Tennis. Roland-Garros - Sloane Stephens a fait tout ce qu'elle a pu
Par Alexandre HERCHEUX le 09/06/2018 à 18:43
Elle était si proche... Sloane Stephens s'est inclinée ce samedi en finale de Roland-Garros contre la Roumaine Simona Halep 3-6, 6-4, 6-1 et 2h03 de combat. Proche car l'Américaine menait 6-3, 2-0 avant de céder peut-être sous la pression. Le débreak de Simona Halep a été le tournant du match et la Roumaine a ensuite pris le contrôle du match jusqu'à la fin. Dommage pour l'Américaine qui épatait par sa vitesse de déplacement mais aussi par sa qualité de frappe. De plus, fin d'une belle série pour Stephens qui avait remporté les 6 finales qu'elle avait disputées dans sa carrière. Même si la déception de la défaite dominera, du bon voire du très bon sera à retenir pour Sloane Stephens qui a montré ses aptitudes sur terre battue et qui pointera à la 4e place ce lundi.
Vidéo - Roland-Garros - Stephens: "La meilleure joueuse a gagné"
Désolé pour la défaite d’aujourd’hui. Vous avez fait un formidable premier set. Vous avez dominé les échanges. Mais qu'est-ce qui a changé à 2-0, dans le deuxième set ? Qu’a-t-elle fait pour renverser la situation ? R. Elle a élevé son niveau de jeu. Je n'ai rien pu faire contre cela. J’ai résisté du mieux que je pouvais, mais la meilleure joueuse a gagné le match d’aujourd'hui.
C'est une nouvelle expérience pour vous de perdre une finale. Est-ce différent des autres défaites ? Comment vous sentez-vous maintenant ?
Evidemment, être dans un Grand Chelem est très spécial. C'est une grande opportunité. Peu de joueuses ont cette chance. J’ai joué deux finales de Grand Chelem en très peu de temps, et j’en ai gagné une. Je suis très fière de moi-même, et très optimiste. Je ne suis pas satisfaite, mais je suis très fière de moi.
Dans le deuxième set à 2-1, vous aviez l'air un peu fatiguée. Que ressentiez-vous à ce moment, c'étaient les nerfs, les longs échanges ?
J’étais bien. Elle a juste élevé son niveau de jeu, et commencé à mieux jouer. Parfois, cela se produit quand vous jouez contre une adversaire.
Il y a eu des moments, en particulier dans le premier set, où vous avez joué un tennis incroyable et sublime. Même les choses étaient plus difficiles, vous êtes restée positive sur le court. A la fin du match, vous étiez gracieuse dans la défaite, et vous avez essayé de rester positive. A l’avenir, quand vous aurez digéré ce qui s’est passé aujourd’hui, combien pensez-vous que votre attitude positive sur le court et en dehors du court vous aidera à réussir dans les futurs Grands Chelems ?
Je pense que dans tout ce que vous faites, si vous avez une bonne attitude, vous vous donnez la possibilité de faire des grandes choses. Cela a mieux fonctionné pour moi quand j'ai une bonne attitude, quelle que soit la situation. Je vais continuer comme cela, et espérer faire encore plus de bons résultats.
Malgré votre défaite, vous allez devenir numéro 4 mondiale, dans le prochain classement de lundi. Comment prévoyez-vous de rester à ce niveau, et de rester dans le top 10 ?
Je n'ai pas réfléchi à cela. Ce n'est pas une priorité. C’est bien d’être numéro 4, mais les classements sont ce qu’ils sont. J'espère m'améliorer, et rester à ce niveau. Ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe.
Beaucoup de joueuses, notamment Simona, ont indiqué que c’était une source d’inspiration pour elles de vous avoir vu revenir après une blessure et d’avoir de tels résultats. Que pensez-vous du parcours de Simona entre sa défaite l’année dernière ici, puis en Australie, et sa victoire ici ? Comment analysez-vous ce parcours ?
Elle a eu un parcours difficile. Gagner ici, c'est formidable pour elle. Je suis heureuse qu’elle ait enfin son premier titre en Grand Chelem. C’est magnifique, et très spécial. Quelle que soit la difficulté du parcours et les adversités, il y a toujours la lumière au bout du tunnel. Je suis heureuse qu'elle ait pu trouver sa lumière.
Vous avez dit à la fin du match que vous n’auriez pas aimé perdre contre quelqu’un d’autre. Est-ce que c’est ce que vous vouliez dire, compte tenu de ce qu'elle avait traversé dans sa carrière ?
Chaque adversaire que je joue fait un bon match, quelque chose se produit, quel que soit le résultat. On n’espère jamais que quelqu'un va perdre ou quelqu'un va gagner. Je pense que sa carrière tennistique a été difficile. L’année dernière, sa défaite ici lui a brisé le cœur, pareil en Australie, et tout ce qui lui est arrivé. C'est un grand moment pour elle. Vous ne pouvez que soutenir l’autre personne, et être heureuse pour elle. Je sais que si cela avait été le contraire, elle aurait fait de même.
A la fin, vous avez dit que votre équipe était une raison importante, qui vous permettait de quitter le court en souriant, malgré le résultat. Qu'est-ce que votre équipe fait pour que vous quittiez le court avec un sourire, malgré l’issue d'un tel match ?
