Tennis. Roland-Garros - Murray : "Très compliqué contre Nishikori"
Par Grégoire DUEZ le 07/06/2017 à 22:55
En dedans lors de son quart de finale contre Kei Nishikori à Roland-Garros, Andy Murray a réussi à renverser une situation bien comprise. En 2h43 de jeu, l'Ecossais s'est imposé : 2-6, 6-1, 7-6 (0), 6-1. Comme il l'a admis en conférence de presse, le numéro 1 mondial n'a pas évolué à son meilleur niveau mais a finalement réussi par l'emporter.
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Visiblement, il y a eu un changement de tactique au deuxième set ? Votre désaccord sur le dépassement de temps en est-il la cause ?
Je ne sais pas. Pendant les quelques points qui ont suivi, c'est vrai que j'ai eu un moment de frustration. J'ai trouvé que la décision qui a été prise… Je n'ai jamais vu quelqu'un avoir un avertissement après avoir fait un lancement de balle. Cela m'a frustré sur le coup. Je ne sais pas quel a été l'impact. Ce n'est pas comme si cela avait complètement modifié le match ou le mien ou celui de Kei d'ailleurs. J'ai pu faire le break tout de suite après. En tout cas, je pense que ce moment en particulier a été critique dans le match. Je crois qu'il y a eu une vraie chance également en début de deuxième set. Puis à partir de là, j'ai commencé à mieux jouer, mais je ne dirais pas que c'était mon meilleur match. Cela a même été compliqué pour moi.
Vous êtes plutôt en bonne forme. Avez-vous déjà entamé un tournoi du Grand Chelem en n'étant pas forcément au top de la forme mais finalement les choses se sont retournées et bien terminées pour vous ?
L'année où j'ai remporté Wimbledon, je me souviens avoir eu du mal sur terre battue cette saison. J'ai eu quelques problèmes au dos. Il y a eu Rome. J'ai abandonné Roland-Garros. Il y a eu Queen's, puis Wimbledon. J'avais joué énormément de matches pendant les semaines qui avaient précédé. De mémoire, je ne peux pas penser à d'autres situations. Je suis sûr que cela m'est déjà arrivé. Quand vous jouez des matchs, que vous les remportez, cela vous permet de renforcer votre confiance. Aujourd'hui, je n'ai pas eu la sensation d'avoir joué un grand tennis mais en même temps, je passe un tour. C'est un pas important. Ce qui est important, c'est de remporter le match. C'est évidemment quelque chose qui me rend très heureux.
Le match de vendredi, vous l'abordez comment ? Vous avez de bons souvenirs du match l'année dernière, ici, à Roland-Garros ?
Je n'y ai pas trop pensé pour l'instant. Lorsque nous nous sommes rencontrés l'année dernière, la situation était identique. J'ai bien joué contre Stan pendant ce match. J'avais eu des difficultés pendant les autres matches qui avaient précédé la demi-finale. En tout cas, je sais qu'il va falloir que je sois très fort. Il n'a pas perdu de set ici à Roland-Garros, il joue très bien. D'ailleurs il joue bien maintenant depuis 2 ans ici à Roland-Garros. Je crois qu'il est très en confiance également. Je sais que ce sera un match difficile. Certainement un match qui va nous permettre d'apprendre des choses. J'ai appris des choses l'année dernière dont je vais essayer de me servir cette année. Ce sera un match intéressant à n'en pas douter.
On peut revenir au match d'aujourd'hui. Kei a dit qu'au deuxième set, troisième set, il a eu du mal parce qu'à ce moment vous avez amélioré votre niveau de jeu. Lui a manqué d'à-propos et de concentration. Comment voyez-vous la chose ?
Je ne pense pas avoir changé la stratégie en cours de match. Je pense que j'ai peut-être mieux frappé la balle, ce qui a fait que je ne lui permettais plus de dicter du fond du court. J'ai commencé à mieux retourner. C'était quelque chose que j'avais eu du mal à faire en début de match. Je lui ai donné pas mal de points gratuits en gérant mal certains points. Je n'ai pas opéré de changement tactique. Il m'a offert le break en début du deuxième set, cela permet de reprendre confiance. J'ai commencé à mieux taper dans la balle. Notamment de la ligne de fond de court, j'ai commencé à faire des balles plus propres. À partir de là, il a eu du mal à dicter le jeu, comme il le faisait avant. Lui a essayé de jouer comme avant. Finalement, cela ne passait plus parce que je pense que j'ai joué plus en profondeur, avec plus de précision mais je ne dirais pas que c'était un changement tactique.
Pouvez-vous nous dire ce qui a changé dans votre jeu depuis Madrid et aujourd'hui ? Quelles ont été les évolutions ?
À l'entraînement, je ne trouvais pas que je jouais particulièrement bien. Certains entraînements se sont bien passés. J'ai fait beaucoup de choses assez simples, des exercices de jeu assez simples. Beaucoup de répétitions, c'est d'ailleurs assez ennuyeux à faire. Ce n'est pas excitant. Par contre, lorsque je suis dans des échanges plus longs, j'ai l'impression que je me mets en mode pilote automatique. J'ai à peu près l'impression de savoir ce que je dois faire au niveau du placement de la balle. À Madrid, j'avais l'impression d'être en retard dans les longs échanges, que je ne prenais pas toujours les bonnes décisions. C'était moins en pilote automatique. Lorsque que les choses ne se passent bien, on commence à ressasser des choses, à se poser des questions dans la technique, ce qui n'est pas bon quand on est dans un match. Quand on se pose des questions techniques ou sur les sensations avec la balle, quand on commence à ressasser cela, ce n'est pas bon. En début de tournoi, notamment le premier match, j'ai souffert de cela mais finalement j'ai réussi à laisser cela derrière moi. Passer le premier tour a été important pour moi.