Tennis. Roland-Garros - Les loges vides du Chatrier, Pouille se lâche
Par Alexandre HERCHEUX le 01/06/2019 à 09:21
On aurait pu imaginer que l'interruption jeudi soir à cause de la nuit allait être favorable à Lucas Pouille. Elle le fut pour lui permettre de revenir à deux sets partout mais pas suffisamment pour s'imposer. Lucas Pouille a finalement craqué vendredi contre à Martin Klizan au 2e tour de Roland-Garros : 7-6 (4), 2-6, 6-3, 3-6, 9-7. Une cruelle fin de match pour le Français et 26e mondial qui aurait bien aimé être soutenu par un Central plein. Sauf que si le Philippe-Chatrier a bien été refait, s'il sera terminé l'an prochain avec la pose de son toit, reste encore une une fois le problème des loges VIP qui étaient loin d'être remplies ce vendredi, voire quasiment vides pendant ce match Pouille - Klizan qui était à l'heure du déjeuner. Ce qui n'a guère étonné Lucas Pouille qui a d'ailleurs son explication toute trouvée : "les loges, c'est le problème de ce court et ça l'a toujours été (...) Ils préférent boire une coupe de champagne que de voir du tennis."
Vidéo - "Ils préfèrent boire du champagne que de voir du tennis..."
Retrouvez le Tableau Hommes de Roland-Garros 2019 en cliquant ICI
Retrouvez le Tableau Dames de Roland-Garros 2019 en cliquant ICI
Lucas Pouille : "Je sais où j'en suis, tout ne vous regarde pas mais je sais où j'en suis !"
Mené 2 sets à 1 et un break par Martin Klizan, Lucas est revenu sur le court Philippe-Chatrier plus conquérant ce vendredi, ne laissant aucun jeu à son adversaire dans la 4e manche. En confiance, le 26e mondial semblait être au-dessus dans l'ultime manche jusqu'à 5-4. Alors qu'il servait pour le gain du match, le Français est passé à côté de son jeu et cela lui a été fatal. Une défaite 7-6 (4), 2-6, 6-3, 3-6, 9-7 qui fait très mal surtout et qui confirme les difficultés du Frenchie en 2019.
A part la parenthèse australienne où le Français est allée en demi-finale et le Challenger de Bordeaux, Lucas Pouille n'a toujours pas enchaîné deux victoires dans un même tournoi. Il va donc falloir vite se remobiliser et trouver des solutions pour réaliser une belle saison sur gazon. En tout cas, en conférence presse, Lucas Pouille a été clair et n'a pas forcément voulu s'étaler sur le sujet : "je sais où j'en suis, tout ne vous regarde pas mais je sais où j'en suis !"
#RG19 Martin Klizan l'emporte au bout du suspense face à Lucas Pouille... quelle déception pour le Français !
— France tv sport (@francetvsport) 31 mai 2019
#RG #RolandGarros pic.twitter.com/cid0v431en
Comment ça s'est passé, la reprise ? Vous aviez réussi à débreaker, ensuite à breaker. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans votre esprit, lorsqu'il est revenu ?
J'ai réussi à gagner le set, ensuite j'ai réussi à rebreaker, et à mener 5-3. Ce qui s'est passé, je me suis fait débreaker à 5-4. Il a fait un bon jeu. Il fait 2 revers gagnants. C'est peut-être, entre la reprise et la fin du match, c'est peut-être les 2 seuls revers gagnants du match qu'il fait, de la partie, aujourd'hui. Après, on se retrouve à 5 partout. Il n'y a pas de tie-break. C'est un peu un point ici et là. Et le jeu de 7 partout, c'est dommage, je mène 0-15, deuxième balle, je rate, 15-30, deuxième balle, je rate. Je ne le fais pas jouer à ce moment alors que c'est lui qui rate, à chaque fois, après le service. Mais dans l'ensemble, après la reprise, c'était mieux qu'hier.
Ce match, tu le perds aujourd'hui, ou hier ?
Je l'ai perdu aujourd'hui.
Tu vois ce que je veux dire. Sur le niveau de jeu, est-ce que tu as plus de regrets aujourd'hui, qu'hier, ou pas ?
