Tennis. US Open - Novak Djokovic, son 24e GC : "Je n'ai pas de nombre en tête"
Par Alexandre HERCHEUX le 11/09/2023 à 16:03
À 36 ans, Novak Djokovic continue d'écrire sa légende, l'histoire du tennis et a sans doute définitivement clos le débat concernant le GOAT, le plus grand joueur de tous les temps. Qualifié pour sa 36e finale en Grand Chelem à l'US Open 2023, le Serbe, en mission, a remporté ce dimanche son 24e titre à ce niveau, le 4e à Flushing Meadows après 2011, 2015 et 2018. Opposé au Russe Daniil Medvedev, le joueur qui l'avait privé du Grand Chelem calendaire en 2021, Nole s'est cette fois imposé en patron, 6-3, 7-6(5), 6-3, en 3h17 de jeu. Ce n'est pas tout. Ce lundi, il a retrouvé sa place de n°1 mondial au détriment de Carlos Alcaraz, sur qui il compte plus de 3 260 points d'avance. Désormais, il visera un 25e titre du Grand Chelem à l'Open d'Australie 2024 pour dépasser le record de Margaret Court. De quoi lui permettre de rester affamé.
Vidéo - Novak Djokovic, son 24e titre du GC et 4e US Open !
"Du soulagement surtout. C'est pourquoi je n'ai pas fait la fête comme à Roland-Garros"
En conférence de presse, Novak Djokovic a expliqué pourquoi il n'avait pas exulté après la balle de match. "Du soulagement surtout", a-t-il confié. "C'est pourquoi je n'ai pas fait la fête comme à Roland Garros, je ne suis pas tombé par terre et je n'ai pas sauté de joie. J'étais juste soulagé quand j'ai vu son coup droit dans le filet. Ensuite, j'ai voulu serrer ma fille dans mes bras, parce qu'elle était assise au premier rang. Je ne savais pas qu'elle serait assise là. Nous avions beaucoup trop de monde pour trop peu de places dans la loge des joueurs. Quand je suis arrivé sur le terrain, je l'ai vue. Elle était en face de moi quand j'étais assis sur le banc. Elle me souriait chaque fois que j'en ai eu besoin, quand je traversais des moments très stressants, en particulier au deuxième set, quand j'avais besoin d'un petit coup de pouce, de force, de légèreté. Elle était à fond, et cette énergie d'enfant innocent, c'est elle qui me l'a donnée."
"J'ai retenu la leçon. Mon équipe et ma famille ont su au cours des dernières 24 heures qu'ils ne pouvaient pas me toucher, qu'ils ne pouvaient pas me parler de l'histoire en jeu"
Le sentiment de revanche, doublement présent, a sans doute aidé. Privé de l'US Open 2022 car non-vacciné, Nole voulait également oublier la finale perdue contre Medvedev en 2021. "Je suppose que les gens aiment aussi des histoires de retour, je les aime, elles me motivent. Évidemment, les circonstances étaient différentes en Australie et ici. Cela faisait deux ans que je n'avais pas joué de tournoi sur le sol américain et la dernière fois, j'avais perdu contre le joueur que j'ai battu aujourd'hui. J'ai fait tout ce que j'ai pu au cours des dernières 48 heures pour ne pas laisser l'importance du moment et l'enjeu jouer en ma défaveur. C'est ce qui m'est arrivé il y a deux ans, j'ai joué en dessous de mon niveau et j'ai été surclassé. J'ai retenu la leçon. Mon équipe et ma famille ont su au cours des dernières 24 heures qu'ils ne pouvaient pas me toucher, qu'ils ne pouvaient pas me parler de l'histoire en jeu etc. J'avais différentes pensées en tête, les scénarios possibles, l'image en cas de victoire, mais aussi en cas de défaite, même si j'essayais de les occulter. C'était une grande bataille".
"Ce n'est pas mon métier d'examiner ce dont tout le monde parle ou pense, qu'il y ait un passage de flambeau ou une nouvelle génération, une prochaine génération, une future génération"
Battu à Wimbledon par Carlos Alcaraz, le Serbe a également envoyé un message à la jeune génération avec ce sacre. "Les gens aiment parler, évidemment. Mais ce n'est pas mon métier d'examiner ce dont tout le monde parle ou pense, qu'il y ait un passage de flambeau ou une nouvelle génération, une prochaine génération, une future génération, peu importe comment vous voulez l'appeler. J'ai joué trois matches épiques avec Alcaraz cette année, et je pense que c'est pour cela qu'il y a une discussion ou un débat sur la prochaine rivalité. C'est une bonne chose pour notre sport."
"Je n'ai pas de chiffre à l'esprit sur le nombre de tournois du Grand Chelem que je peux gagner"
Enfin, et maintenant ? Quel est le cap pour Novak Djokovic ? Le Serbe aura l'occasion d'aller chercher un 11e Open d'Australie en janvier, un 25e titre du Grand Chelem et de dépasser Magaret Court. "Il y a trois ans que j'ai vraiment réalisé que je n'étais pas loin du record de semaines à la première place mondiale et que je pouvais avoir de bonnes chances de battre le nombre de titres en Grand Chelem si je restais en bonne santé. Pour l'instant, je n'ai pas de chiffre à l'esprit sur le nombre de tournois du Grand Chelem que je peux gagner jusqu'à la fin de ma carrière. Je continuerai à donner la priorité à ces tournois. Je ne sais pas combien de saisons il me reste dans les jambes."