Tennis. US Open - Gilles Simon : "On ne devrait pas mettre de points ATP"
Par Aude MAZ le 02/07/2020 à 17:34
Invité par Gaël Monfils dans Smash club, Gilles Simon a donné son avis sur la tenue de L'US Open. Il rejoint un peu l'avis de Richard Gasquet qui reprochait également un certain flou autour de l'organisation. Et tout comme le Biterrois, il regrette une distribution des points non-équitable, si tout le monde ne peut pas venir. Cela met en lumière toute la complexité du problème dans un contexte sanitaire perturbé. Chacun essai de faire au mieux, mais des failles demeurrent. Et beaucoups joueurs auront besoin de plus de certitudes pour se décider. Le Tricolore insiste également sur la difficulté de mettre tout le monde d'accord. En effet grâce aux réseaux sociaux, nous avons pu voir John Isner ou Serena Williams se réjouir de la tenue de l'US Open. En revanche de nombreux joueurs Tricolores avaient pris position en faveur du report de Roland-Garros.
Vidéo - Gilles Simon : "Dans tous les cas... je vais survivre"
"Tant qu'on n’a pas la réponse, je ne peux pas me positionner"
"La Fédération américaine est dans son rôle de chercher à organiser l'US Open. En tant que joueur, tant qu'on parle uniquement de prize money, on a une grande liberté. On peut décider d'y aller, jauger si ça vaut le coup de prendre le risque d'aller aux Etats Unis... Et puis vient la question des points. Et là, il y a le flou général, personne ne connait les règles. On organise l'US Open, mais on ne sait pas si les points comptent pendant 2, 6 mois.. et là, forcément, t'es plus libre du tout. C'est plus pareil. Tant qu'on n’a pas la réponse, je ne peux pas me positionner. Pour moi, on ne devrait pas mettre de points. Comme ça chacun est libre de faire ce qu'il veut. Mais les organisateurs ont le cul entre deux chaises. Ils ne disent rien sur ce sujet et il ne faut pas s'inquiéter, ils continueront à ne rien dire. Ils veulent donner des points car, contractuellement, ils sont obligés de le faire pour des raisons de droits TV. Mais d'un autre côté, on leur dit « attendez, vous ne pouvez pas organiser un truc sachant que tout le monde n’est pas certain de venir ». Par exemple, les sud-américains, s'ils sortent, ils ne peuvent pas rentrer pendant trois mois. A partir du moment où c'est galère, franchement, je ne pense pas qu'il faut mettre de points. Mais pas de points, ça ne signifie pas « pas de tournois ». Le plus important, quand tu as des règles, c'est de les avoir depuis le début et là, on ne les a pas. On sait qu'on a les tournois, mais pour ceux qui ne peuvent pas venir, c'est un peu fourbe."
S'il y a un cas, tout le monde est testé, et là, il se passe quoi ?
"Les règles sanitaires correspondent à la situation du pays en l'état actuel. Et on te dit, « ne t’inquiète pas, dans deux mois, il n’y aura pas tout ça. » Mais dans le fond, la vérité, c'est qu'on n’en sait rien et donc ce n’est pas agréable. Les premières règles qui ont été édictées et qui se sont assouplies... Mais quand on arrive là-bas, si le test te dit que t'es positif, tu ne peux pas rentrer chez toi et dois rester 14 jours à l'hôtel ? C'est là qu'on souhaite des réponses en tant que joueur. S'il y a un cas, tout le monde est testé, et là, il se passe quoi ? On enlève tous les mecs du tableau ? Si on est déjà au 3ème tour, ça veut dire qu'il y aura une vague de forfaits général... Tous ces trucs-là ne sont pas prévus, car les mecs se sont dit, « nous on va organiser le truc, on va mettre de l'argent, on va donner des points et après on va se démerder ». Et ben, on est en plein dans le « on se démerde ». Chacun est dans ses intérêts. D'un côté, les Américains se disent : « non mais c'est nickel ici, par contre, on ne veut pas aller en Europe ». Les autres disent : « ben nous, c'est l'inverse ». Bref, c'est laborieux."