Tennis. Roland-Garros - Rafael Nadal défie Zverev : "La réponse sera donnée ce lundi"
Pour le grand retour de Rafael Nadal chez lui, sur la terre battue parisienne, les fans de tennis auront droit à une affiche de rêve dès le premier tour. Le tirage au sort de ce Roland-Garros 2024 a réservé une drôle de surprise à l'Espagnol, mais aussi à Alexander Zverev, n°4 mondial. L'Allemand va retrouver le maître des lieux, deux ans après leur mythique demi-finale interrompue après 3h de jeu suite à la blessure de Zverev. Si le Majorquin n'est sans doute pas ravi de ce tirage, lui qui espérait monter en puissance sur la terre battue parisienne, il "s'y attendait" selon ses mots, n'étant pas tête de série, mais simplement le 276e joueur mondial. La rencontre aura lieu lundi en fin d'après midi, en dernière rotation de journée.
Vidéo - Rafael Nadal avant son entrée en lice à Roland-Garros
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À 80 ans, elle réalise son rêve 🥺
— francetvsport (@francetvsport) May 24, 2024
Grâce à la @FFTennis, Jeanine a pu assister à un entraînement de Rafael Nadal et le rencontrer 😠pic.twitter.com/Fn85sK9ZSB
"La réponse sera donnée lundi..."
Si Sascha Zverev a avoué être en train de s'entraîner au moment du tirage, et qu'il croyait que c'était une blague, Rafael Nadal, lui, n'était pas surpris à l'annonce du tirage. "J'étais en train de jouer aux petits chevaux quand j'ai entendu parler du tirage au sort. C'est une chose à laquelle je m'attendais, je ne suis pas tête de série. Je dois l'accepter. Ce n'est pas un tirage facile mais je devrai être prêt." C'est donc sur un simple premier tour que d'une baguette magique, l'Ibérique, 14 fois vainqueur Porte d'Auteuil, pourrait dire adieu au tournoi. Des adieux qu'il a décidé de ne pas confirmer officiellement. "Est-ce mon dernier Roland-Garros ? Il est très probable que oui, mais je ne peux pas confirmer à 100 %. Je ne veux pas fermer de portes car j'aime le tennis. Cet endroit est magique pour moi. "Je me sens compétitif à l'entraînement, je peux jouer contre n'importe qui" a poursuivi Nadal. "Voyons maintenant si je peux le faire en match. Dans mon esprit, je veux me donner les moyens d'être compétitif ici. La réponse sera donnée lundi."
La conférence de presse de Rafa ce samedi à Roland-Garros...
Bienvenue à Roland-Garros. Quand as-tu su contre qui tu allais jouer au premier tour ? Quelle a été ta réaction ?
J’étais en train de jouer aux petits chevaux. Quelqu'un m'a parlé du tirage au sort. Je m'y attendais un peu parce que quand on n'est pas classé, ni tête de série, c'est un peu ce qui risque de vous arriver. Comme je ne suis plus tête de série, je dois accepter ce tirage au sort. On ne sait pas ce qui est une chance ou une malchance. Sur le papier, ce n'est pas le meilleur tirage, c'est certain, de jouer contre l'un des adversaires les plus difficiles. En plus, il arrive après une victoire dans un Masters 1 000 et pas un petit tournoi. Que puis-je y faire ? C'est le tirage, il faut que je sois prêt à y faire face.
Quand as-tu décidé définitivement que tu allais jouer ici ? Tu avais dit à Rome que tu avais quelques doutes. As-tu décidé si ce serait définitivement ton dernier Roland-Garros, parce qu'on le dit, mais tu l'as-tu décidé ?
Non, il ne faut pas le présupposer. Après la conférence de presse à Rome, il y a eu quelques malentendus, me semble-t-il, comme je l'ai dit. Mon sentiment est que même après ce match difficile, j'avais quand même quelques améliorations au plan physique. Ma réaction était que j'avais envie de jouer ici. J'ai voulu vérifier les jours qui ont suivi comment je me sentais du point de vue tennis, du point de vue mental et du point de vue des différents éléments physiques. C'est pour cela que je n'ai pas voulu dire tout de suite à la conférence de presse si je jouerais ici ou non.
