Tennis. Roland-Garros - Nicolas Mahut, son fils, l'ovation : ça marque
Par Alexandre HERCHEUX le 01/06/2019 à 07:48
Nicolas Mahut n'est pas passé loin d'un nouvel exploit à Roland-Garros après avoir déjà battu Marco Cecchinato et Philipp Kohlschreiber mais son adversaire n'a rien lâché ce vendredi. L'Angevin a été battu au troisième tour par l'Argentin Leonardo Mayer 3-6, 7-6(3), 6-4, 7-6(3). Vainqueur du premier set, le Français s'est plongé dans un superbe combat face au terrien argentin qui a su s'accrocher et réaliser deux très bons tie-breaks pour filer en huitième de finale Porte d'Auteuil pour la première fois de sa carrière et défier Roger Federer. De son côté, Nico Mahut a peut-être fait ses adieux à Roland-Garros et peut-être fière de la manière dont il a joué durant ce tournoi.
Vidéo - Nicolas Mahut après sa défaite au 3e tour de Roland-Garros !
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Il y a eu un moment très fort à la fin du court, l'ovation avec votre fils. C'était quoi comme émotion ? Qu’est-ce qui passe par la tête à ce moment-là ?
Il y a beaucoup de choses. J'étais ému de le voir entrer sur le terrain parce qu'il vient quand je gagne mais il vient aussi quand je perds. C'est à ce moment-là, j'ai le réconfort de mon petit garçon. Il y a beaucoup d'émotions, parce qu'il y a la fatigue du match, j'avais très mal partout aujourd'hui. Cela se termine enfin et finalement il vient là pour me consoler. D'habitude, c'est lui qui pleure et c'est moi qui le console quand je perds. Là c'était l'inverse, donc c'était assez émouvant et puis le public était fantastique. Sortir comme cela du court à Roland, cela ne m'est pas souvent arrivé dans ma carrière. C'est quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie, je crois.
As-tu constaté aussi que ton adversaire avait les yeux un peu rougis quand tu es parti ?
Non, je n'ai pas eu le temps de voir. J'essayais déjà, moi, de me contenir, d'essayer de sortir du terrain la tête haute. Non, je n'ai pas vu mais tant mieux s'il a été ému, cela me fait plaisir. Je ne sais à si c'était mon dernier match à Roland mais si c'était le cas, j'ai fini Roland-Garros d'une belle manière. Je voulais, quoi qu'il arrive cette année, sortir du terrain la tête haute en donnant tout. J'ai réussi à le faire sur les trois matchs. Aujourd'hui, il y a un peu de tristesse parce que je sentais que le tennis, je l'avais, j'ai peut-être rarement joué comme cela au tennis ici, à Roland-Garros, et je sentais que le niveau de jeu, j'étais capable de faire quelque chose aujourd'hui et mon adversaire était fort. Je l'ai trouvé très, très bon au service et en même temps, mon corps qui m'a un petit peu lâché sur ce match. Je lui en demande déjà beaucoup. Je ne vais pas être trop sévère.
Justement, physiquement, comment vous vous êtes senti avant d’entrer sur le court ? Est-ce que l'entraînement était compliqué ? Pendant le match, on a vu que vous vous étiez fait manipuler en bas du dos…
Sur la fesse, on peut le dire. (Rires)
Que s’est-il passé ?
Très honnêtement, c'est peut-être le match dans ma carrière où je suis allé le plus loin dans la gestion de la douleur. Aujourd'hui c'était difficile dès le début du match, à partir de 3-2 au premier. Je l'avais déjà sentie hier en double, cette douleur dans la fesse. J'étais déjà strapé à la cuisse droite. Là, c'était la fesse gauche. C'était vraiment pour moi un match dans la souffrance, à ce niveau-là, mais j'essayais de serrer les dents et de repousser un maximum. Je n'étais pas très loin de l'emmener en cinquième, mais c'est dommage.
A la première question tu as dit : ça s'est terminé enfin. Il y a donc une petite notion de soulagement sur le fait de sortir en ayant tout donné et de constater que son corps ne suit plus ?
Disons que sur les 3 heures et quelque de match, oui il y a 3 heures où vraiment j'essaie de ne pas montrer que j'ai mal, essayer de trouver des solutions mais vraiment ce match était dans la souffrance. J'aurais voulu continuer un peu plus, je voulais un cinquième set, profiter du public, profiter de ces instants. Je savais aussi qu'il y avait la possibilité en huitièmes de jouer Roger, je le savais et c'est aussi ce qui me poussait à continuer mais voilà, à la fin, je me dis : maintenant, il faut rentrer dans le vestiaire et voir à faire l'état des lieux. Oui, ce match, je suis allé très, très loin aujourd'hui pour essayer d’en contrôler cette douleur.
Du coup, c'est quoi le bilan ? Parce que tu fais trois très gros matchs, peut-être même auxquels tu ne t'attendais pas forcément avant le tournoi et en même temps tu dis que le corps, à un moment sa couine aussi. C'est quoi : je suis capable d'encore très bien jouer, y compris sur terre battue ou j'ai 37 ans et le corps des fois il dit stop ?
Au-delà du fait que j'ai 37 ans, c'est que je suis arrivé pas spécialement préparé, c’est-à-dire que je n'ai pas eu la préparation que j'aurais voulu avoir. J'ai fait ce tournoi sur ma régularité du travail, sur le fait que j'ai une bonne hygiène de vie, que je travaille tout le temps et du coup j'ai joué sur ça, mais le mois qui a précédé, autant on avait fait une superbe préparation, un super stage à Sofia avec le staff de la Coupe Davis, cela avait été génial, autant à partir de Monte Carlo, je me suis très, très peu entraîné.
#RG19 Au terme d'un combat de haute volée, Nicolas Mahut doit rendre les armes face à Leonardo Mayer en 4 sets... que c'est cruel pour le Français clairement diminué et qui éclate en sanglots ! #RG #RolandGarros pic.twitter.com/CnMUf0leIo
— France tv sport (@francetvsport) 31 mai 2019