La question est quand même un peu particulière. Aujourd'hui, je sers pour le match, donc je ne vais pas dire hier. A partir du moment où on est arrêté hier et que l'on revient aujourd'hui, c'est déjà terminé, on se sert de ce qui s'est passé hier pour essayer d'être meilleur aujourd'hui. Hier, j'ai des occasions, je mets le break au premier, finalement je mène 6-2, j'ai 3-1 dans le troisième set, je perds 7 jeux de suite. Mais finalement, j'arrive à me remobiliser, à revenir vraiment en produisant du bon tennis aujourd'hui. Je n'arrive pas à terminer. Les regrets, il y en a hier, mais après, comme je l'ai dit, une fois que la partie de match est terminée hier, j'essaye de passer à autre chose, de m'en servir, mais surtout de me concentrer sur aujourd'hui. Les plus gros regrets sont sur aujourd'hui, forcément.
Tu peux raconter un peu, hier soir, est-ce qu’il y a eu un débrief ? Comment tu as dormi ? Comment tu t’es réveillé ce matin ? Comment cela s'est passé, ces 24 heures ?
Après la partie de match hier, beaucoup de frustrations, de l'énervement. Après la perte du premier, je domine vraiment. C'est moi qui suis devant, c'est moi qui joue mieux au tennis. Et finalement, je me retrouve mené 2 sets à 1 break. L’arbitre m’agace parce qu’il me dit que les autres jours, on a joué jusqu'à 21h45, sauf qu’il n'a pas compris que quand il fait ciel bleu et nuageux, ce n'est pas la même chose. Il était au bord du court. S'il ne voyait pas la différence de lumière, il faudrait peut-être qu'il aille voir quelqu'un pour les yeux. A partir du moment où les horloges Rolex sont complètement réfléchissantes, et que ce sont les écrans qui font limite de la lumière, c'est qu'il fait sombre. Je m'énerve un peu sur cela, parce qu'à chaque fois que je lui dis : « mais regarde la luminosité », il me montre sa montre en disant : « il n'est pas l'heure pour arrêter ». Et quand il vient sur le court, il me dit : « non, vous continuez », et finalement, 2 points après, il me dit : « vous arrêtez à la fin du jeu ». Je ne trouve pas cela très sérieux. Après, c'était beaucoup d'énervement par rapport à tout cela. Mais ce matin, j'ai plutôt bien dormi, j’ai essayé de me reconcentrer pour passer à autre chose, et essayer de recommencer un nouveau match.
Pour nous, c'est assez difficile de lire ta saison qui a très bien commencé par une demie, et après, c'est plus compliqué. Est-ce que toi, tu sais ce qu'il se passe, tu sais où tu en es ?
Oui, je sais où j'en suis. Tout ne vous regarde pas. Mais je sais où j'en suis. Je peux vous la lire si vous voulez. Il suffit d'aller sur internet. Regardez les résultats. Après, le reste, cela me regarde, et cela me regarde mon équipe et moi. Voilà.
Quand on a identifié ce qu'il se passe, est-ce que l’on a des moyens, des leviers, pour inverser cette dynamique ?
Oui, il y en a, mais cela ne marche pas forcément tout de suite. Cela vous est peut-être déjà arrivé dans votre vie qu'il y ait des problèmes, des choses qui ne vont pas forcément comme vous le voulez. Est-ce que vous arrivez tout de suite à redresser la barre ? Je ne sais pas, je ne vous connais pas. En tout cas, oui, il y en a. Maintenant, ce n’est pas parce qu’on dit : « tiens, ça y est, je sais, j'ai réussi à mettre le point sur cela, cela va mieux », que la semaine d'après, ou celle d'après, on gagne tout. Aujourd'hui, tout le monde joue bien au tennis. Cela se joue, tous les matchs sont très accrochés. On a pu le voir depuis le début de ce tournoi où il y a eu beaucoup de matchs très accrochés. Si on n'est pas très bon, on ne gagne pas.
C'est un adversaire compliqué, Klizan, parce qu'il est quand même capable du meilleur comme du pire. Est-ce que quand on manque un peu de confiance, c'est le pire des adversaires ?
Non, je ne pense pas. Je préfère jouer Klizan que Rafa quand même. Après, aujourd'hui, j'ai eu des occasions, j'étais en mesure de gagner le match, j'ai mené, j'ai été devant beaucoup de fois, entre hier et aujourd'hui. Donc oui, il est capable d'être très bon. Il l'a été par moment. Mais je n'ai pas réussi à finir. Cela n'a pas forcément à voir avec lui.
Amélie et Loïc sont parfois ensemble avec toi, parfois ils se relayent. Est-ce que tu n'aimerais pas avoir quelqu'un, vraiment, tout le temps ? Je sais que c'est votre décision de fonctionnement de tout début, d'avoir quelqu'un vraiment tout le temps, tout le temps là ?
S'il ne le fait pas, c'est que je n'en ai pas forcément envie. Voilà.