Vous avez eu le sentiment que c'était une catastrophe à Rome. Effectivement, si je voulais jouer Roland-Garros, il fallait mieux jouer. Dans l'intervalle, j'ai eu le temps de réfléchir à comment je me sentais sur tous les plans que j'ai mentionnés. Mentalement, j'ai la motivation qu'il faut pour être ici. Physiquement, je me sens mieux, honnêtement. Ma forme s'améliore sur différents plans. Je suis moins limité qu'il y a trois ou quatre semaines. Quant à savoir si c'est mon dernier Roland-Garros, c'est une réponse qui prend un peu longtemps à vous la donner. C'est une question que l'on ne peut éviter. Il y a de grandes chances que ce soit mon dernier Roland-Garros. Pour vous dire si c'est à 100 % mon dernier Roland-Garros, je ne vous le dirai pas. Je ne saurais prévoir ce qui va se passer. J'espère que vous me comprenez.
Je suis passé par un long processus de récupération avec une blessure difficile, près de deux ans de souffrance et de récupération. Je me sens mieux maintenant. Je ne suis pas quelqu'un qui peut réagir à une défaite ici ou là. Je réagis par rapport à mes sentiments personnels. Mes sentiments personnels sont mieux qu'il y a un mois et demi, c'est certain. Je ne veux pas fermer la porte à 100 % pour une chose simple : tout d'abord, cela me fait plaisir de jouer au tennis. Je viens avec ma famille, je profite du fait de partager ce processus avec eux, eux aussi. Je n'ai pas encore pu étudier de fond en comble si je pourrais jouer dans de bonnes conditions de santé, et sans limites. Donnez-moi un peu de temps. Peut-être que dans un mois et demi, je vous dirai : non, j'arrête, je ne peux pas continuer. Aujourd'hui, je ne peux pas vous donner une réponse assurée, mais il y a des chances.
Étant donné le caractère spécial de ce tournoi, quelles émotions penses-tu ressentir cette semaine. Par ailleurs, qu'est-ce que cela va te faire de savoir que ton fils te regarde jouer au tennis dans cet endroit particulier ?
Je pense qu'il ne me regarde pas jouer de toute façon. Je pense qu’il ne se rend compte de rien encore. Je profite juste de chaque instant, de la chance d'être ici, du soutien de tous, qui me fait sentir beaucoup de force et qui émotionnellement est un soutien que j'aurai toujours en moi. J'ai eu une bonne semaine d'entraînement. C'est la première semaine depuis que je suis revenu dans le tennis où je parviens à courir comme il faut, sans limites. Cela m'encourage. Cela ne signifie pas pour autant que je vais jouer lundi de manière incroyable. Je crois que je n'ai pas assez de moments dans ma raquette pour jouer au plus haut niveau.
C'est un lieu magique pour moi ici. Bien souvent, j'ai eu des événements ici qui étaient difficiles à imaginer. Du fond du cœur, si je n'avais pas le sentiment que je peux faire quelque chose de bien ici, je ne serais pas ici. J'ai la motivation, elle est peut-être réduite mais j'ai un petit espoir de bien jouer.
Il est rare de voir les grands joueurs la première semaine. Je pense que cela ne vous est jamais arrivé.
Si, mais il y a très longtemps
Peux-tu nous dire, quand tu te battais pour récupérer ta forme physique, si tu n’as jamais envisagé de jouer la semaine avant Roland-Garros ? Si la réponse est non, pourquoi ? Par exemple, Novak joue aussi cette semaine, ce qui est surprenant.
Je voulais être ici avant le tournoi. En fait, je ne pense pas que jouer à Genève aurait fait pour moi une grande différence par rapport à ce qui se passe ici. Ce n’est pas important. Je donne la priorité à mes entraînements ici. Ce qui m’anime aujourd'hui, c'est la motivation que j'ai dans le jeu. Je fais ce qu’il faut pour avoir des vibrations et des émotions positives quelques jours avant. Le fait de m’entraîner ici m’apporte beaucoup personnellement par rapport à ce que les deux autres événements m’auraient apporté. C’est ce qui compte le plus. C’est une question de sentiment personnel et d’émotions.
Vous avez parlé des limites et de la manière de les éliminer. Quelles sont les autres choses qui vous freinent ? Comment avez-vous progressé depuis Rome ?
