Tennis. Roland-Garros - Noah : "En France, tu es entouré de gens qui ont perdu"
Par Timothée THOMAS-COLLIGNON le 28/05/2023 à 10:43
En conférence de presse ce samedi, Yannick Noah a répondu à une question concernant Arthur Fils, titré à Lyon ce même jour. Une première pour le jeune Français, 18 ans, qui ne s'était, jusqu'alors, jamais imposé sur le circuit ATP et a pris une nouvelle dimension ce samedi. Après une semaine marquée par la disqualification de son "pote" Ymer, le forfait de Félix Auger-Aliassime puis sa balle de match à rejouer contre Nakashima en demi-finale, le jeune Français de 18 ans a été très solide en finale contre un Francisco Cerundolo nerveux et moins en jambe que vendredi contre Cameron Norrie (il s'était défait du 14e joueur mondial 6-3, 6-0 vendredi).
Vidéo - Yannick Noah à propos de la nouvelle génération émergente
"Je ne le connais pas assez Arthur Fils... "
"Si tu veux, appelle-moi. Si j'ai un conseil à lui donner, c'est possible d'aller loin en étant Français. C'est plus difficile d'être champion quand tu es Français. Il faut aller te nourrir ailleurs. On est habitués à perdre à tous les niveaux. Tu es entouré de gens qui ont tous perdu et quand tu gagnes, tu ne sais plus quoi faire. C'est ce qui m'est arrivé, avoue-t-il en marge de la journée spéciale organisée en son honneur. J'ai un job d'accompagnement mental. Si les joueurs m'appellent, je suis là, mais le temps passe. Ça avance et moi je suis de moins en moins. J'aimerais te répondre mais c'est dur de généraliser pour tous les jeunes. Ce qui m'a le plus surpris négativement chez les jeunes, après 20 ans, quand je suis revenu en temps que capitaine, c'était les téléphones et les réseaux sociaux. Ça m'a surpris qu'ils soient tous aussi intoxiqués, même pendant les entraînements. D'autant plus que je n'étais pas préparé à ça."
"C'était très difficile de les recentrer"
"J'avais un coaching. Je ne tenais pas du tout compte du fait qu'après chaque réunion, entraînement, même parfois pendant les réunions et les entraînements, ils étaient toujours à l'extérieur, toujours en dehors de ce qui se passait. Donc très difficile de recentrer quelqu'un, parce qu’il y a toujours le regard de l'autre. Sur les trois années que j'ai fait de coaching quand je suis revenu, j'ai le sentiment de ne pas avoir pu donner ce que j’avais envie de donner. J'étais complètement déstabilisé par cet aspect, et pas du tout préparé à cela."