Tennis. WTA - Li Na, un palmarès bien rempli
Par Christophe de JERPHANION le 19/09/2014 à 10:32
Que restera-t-il de la carrière de Na Li, qui vient d'annoncer, à 32 ans, sa retraite sportive ? Un magnifique palmarès et une aura, en Chine, bien sûr, mais aussi bien au-delà des frontières de ce pays. Certes, l'actuelle 6e joueuse mondiale n'a remporté que 9 titres, dans sa carrière, mais certains d'entre eux sont entrés dans l'histoire de son sport.
En 2011, elle devient la première joueuse asiatique, hommes et femmes confondus, à remporter un tournoi du Grand Chelem. Elle s'impose à Roland-Garros, battant en finale la tenante du titre, l'Italienne Francesca Schiavone, 6-4, 7-6 (0), après un match d'une belle intensité.
Dans la lettre qu'elle a publiée ce vendredi pour annoncer sa retraite, Na Li annonce qu'elle n'avait jamais imaginé pouvoir un jour gagner un tournoi du Grand Chelem. Pourtant, elle va soulever un deuxième trophée majeur. Mais, contrairement à Roland-Garros, où elle l'a emporté dès sa première finale, l'Open d'Australie va lui résister.
Finaliste en 2011, quelques mois avant son triomphe parisien, elle s'incline en finale à Melbourne face à Kim Clijsters après avoir pourtant remporté le premier set. Score final : 3-6, 6-3, 6-3, en faveur de la joueuse belge. En 2013, la Chinoise retrouve la finale de l'Open d'Australie, mais c'est cette fois Victoria Azarenka qui la stoppe. Là encore, Na Li mène une manche à zéro avant de s'incliner 4-6, 6-4, 6-3.
Jamais deux sans trois, dit-on. En ce début d'année 2014, Na Li est la plus forte en Australie. Tête de série n°4, elle élimine successivement deux jeunes pousses, Ana Konjuh puis Belinda Bencic, avant de faire tomber des joueuses qui marqueront ensuite la saison, Lucie Safarova (la seule à lui prendre un set dans cette quinzaine) et Ekaterina Makarova. En quarts de finale, elle écarte facilement Flavia Pennetta, 6-2, 6-2, puis prend le meilleur sur la novice canadienne, Eugenie Bouchard. Pour sa troisième finale aux antipodes, face à la surprenante Slovaque Dominika Cibulkova, elle ne rate pas l'occasion et s'impose 7-6 (3), 6-0, à l'issue d'une finale parfaitement dominée.
Parmi ses neuf titres, signalons une victoire sur le gazon de Birmingham face à Maria Sharapova, en finale, en 2010 ; un titre à Sydney, en battant Kim Clijsters, qui prendrait sa revanche quelques jours plus tard à Melbourne ; ou encore un titre à Cincinnati, en 2012, en prenant le meilleur sur Angelique Kerber.
9 titres, mais aussi 12 finales dont Sydney, Montréal, Rome ou encore Miami, dans la foulée de sa victoire en Australie en début d'année. On s'attend alors à ce que Na Li soit la joueuse capable d'aller déloger Serena Williams de la première place mondiale tant elle semble forte et même si elle perd contre l'Américaine en finale du tournoi floridien.
Mais, le soufflé est retombé, par exemple avec cette défaite au premier tour à Roland-Garros contre Kristina Mladenovic. On sait désormais que son genou gauche la gênait fortement depuis mars et que c'est lui qui la pousse, à 32 ans, à raccrocher. Une grande championne s'en va, sur le plan sportif, bien sûr, mais aussi pour tout ce qu'elle a apporté au tennis en l'ouvrant à tout un continent, l'Asie, jusque-là peu représenté au plus haut niveau.
Na Li aura occupé la 2e place de la WTA, si proche et si loin de la place de n°1. 11e mondiale à la fin de l'année 2011, Na Li a depuis toujours terminé les saisons dans le Top 10 mondial, jusqu'à la 3e place l'an passé, avant de grappiller encore un rang après son excellent début de saison.
Retombée au 6e rang après son absence longue durée cet été, la Chinoise se retire alors qu'elle est au plus haut niveau et, si la demi-finale de Shuai Peng à l'US Open montre la vivacité du tennis féminin chinois, on peut toutefois se demander s'il y aura une relève véritable. On se rend compte, en découvrant des jeunes joueuses talentueuses lors des tournois asiatiques, qu'elle existe certainement, mais que peu de ces joueuses ont le droit de sortir de Chine actuellement.
Nul doute que Na Li aura un rôle très important à jouer pour le développement de son sport dans son pays.