Je m'étais bien entraîné à Rome aussi. Je n'ai pas pu le montrer dans les résultats de toute évidence ! C'est un tournoi différent. C'est un sentiment totalement différent. J'ai fait des progrès à l'entraînement, je me suis nettement amélioré, c'est clair, notamment dans ma mobilité. Je ne ressens plus les mêmes limites qui m'ont empêché de courir à Rome. Il ne s'agit pas de penser à avoir des résultats fantastiques ici, mais de me donner un peu d'espace pour penser à ce qui pourrait se passer.
Bonjour Rafa. Tu as dit que c'était un lieu magique. Le fait d'être ici te fait sentir mieux ? Est-ce que cela a eu un impact, par exemple pour te sentir à l'aise ? Par exemple, ton adversaire a dit que quand tu arrives ici, tu tapes la balle plus fort.
Non, ce n'est pas si magique que cela, mais je me sens mieux. C'est la réalité, non pas parce que je suis ici mais parce qu'on a fait ce qu'il fallait pour que je me sente mieux. On a travaillé sans cesser pour arriver ici comme il fallait et maintenir le processus d'amélioration. Bien sûr, ce n'était pas une situation idéale. J'aurais aimé avoir cette amélioration il y a des mois ou il y a un mois et ressentir ce que je ressens aujourd'hui à Monte Carlo. On ne peut pas forcer les choses. Il faut voir ce qui se passe au jour le jour. Je suis heureux de pouvoir être à Roland-Garros. C'est me donner au moins l'occasion de jouer encore une fois, peut-être la dernière, peut-être pas. On va explorer les choses. J'espère avoir parlé clairement. Je profite de ce que je fais. Je me sens compétitif, en tout cas à l'entraînement. On verra. Je peux vous dire qu'à l'entraînement, je peux jouer contre n'importe qui quasiment. Je ne me sens pas pire que les autres. Cela donne de l'espoir.
Que ce soit votre dernier Roland-Garros ou pas, tous les fans et les joueurs ont dit qu'ils étaient reconnaissants pour ce que vous faites pour ce sport. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?
Je ne peux que remercier tous les joueurs, les organisateurs de tournoi et la communauté du tennis et du sport pour l'amour qu'ils m'ont témoigné. J'espère laisser un héritage positif en tant qu'être humain parce que cela compte plus que tous les résultats en fin de compte. Les résultats sont une chose, mais cela me rend fier de pouvoir aller dans différents endroits et que les gens aient plaisir à me voir et soient contents de me voir. Vous pouvez peut-être essayer de tromper les gens qui ne vous connaissent pas et avoir une fausse image mais vous ne pouvez pas tromper les gens sur ce que vous êtes quand vous voyez les gens tous les jours à Roland-Garros, sur le circuit ATP ou ailleurs. Tous les gens que vous rencontrez, ils vous voient en tant qu’être humain.
Je suis fier et heureux, quand je vais de part et d'autre, de ressentir l'amour de tous ces gens qui sont derrière la scène, dans les tournois. Je suis heureux de ne pas ressentir qu'ils se disent : on ne veut pas le revoir. Effectivement, je profite du fait qu'ils aient envie de me revoir.
Tu as l'air satisfait de la manière dont cette semaine s'est déroulée. On ne sait pas comment cela va se passer un jour de match, cela te rend plus anxieux d'être dans un match ?
Non, je ne suis pas particulièrement anxieux. Je suis concentré. Celui-là va peut-être être très dur. Je vais aller jouer. Si la catastrophe de Rome se répète, c'est une possibilité, je ne peux pas me le cacher. Dans mon esprit, il faut que je fasse les choses différemment, que je joue mieux et me donner la possibilité d'être compétitif, battant. Je n'ai pas joué ce genre de match avec un tel adversaire depuis très longtemps en étant battant. Je comprends votre point de vue, je me pose la question aussi, mais on aura la réponse lundi, c'est tout. En fait, il ne s'agit pas de parler, parler encore. Mon sentiment, c'est que je veux profiter de ce match. Ce n'est pas l'idéal. J'aurais préféré avoir ce type de match plus tard dans le tournoi. C'est comme cela.