Tennis. Roland-Garros - Roger Federer face aux jeunes : "Je tiens !"
Par Alexandre HERCHEUX le 29/05/2019 à 20:22
La dernière volée tout en décontraction pour conclure un match maîtrisé de bout en bout illustre parfaitement la raison pour laquelle le Suisse est adorée à Paris. Roger Federer poursuit sa route à Roland-Garros avec une fois encore un match parfaitement géré. Le Suisse l'a emporté en seulement 1h35 minutes de jeu face à l'Allemand Oscar Otte 6-4, 6-3, 6-4.
Vidéo - Roger Federer après sa victoire au 2e tour de Roland-Garros
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Avec 35 coups gagnants et une grande solidité au service, Roger n'aura pas tremblé pour aller au troisième tour. Mais attention, le prochain adversaire est dangereux. Finaliste à Houston et demi-finaliste à Sao Paulo, le Norvégien Casper Ruud s'est défait de l'Italien Matteo Berrettini en trois manches et en étant très convaincant. Il sera plus qu'intéressant de voir comme le Suisse aborde sa rencontre. Encore un beau choc de générations qui ne manque pas de réjouir le Maestro.
Félicitations pour votre deuxième tour dans ce tournoi. Je voudrais parler des premiers tours en Grand Chelem. Vous n'en avez pas perdu un depuis 2003 et il y a 16 ans vous avez perdu contre Luis Horna. Quel souvenir avez-vous de ce match ? Que pensez-vous être votre clé pour réussir dans ces grands tournois ?
C'est intéressant, parce que ça a laissé un impact mémorable contre Horna. J'étais n° 6 au monde, je pensais que ça allait être une bonne saison jusque Roland-Garros et je me suis dit : « peut-être je peux gagner comme n'importe quel joueur du Top 10 ou du Top 6 ». Je ne veux pas dire que je l'ai sous-estimé, je le connaissais junior, je savais qu'il était un bon joueur de terre battue, mais après avoir perdu le premier set, j'avais une énorme montagne devant moi et je me suis dit : « il faut revenir dans le match » et au lieu d'avoir un mental point par point, je voyais une tâche impossible. Cela m'a suffoqué à ce moment. J'ai essayé, je n'ai pas battu le deuxième ou troisième set avec un break. J'ai peut-être eu des petites chances. Je n'ai jamais cru que j'allais pouvoir revenir dans le match, et si je l’avais fait, je savais que je n’allais pas gagner Roland-Garros, parce que je sentais que quelque chose n'allait pas, même si aujourd'hui je regarderai totalement différemment, c'était juste un mauvais premier set. Le deuxième aurait été plus facile avec un adversaire différent et les choses auraient bien fonctionné. La bonne chose, c'est que j'ai appris de ça, et j'ai avancé pour passer à Wimbledon avec beaucoup de pression et j'ai pu gérer ça, parce que j'ai aussi perdu en 2002 au premier tour contre Arazi. J'ai eu mes moments difficiles avec des pertes sèches dans des grands Grands Chelems. Je suis heureux que cela ne se soit pas produit depuis et que j'ai été régulier depuis.
Le prochain match sera contre Casper Ruud, qui a 20 ans. Que savez-vous sur ce Norvégien ? Il dit que c'est un rêve de jouer contre vous. Que pensez-vous de jouer contre un joueur de 20 ans ?
C'est enthousiasment pour moi. Je connais plus son père que lui, même si je n'ai jamais joué le père. Je sais qu'il s'est amélioré ces dernières années. Je pense qu'il joue très bien sur la terre battue. Je ne l'ai pas vu jouer, mais pour qu'un gars de 20 ans soit sur le court central jouer un top player, c'est ce qui vous fait rêver ; c'est ce qui m'a fait rêver quand vous grandissez et que vous voulez être un joueur professionnel, ce n'est pas juste jouer un certain joueur, c'est aussi jouer sur un certain court. Que ce soit sur Lenglen ou Chatrier, le prochain match ce sera ça pour lui. Je ne sais pas qui est son idole. Pour moi c'était spécial de jouer contre Sampras à 20 ans. J'ai joué Pete à Wimbledon. Vous devez tout prendre, mais vous devez croire que vous avez une chance, parce que si vous arrivez au troisième tour d'un Grand Chelem, ce n'est pas par chance, c’est parce que vous avez dû jouer de bons matchs. Quand on regarde le score contre Berrettini, je crois qu’il a fait son job. Il mérite de gagner le troisième tour, je vais le prendre très sérieusement.
Son père a joué lors de votre tout premier Grand Chelem, comment vous vous sentez ? Peut-être un peu vieux ?
Non, aucune différence. Je savais qu'il était dans le tableau à l'époque. Je ne l'ai jamais joué. Mon coach Ivan a joué contre lui. Je connais les gens que j'ai joués. C'était une époque différente. Je suis heureux. Cela me rend heureux d’avoir une chance de jouer cette génération de joueurs, parce que c'était très différent de ce que je rencontre aujourd'hui.
Je vous ai vu traverser la foule entre le players et la salle d'interview, c'était la folie. C'est quelque chose qui arrive rarement en Grand Chelem ici à Roland-Garros. Cela vous fait peur, cela vous plaît ? A Rome vous étiez en petite voiture. Là les gens essayaient de vous toucher. C'était incroyable !
C'est particulier. Cela me rend heureux de voir que les gens sont en folie du tennis, ils ont beaucoup envie de me voir jouer, de me voir gagner peut-être aussi, de me revoir plusieurs fois encore. Cela me donne beaucoup d'énergie. Cela me fait encore – je ne sais pas si je peux – j'essaie de pousser encore plus, de rester dans ce tournoi, de donner mon maximum. Je ne peux pas donner plus que 100 %. Je vais en tout cas donner ça et tout ce que je peux laisser sur le terrain. En dehors, tu sens que les gens sont vraiment excités pour te voir, te suivre, tu le sens à la fin, ils chantent ton nom et ce n'était pas un match de 5 sets, c'était un match contre Otte, 145e mondial, les gens, en principe, pensent que Federer va gagner. Tu le fais quand même. Les gens chantent ton nom derrière. C'est rare. Cela arrive quasiment jamais. C'est une période particulière que je passe ici à Roland-Garros cette année. Je prends plaisir honnêtement. Mais je reste concentré pour la suite.