Tennis. Roland-Garros - Pourquoi le tennis français tient tant à Roland-Garros
Par Aude MAZ le 11/04/2020 à 15:40
Le choix de l'organisation de Roland-Garros et de la FFT de reporter leur Grand Chelem du 20 septembre au 4 octobre 2020 a beaucoup fait parler. Une situation totalement inédite dans un contexte qui l'est tout autant. Si Wimbledon s'est probablement assuré 100 millions d'euros via sa police d'assurance, le Grand-Chelem français n'a pas cette chance, même s'il faudra peut-être l'envisager à l'avenir. Car c'est bien tout le tennis français qui compte sur les recettes de sa tête d'affiche. En effet les 260 millions de bénéfices représentent les deux tiers du budget annuel de la FFT. Difficile dans ses conditions de s'en passer. C'est tout un système qui serait alors pénalisé.
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Les ligues et comités dépendent financièrement de Roland-Garros
Les ligues et les comités seront peut-être contraints de s'adapter, car personne n'est capable de dire aujourd'hui si les conditions sanitaires seront acceptables en 2020 pour la tenue de cet évènement international qui rassemble des milliers de visiteurs, français et étrangers. Même si septembre paraît être dans une éternité. Localement, les instances dirigeantes ne peuvent s'empêcher d'être inquiets. "Les conséquences économiques pour le tennis fédéral peuvent être lourdes" rapporte un dirigeant de ligue à RMC sport. "Il va devoir faire face à de gros problèmes financiers. On sera peut-être obligé à terme de réduire les effectifs si on ne peut pas faire face". C'est à peu près le même son de cloche du côté de la ligue Grand-Est et son président Lionel Ollinger : "si Roland-Garros a lieu en 2020, cela peut permettre d’éviter un coup d’arrêt, de toute façon il y aura des conséquences quoiqu’il arrive. S’il faut se serrer la ceinture dans les ligues pendant un an, on le fera".
Pour les travaux, un prêt supplémentaire pourrait être nécessaire
Si la situation sanitaire est bien plus préoccupante on pourra tout de même regretter de ne pas pouvoir inaugurer le nouveau toit en 2020 et s'inquiéter du remboursement du coût des travaux. "S’il n’y a pas d’édition 2020, grâce à la bonne gestion de ces dernières décennies, la fédération est solide (15 millions d’euros d’excédent en 2019). Néanmoins il va falloir faire face à d’éventuelles diminutions de revenus entre maintenant et le premier trimestre 2021. Pour faire face à ces engagements, la Fédération souscrira un emprunt si nécessaire, déjà négocié avec nos partenaires bancaires qui aideront la fédération à passer ce cap", précise encore Hughes Cavallin, trésorier général de la FFT. Il n'y a pas d'inquiétude démesurée de la part de la Fédération, même si la possibilité d'un emprunt supplémentaire est envisagée, ce qui on s'en doute aurait tout de même des conséquences à moyen terme comme une trésorerie moins disponible et donc moins de possibilités de développement. Le tennis français est prévenu, en cas d'absence de Roland-Garros en 2020 il faudra faire profil bas.