvsport) September 28, 2020
Après sa victoire au bout de la nuit contre la Néerlandaise Arantxa Rus, Clara Burel vient se réfugier dans les bras de sa mère et laisse même échapper quelques larmes!
C'est sur cet instant de tendresse que s'achève la deuxième journée de #RolandGarros pic.twitter.com/jhwBGBzoUo
Bonsoir. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que cela fait d'être la fille qui termine un match à minuit 10 à Roland-Garros, en le gagnant en réalisant la plus belle performance de sa carrière ?
Je suis contente forcément. L'heure, je viens de voir qu'il était presque une heure du matin. Je ne me suis pas rendue compte sur le match qu'il était aussi tard. Je croyais qu'il était 21 heures 22 heures. Cela a un peu été la surprise. Je suis super contente.
Comment tu as géré ces conditions ? Si tu ne t'es pas rendue compte de l'horaire, tu t'es rendue compte que tu jouais de nuit à Roland-Garros, qu'il ne faisait pas chaud. Comment tu as vécu tout cela avec forcément une ambiance spéciale dans les gradins avec très peu de personnes. C'était comment à l'intérieur ?
C'était un peu particulier. Il y a eu beaucoup d'attente aujourd'hui. Ce n'était pas facile à gérer. C'était long. Il y a eu un changement de court. C'est vrai que le match de nuit je trouve que je me suis plutôt bien adaptée aux conditions. Le froid cela a été plutôt pour ma part, je n'ai pas trouvé qu'il faisait spécialement froid, en tout cas sur le court.
Au niveau du jeu lui-même, ce qui est toujours épatant avec toi, c'est cette impression que tu fais les choses à ta façon, en face tu as une adversaire qui cognait fort, qui faisait beaucoup de bruits à la frappe, qui mettait beaucoup de lifts. Toi on a l'impression que tu absorbes tout le temps ce qu'il se passe en face. C'est comme cela que tu le vis ton tennis ? Tu t'adaptes à ce qu'il se passe et tu sens les choses ?
Oui, je pense que c'est un peu cela. J'essaye de m'adapter un peu en fonction de l'adversaire. Bien sûr j'ai mon jeu que je ne change pas, mais que je peux adapter en fonction de l'adversaire.
Une autre question. Est-ce que de mémoire cela t'était déjà arrivée de terminer un match après minuit sur les autres tournois où tu as participé pour l'instant ?
Jamais, je ne sais même pas si j'ai déjà commencé un match en faisant nuit comme cela. Non, jamais.
Tu ne sais pas comment tu vas gérer les heures qui viennent parce qu'il y a de la récupération et puis il y a le sommeil à trouver. Cela risque de ne pas être facile ce soir.
Non, cela ne va pas être facile. Je suis super fatiguée mais forcément il y a de l'excitation après ce match. Je vais essayer de bien me reposer cette nuit et demain surtout.
Bravo Clara. Il y avait déjà eu des grosses émotions en Grand Chelem chez les juniors. On a l'impression que c'est la plus grosse émotion de ta carrière. Tu as fondu en larmes. Tu peux décrire tes émotions? Tu as repensé au moment le plus difficile quand il y a eu cette opération au poignet qui t'a fait perdre pas mal de temps quand même ?
C'est sûr qu'à la fin, quand j'ai vu ma mère j'ai repensé à l'année dernière quand je regardais Roland-Garros et que je venais de me faire opérer au poignet, c'était difficile. C'est vrai que quand j'ai gagné j'ai repensé à tout cela et cela a été beaucoup d'émotions.
Pendant le confinement tu as beaucoup travaillé avec Thierry Champion, c'est cela ?
C'est cela, oui.
Il est venu chez toi en Bretagne et vous avez bossé dur ?
Oui, une fois que le confinement était levé, il est venu me rejoindre en Bretagne. On s'est entraîné un bon mois là-bas et on a vraiment bien travaillé tous les deux sur Perros.
Bonsoir Clara. Bravo. Je voulais savoir comment tu avais ressenti l'ambiance à Roland-Garros au-delà du public. Il y avait ce côté nuit qui était un peu magique, un peu féerique avec le ciel tout noir, les projecteurs. Est-ce que tu as eu le temps de regarder tout cela et de profiter de tout cela ? Comment tu as géré l'ambiance ?
De mon côté, il y avait une bonne ambiance parce qu'il y avait pas mal de monde de mon côté, un peu tous les gens qui m'entraînent au quotidien. C'était vraiment agréable d'avoir leur soutien ce soir. C'est vrai que j'ai plutôt l'habitude de jouer sur des courts un peu comme celui-ci, un peu petit, avec peu de monde. Ce n'était pas un énorme changement pour moi. J'ai plutôt l'habitude de jouer dans ce genre de conditions.
Tu as eu le temps de profiter un peu, de regarder de voir la nuit, le ciel noir, les projecteurs et cette ambiance qui était vraiment féerique ?
Honnêtement, non. Je n'ai pas trop pensé à regarder le ciel ou à admirer les étoiles.