En général, ils me permettent d'être moi-même, de m'amuser. L’ambiance est très légère. Je pense que dans les moments très stressants, ce n'est pas facile de garder le sourire, même dans la défaite. Je suis très fière de moi, mais je ne suis pas satisfaite. Beaucoup de joueuses ne sont pas arrivées en finale. Au départ, on était 128, et j’ai fini dans les deux dernières. Je peux en être fière. Cela ne va pas toujours être parfait, mais j’ai fait un tournoi dont je peux être fière. Je peux garder la tête haute.
Vous avez dit qu’au milieu du deuxième set, elle a élevé son niveau. C'est cela qui a fait le tournant du match. Qu'avez-vous vu de sa part qui était meilleur dans les deux derniers sets ?
Elle a mieux joué. Bien sûr, j'ai eu quelques opportunités dans le deuxième, mais je ne les ai pas saisies. C'est dommage. Vous essayez d'aller de l'avant, de vous améliorer pour la prochaine fois, et d’apprendre.
Vous avez une année fabuleuse, depuis votre retour après votre blessure : les deux grands résultats sur dur, à l'US Open et à Miami, et maintenant, ici. Que pouvez-vous dire sur le travail que vous avez fait depuis un an, en un mot ?
En un mot : persévérance, peut-être. Essayer de continuer à aller de l'avant malgré les difficultés. Toujours croire en soi-même, même quand d'autres ne croient plus en vous. J’aimerais que vous notiez que vous tous ici, vous tweetiez que j'avais des résultats négatifs partout, sauf aux Etats-Unis. J’ai fait des bons résultats ici, à Roland-Garros, donc j’aimerais bien que vous le tweetiez, et le retweetiez, cela me ferait plaisir. Vous semblez seulement dire : « elle a de mauvais résultats dans les autres pays, etc ». Oui, vous, et vous, et beaucoup d’entre vous. Je voulais que vous notiez que maintenant, je suis meilleure qu'avant.
Est-ce pour cela que vous avez remercié tout le monde, sauf les médias, dans votre discours ?
Oui, exactement. C’est vous qui me détestez le plus.
Quelles sont vos pensées par rapport à ce tournoi ? Je ne sais pas si vous savez combien vous allez gagner, et votre réaction à cela ?
Oui, j'ai entendu ce que c’était, et je suis un peu déçue, mais c'est plus que j'ai eu auparavant. Je peux en être fière. Vous le faites pour l'amour du sport, pas seulement pour l'argent, mais évidemment, l'argent vous donne envie d'être encore en finale d'un Grand Chelem, donc oui, c'est pas mal.
Très beau moment, la cérémonie avec vous deux. C'était encore plus amusant la manière dont vous avez expliqué à Simona comment elle devait soulever le trophée.
Oui, je lui ai dit : « Montre au monde ton trophée, cela fait longtemps que tu attends cela, donc lève-le en l’air et montre ce que tu as gagné aujourd’hui ! » Elle a reçu une belle somme aussi, mais on n’en parle pas à ce moment. Elle a bien réussi aujourd’hui, donc elle doit montrer qu’elle a vraiment gagné.
Ici, vous êtes arrivée en huitièmes plusieurs fois. Vous vous êtes entraînée aux Etats-Unis, sur terre ? Et la championne junior vient aussi d’Amérique. Vous êtes-vous entraînée sur la terre battue quand vous étiez jeune ?
Oui, j’ai grandi en Floride, donc j’ai joué sur de la terre battue verte, mais ce n'est pas du tout comme la terre battue de Roland-Garros. J'aime jouer sur la terre battue. J'ai un bon jeu, et Coco aussi. Je suis très heureuse pour elle. Le tennis américain des juniors, et en particulier celui des femmes, va très bien. J’en suis très heureuse. Je suis sûre qu'elle ne déteste pas la terre battue rouge, c'est un bon départ pour elle.
Est-ce qu'il est important d'éviter ce que vous avez fait après l'US Open ? Vous avez eu plusieurs défaites d'affilée. Comment allez-vous garder l'élan sur le circuit ?
Comme vous le savez tous, je fais les choses quand j'ai envie de les faire, comme j'ai envie de les faire, et comme cela me convient le mieux. Je vais continuer à faire cela. J'espère que je vais prendre de bonnes décisions, et avoir de bons résultats à Wimbledon, et surtout, prendre soin de moi-même, et me mettre au-dessus de toutes les autres considérations. Quand je fais cela, j’ai mes meilleurs résultats, donc je vais continuer.
Vous avez gagné l'US Open et ici, vous êtes arrivée en finale à Roland-Garros, sur deux surfaces différentes. Y a-t-il des raisons par rapport à votre jeu, ou votre approche, qui font que vous avez réussi à être aussi bonne dans deux Grands Chelems différents ?
Non. Je suis juste très régulière, et polyvalente. Je peux jouer sur toutes les surfaces, donc c'est formidable. J'aime le dur, le gazon, la terre battue. Je n'ai rien contre une surface en particulier. Je suis très ouverte pour arriver sur une nouvelle surface, jouer et m'amuser.
Quel est votre prochain objectif ? Allez-vous rentrer à la maison ?
Je vais à la maison. Je suis ici depuis cinq semaines. C’est dur pour moi, j’ai adoré être ici pendant deux semaines, et arriver en finale. Maintenant, je veux rentrer à la maison.
Quel sera votre prochain tournoi ?
Peut-être Eastbourne et Wimbledon, ou peut-être juste Wimbledon, je ne sais pas. Je dois prendre soin de moi d’abord, et voir ce qui est le mieux pour moi.