Tennis. US Open - B. Paire : "J'ai joué comme l'OM mais j'ai gagné"
Par Elisa CHAUVEL-JAMES le 03/09/2015 à 14:49
Vidéo - US Open 2015 : Dans les coulisses comme si vous y étiez !
Benoît Paire a donc bien digéré son exploit de lundi contre Kei Nishikori, numéro 4 mondial et finaliste de la dernière édition de l'US Open. Même si ce deuxième tour, hier mercredi, face au Turc Marsel Ilhan (84ème) ne fut en rien facile, le Français a réussi à s'imposer en quatre sets (6-3, 3-6, 6-4, 6-3) et se qualifie pour la première fois de sa carrière pour un troisième tour à Flushing Meadows. Et pourtant... !
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Benoit, comment va le moral après cette victoire ?
Comme l'OM actuellement, c'est-à-dire pas très bon. La différence c'est qu'il y a la victoire en ce moment pour moi. Alors qu'à l'OM elle n'est pas présente. C'était dur dans la tête ce mercrddi. Le plus important c'était de gagner. Je l'ai fait mais mentalement, c'est vrai que j'ai quand même dû me battre sur ce match.
Vous avez quand même confirmé par rapport à votre victoire au 1er tour face à Kei Nishikori.
J'ai confirmé. Je l'ai fais en quatre sets. Alors, bien sûr, mon niveau de jeu n'était pas très très bon. Mais on le savait en rentrant sur le court que de toute façon ça allait être le plus dur à gérer. Ilhan n'allait pas jouer comme Nishikori, il y allait avoir beaucoup moins d'échanges, ça allait être un match beaucoup plus décousu. Le plus important pour moi c'était de rester concentré, de me dire qu'il fallait juste gagner le match pour se retrouver au troisième tour, pour retrouver un grand court, retrouver Robredo ou Growth qui sont deux grands joueurs. J'ai fait l'essentiel, j'ai gagné mon match pour me qualifier pour le troisième tour et c'est ce que je veux retenir aujourd'hui.
Quand on réussit à battre Nishikori, c'est difficile de se remobiliser derrière pour le second tour face à un joueur qui est a priori moins bon ? Vous avez lancé trois balles en dehors du court et vous avez pris un warning ?
Disons en fait que je suis plus calme qu'avant. Le problème, lorsque j'ai gagné ce premier set, je me suis dit : ça y est, c'est bon, je vais me libérer, je gagne un set à zéro, le plus important c'est de gagner. Mais quand je me fais breaker de suite en faisant un très très mauvais jeu, j'avais du mal à comprendre ce qu'il m'arrivait et pourquoi c'était aussi mauvais. C'était un petit moment de frustration. J'ai beaucoup parlé après et je me suis déconcentrer. Au final, le plus important c'était de gagner, je l'ai fait. Oui, j'ai balancé trois balles et j'ai pris un avertissement. C'est mérité et je vais prendre une petite amende. Je suis au troisième tour, je suis content. Il va falloir savourer cette victoire. Même si ce n'est pas un très grand niveau de jeu, c'est quand même une très belle victoire parce que mentalement il fallait aller la chercher. C'est que du bonus. Après avoir battu Nishikori, il faut savourer, il faut profiter. C'est ce que je fais en ce moment.
Quand vous parlez à Lionel (son entraîneur), cela vous faît du bien ?
Lionel m'aide beaucoup. Tout le monde sait la relation que l'on a. C'est une relation particulière. J'ai besoin de lui. Cela veut dire que même au bord du terrain, j'ai besoin qu'il m'aide, j'ai besoin qu'il me donne des conseils, qu'il me parle parce que cela me rassure. J'ai besoin de discuter avec lui, ça me fait du bien. Il m'a simplement remis les idées en place en me disant que l'important c'était la victoire.
Lionel est la seule personne qui peut vous coacher.
Sur le terrain, je pense que je suis très difficile, très compliqué. Je suis tellement proche de lui que je n'imagine même pas un autre entraîneur de toute façon. Cela se passe très bien avec lui. En dehors du terrain, on est très très proche. En dehors, je suis quelqu'un d'assez gentil, assez disponible, assez poli. Sur le court, oui, c'est difficile. C'est pour cela qu'il a que la moitié des cheveux. Je suis difficile à gérer sur un terrain, tout le monde le sait. Mais ça va de mieux en mieux. Je fais des efforts quand même donc c'est ça qui fait que notre collaboration marche. Tous les jours j'essaie de lui donner un peu plus et même quand ça ne va pas, il sait que j'ai donné le maximum.
Si cela avait été un match de foot, ce match contre Ilhan, vous diriez quoi ?
C'est quelque chose de particulier. Quand on commence par des Futurs et qu'on se retrouve au troisième tour d'un Grand Chelem c'est formidable. Après le niveau de jeu, finalement je n'étais pas trop inquiet parce que je savais que je l'avais. C'était trouver la confiance, retrouver des automatismes, retrouver des victoires. J'ai eu la chance de le faire très vite cette année. J'ai une bonne place au classement. Je n'ai pas envie de m'arrêter là, je suis sur une bonne dynamique. Il faut continuer, il faut engranger des points, il faut engranger des victoires, engranger de l'argent. Pour l'instant c'est une très belle semaine.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à New York