Tennis. Wimbledon - Gazon Maudit ? Murray se plaint, Federer non
Par Clémence LACOUR le 08/07/2017 à 10:20
Les Britanniques auraient-il perdu la main verte ? Les joueurs et les observateurs du circuit ont beaucoup à redire à la surface proposée cette année par Wimbledon. Trop lente, trop dangereuse, les joueurs et les observateurs du circuit seraient presque prêts à dresser un cahier de doléances à la reine, tant il leur semble que les jardiniers ont perdu leur haricot magique.
Vidéo - Mladenovic : "Contente d'être restée debout"
Dustin Brown "C'est plus rapide à Roland Garros !"
C'est Dustin Brown, qui, en conférence de presse a rempli la première ligne de ces récriminations. Il a fustigé la lenteur des courts, préjudiciable au spectacle, et au jeu d'attaque, alors que le gazon est normalement le temple des serveurs-volleyeurs : "C’est désormais plus rapide à Roland-Garros qu’ici et c’est bien triste. Ce serait bien que chaque surface garde ses propres caractéristiques et que Wimbledon redevienne comme avant. Là, on perd en intérêt, en spectacle…" et ses propos étaient corroborés dans la foulée par Sébastien Grosjean, interrogé par La Tribune de Genève : "Je n’ai pas eu la chance de fouler les courts cette semaine, mais c’est également l’impression que j’ai". Depuis 2001, les observateurs ont noté que la surface de Wimbledon s'est considérablement ralentie. Les organisateurs avaient en effet modifié la composition du gazon pour la rendre plus résistante. Même Andy Murray y est allé de son agacement après son match face à Fabio Fognini, dans des propos rapportés par Bein Sport : "L'état du gazon est très mauvais. Il y a quelques trous et des bosses juste derrière et devant la ligne de fond de court, des petites mottes de terre. Je ne crois pas que c'était le cas avant". Des trous et des bosses qui pourraient avoir causé des bleus et des larmes... Voire pire.
La surface est-elle dangereuse ?
Mais c'est presque le moindre grief que les joueurs ont à adresser aux organisateurs. Alors que la chute et la blessure sévère de Bethanie Mattek-Sands sidérait tout le monde, Kristina Mladenovic a mis en cause la sécurité des courts : "Je suis très heureuse d'être encore sur mes deux jambes." a-t-elle ainsi déclaré à l'issue de son match. C'étaient des conditions difficiles pour les deux joueuses. J'ai fait très attention à mes appuis pour éviter les bobos. Quand je vois ce qu'il s'est passé pour Bethanie (Mattek-Sands), je m'en fiche un peu de l'issue du match". Ce 6 juin, les organisateurs se sont même fendus d'un communiqué de presse pour assurer que les courts étaient jouables, contrairement à ce qu'assuraient Mladenovic et Alison Riske, qui avaient demandé à changer de court. "Le superviseur des Grands Chelems (Pam Whytcross) and l'assistant du référé (Denise Parnell) se sont tous deux rendus sur le Court 18 pendant le match entre Krsitina Mladenovic et Alison Riske. Ils l'ont inspecté, et l'ont jugé tout à fait normal. Le Chef des courts et de l'Horticulture (Neil Stubley) and le Jardinier en chef (Grant Cantin) étaient également sur place. La préparation des courts a été aussi méticuleuse que les années précédentes. Le gazon est une surface vivante et il est habituel qu'il montre des signes de fatigue en fond de court dans les quatre jours qui souvent le début du tournoi. " Roger Federer, lui, a rappelé que le gazon se dégrade forcément, à Wimbledon, ou à Halle. "Vous savez, quand l'herbe sèche, elle change de couleur. Ca devient glissant et ça rend les déplacements difficiles. Mais je sais pas si elle est plus dangereuse que sur les autres parties du cour, où, à mon avis, on peut aussi glisser et tomber à n'importe quel moment. Ca a toujours été comme ça. Alors, est-ce que le problème se pose davantage cette année car il fait très chaud ? C'est possible".